LONU célèbre la paix : Evènement mondial en deçà des aspirations des régions instables

Depuis ladoption par les Nations unies de la résolution 55/282 déclarant la journée du 21 septembre Journée internationale de la paix, leffort politique international pour un monde en paix demeure en deçà des aspirations des peuples. La célébration de la Journée internationale de la paix intervient cette fois-ci au moment où le continent africain consacre lannée 2010 Année de la paix et de la sécurité, décidée, en août 2009 à Tripoli, par les chefs dEtat et de gouvernement de lUnion africaine lors de la session spéciale sur lexamen et le règlement des conflits en Afrique. 

Si la célébration de cette journée, mardi en loccurrence, sera marquée par des discours de part et dautres, dont celui du secrétaire général de lONU, dautres voies dans le monde exigeront plus daction politique en faveur de la paix. Celle-ci, otage des intérêts stratégiques des grandes puissances, demeure inaccessible à des peuples, et, pourtant, la Charte des Nations unies débute par ces mots «nous, peuples&». 

Cette année, Ban Ki-moon a choisi cette journée pour lancer un appel à la jeunesse à travers le monde, par le biais du thème retenu «Jeunesse pour la paix et le développement». Un message certes louable en direction des jeunes du monde entier qui, tout au long de lannée et devant lactualité internationale faite de conflits et de guerres, nont cessé de montrer leur hostilité à cette situation et appelé à lapplication du droit international et des conventions onusiennes régissant les relations internationales. Une jeunesse privée de paix, de liberté et de sécurité en Palestine, Irak et Sahara Occidental, du fait de loccupation, qui saisit limportance de la célébration de la Journée internationale de la paix. 

Cest loccasion pour des associations et organisations civiles de générer des actions en soutien à ceux qui sont privés de paix. LONU, en retenant pour cette journée le thème «Jeunesse pour la paix et le développement» est appelée à consentir plus defforts et de surcroît faire preuve de volonté politique réelle dans le traitement des causes génératrices dinsécurité et dabsence de paix. Cela ouvrira incontestablement des perspectives et des voies pour asseoir les bases du développement auquel aspirent les peuples avec lavènement dune paix juste et durable. Il est à noter que le nombre des victimes et des emprisonnements arbitraires de civils dans les zones de conflits et dinstabilité a augmenté ces dernières années. 

En Afghanistan, plus de 1 200 civils ont été tués au premier semestre 2010, soit un bond de 25% par rapport à 2009, selon un rapport récent de lONU. Le rapport fait aussi état quen 2009 , plus de 2 400 civils ont péri dans ce pays, soit une hausse de près de 14% par rapport à 2008. De son côté, Oxfam (organisation vouée à la coopération et à la solidarité internationale, non gouvernementale, sans but lucratif, non confessionnelle et non partisane), en étudiant douze conflits armés en 2009, a souligné que «la grande majorité des tués en temps de guerre sont des civils». Par ailleurs, dautres questions viennent sajouter à la démarche de lONU en direction des peuples privés de paix et au cSur des conflits : ainsi, les aides de lONU semblent répondre à la règle des interêts stratégiques des bailleurs. 

Pour Oxfam, en 2009, un Congolais a bénéficié de 7 fois moins daides quun Afghan, indiquant que la France a donné 0,49$ pour un Congolais et près de 11$ pour un Irakien. M. Vercken, en charge des conflits à Oxfam, sinterroge : «Est-ce justifié ? Est-ce que les Congolais ont moins de besoins ?» Dans le même rapport il est souligné qu«au niveau mondial, trois conflits sont traités à un niveau bien supérieur : lAfghanistan, lIrak et le Proche-Orient, grâce notamment à une forte couverture médiatique», illustrant ainsi les priorités des grandes puissances inscrites à lagenda onusien. 

Karima Bennour
La Nouvelle République, 19/9/2010

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