Relations algéro-françaises : Paris dos au mur

Le dégel des relations entre Alger et Paris, qui traversent actuellement une zone de turbulence, ne sera certainement pas pour demain. La visite programmée du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, en Algérie, annoncée lors de son entretien à New York avec son homologue algérien, Mourad Medelci, s’annonce quelque peu difficile, car il est appelé à aplanir certains problèmes qui sont pourtant lourds et complexes. La France est appelée à éclaircir ses intérêts mais aussi à faire des concessions afin de relooker sa façade. 

La visite de Kouchner en Algérie a été évoquée par ce dernier lors de son entretien avec le ministre algérien des Affaires étrangères en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Ainsi, la situation du Sahel a été abordée lors de cette rencontre durant laquelle le ministre français avait salué la coopération de notre pays pour la sécurité dans cette région.  » Nous avons parlé du Sahel « , a indiqué Kouchner, évoquant la volonté des Algériens de  » conforter  » un état-major déjà existant et constitué des cinq pays du Sahel, qui devrait, selon le ministre français, se réunir dans les prochaines semaines. A rappeler que cinq Français, un Togolais et un Malgache ont été enlevés au Niger et seraient retenus dans le nord-est du Mali, dans une zone montagneuse du désert, adossée à l’Algérie. 

De ce fait, la France a bel est bien demandé l’aide de notre pays pour la libération de ses otages, du moment que  » la nécessité de renforcer la coopération régionale  » a été évoquée lors de l’entretien des deux hauts responsables algériens et français. En effet, Kouchner a tenu à souligner la contribution de l’Algérie à l’effort collectif » dans la région du Sahel. Par ailleurs, les deux ministres ont également parlé de la poursuite de l’approfondissement des relations entre les deux pays et qui imposerait un travail commun. 

A noter que cet entretien a eu lieu après la visite à Alger de la secrétaire d’Etat chargée du Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, qui a affirmé la volonté de son pays à rétablir ses relations avec l’Algérie à travers notamment le développement des investissements en s’inscrivant complètement dans la logique de développement et de partenariat définis par le gouvernement algérien. 

A croire les propos de Kouchner, il semble que les deux parties, algérienne et française, ont décidé de mettre fin à la brouille qui affecte depuis plus d’un an les relations entre les deux pays. Toujours est-il, on se demande, si cet entretien et ces souhaits suffiront-il pour mettre fin au bras de fer entre l’Algérie et la France ? A l’évidence non, tant les dossiers qui fâchent sont aussi nombreux que complexes. Ces derniers concernent l’affaire de Mohamed Ziani Hasseni qui n’est pas toujours classée, la réouverture du dossier de l’assassinat des sept moines de Tibehirine en 1996, après des  » révélations  » d’un général français, selon lesquelles ils seraient morts à cause d’une  » bavure  » de l’armée algérienne, l’inscription de l’Algérie par Paris sur une liste de  » pays à risques  » concernant les transports aériens a été vivement critiquée par Alger. 

Toutefois, il n’y a pas que cela. Il est aussi primordial de rappeler le soutien de Paris au projet marocain de l’autonomie du Sahara occidental est aussi un sujet qui irrite également Alger. Sans oublier le dossier du Sahel africain dont l’ingérence de la France se précise et est une des raisons principales de la colère d’Alger. Cette ingérence a en effet renforcé la possibilité d’un éloignement entre la France et l’Algérie concernant leurs agendas respectifs dans la région. En somme, si l’équation n’est pas comprise de tous, elle est, cependant, évidente au vu de la réalité des relations entre les deux pays, entre la victime et le tortionnaire, la France n’a eu de cesse, depuis l’indépendance, de provoquer l’Algérie. 

A rappeler que les gros progrès réalisés par les Présidents Bouteflika et Chirac ont été rapidement et brutalement remis en cause par la droite française, pas décomplexée pour un sou, surtout nostalgique, marquant le parti du sinistre tortionnaire Le Pen et sa baveuse descendance.

Par Narimen Kaidi


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