Des dignitaires du mouvement palestinien Fatah auraient détourné plusieurs millions d’euros pour les investir au Maroc. Cet argent provient pour l’essentiel de dons algériens récemment accordés à l’Autorité palestinienne, dont les membres les plus influents sont issus du parti Fatah dirigé par le président Mahmoud Abbas.
Le quotidien anglophone Palestine Today a révélé qu’une partie de l’argent détourné a servi à l’acquisition de constructions somptueuses au Maroc, l’autre placée dans des banques du royaume chérifien. Ces détournements n’ont pas été du goût de l’Algérie qui a mal digéré cette supercherie. Selon le même quotidien, c’est à cause du refus du président Abdelaziz Bouteflika de le rencontrer qu’Abou Mazen n’a pas fait escale à Alger lors de sa dernière tournée maghrébine.
Le journal ajoute que l’Algérie a décidé de ne plus octroyer le moindre centime à l’Autorité palestinienne, considérant qu’une véritable crise de confiance affecte les relations entre Alger et Ramallah. La déception de l’Algérie est grande envers les Palestiniens, indique la publication, qui explique qu’Alger en a ras-le-bol d’être contacté uniquement quand il s’agit de quémander de l’argent.
Ce n’est pas première que les relations entre les deux parties sont affectées. A son élection à la tête de l’Etat en 1999, le président Bouteflika avait refusé de recevoir à plusieurs reprises feu Yasser Arafat. Alger reprochait notamment au chef de la révolution palestinienne son adhésion totale aux thèses marocaines sur le Sahara occidental, mais aussi ses dérapages concernant
la lutte menée par les autorités algériennes contre le terrorisme islamiste. Mais l’Algérie n’a pas pour autant cédé à la tentation de rompre avec ses frères palestiniens : l’aide de l’Etat est demeurée constante, malgré les soupçons de détournements dénoncés d’ailleurs par l’opposition palestinienne. Pour rappel, le Hamas palestinien ne cesse de dénoncer la corruption de l’équipe au pouvoir à Ramallah, l’accusant de détourner à son profit les fonds internationaux destinés au peuple palestinien.
Le Temps d’Algérie, 8/9/2010
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