La mission que les diplomates veulent donner à notre diplomatie a, à maintes reprises, dévoilé sa nature hésitante et frileuse, à travers des critiques officielles faites par des responsables au plus haut niveau de lEtat contre la libération par le Mali dun ressortissant mauritanien réclamé par la justice à Nouakchott pour actes terroristes alors que la Mauritanie a emprunté la même voie libérant Oumar Sahraoui en échange de deux espagnols qui étaient retenus en otage au Mali.
Cette décision politique, qui avait passé à sa vitesse de croisière, avec le rappel de lambassadeur mauritanien, révélait, une fois de plus, le caractère indécis de lactuel département des affaires étrangères.
Pour preuve, une bonne nouvelle, car ce sont ces mêmes organes officiels qui sont les seuls à détenir le sésame des secrets de relations diplomatiques et qui sen servent présentement peu après la libération des humanitaires catalans, pour mettre fin, à un froid de sept mois avec la République du Mali.
Rassurant toujours leurs populations en soignant au mieux limage de la Mauritanie devant lopinion internationale même si, en coulisse, du coté malien, les autorités de Bamako avaient bien géré aux mains dAl Qaida au Maghreb islamique (AQMI), la remise en liberté de lotage français, Pierre Camatte.
Mais comble de lironie : le tapage fait lors du rappel de lambassadeur mauritanien na pas été au rendez vous lorsquil sest agi de la réconciliation. Cest dire que le Président de la République qui sapprête actuellement à aller à Bamako pour assister au cinquantenaire de lindépendance du Mali, et son ministre des affaires étrangères ont péché par excès de mutisme sur le dénouement de cette rocambolesque affaire diplomatique. Vont-ils saisir loccasion du cinquantenaire pour évoquer ce petit incident de parcours.
Ahmed Ould Bettar
Source : Foexgood, 16/9/2010
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