Apartheid anti-amazigh au Maroc : De létoile juive au Z amazigh

Le Rapport du Congrès Mondial Amazighe (CMA) sur la politique de « discrimination institutionnalisée » dapartheid anti-amazigh de lEtat marocain, soumis au Conseil Economique et Social des Nations Unies, dans le cadre de la Convention Internationale pour lElimination de toutes les formes de Discrimination Raciale (CERD), à Genève, les 16 et 17 août 2010 devrait interpeller lEtat marocain et sa justice. Il pointe du doigt, non seulement les violations « classiques » des droits des amazighs, violations « banalisées » et légitimées par le discours officiel, mais surtout la politique de discrimination de lEtat marocain qui a institué linégalité entre citoyens comme mode de gouvernance. Cest dans cette perspective que le CMA et lAssociation amazigh TAMAYNUT ont rappelé aux membres du CERD les multiples atteintes aux droits du peuple amazighe sur sa terre. Atteintes qui laissent les responsables de lEtat marocains indifférentes. Responsables qui se livrent à des discours rhétoriques creux en rupture avec la réalité.
Le rapport du CMA revient sur linterdiction arbitraire du Parti Démocratique Amazigh Marocain par la justice marocaine, léternelle mise sous scellées des prénoms amazighs jugés par le pouvoir marocain comme prénoms « étrangers» ou « antinationaux », la campagne virulente menée par les Imams du Ministère des Affaires Religieuses Marocain contre le mouvement et les revendications amazighs, un peu partout dans le royaume, lors de prêches destinées, en principe, à apporter le réconfort aux âmes des croyants ! Les multiples expropriations dont les tribus amazighs sont victimes : leurs terres collectives leur sont « extorquées », souvent par la force pour être cédées à des « investisseurs » dont des holdings arabes comme cest le cas de la tribu de lOurika dans la région de Marrakech. La constitution marocaine qui fait des amazighs, la majorité de la population marocaine, des fantômes non reconnus.
Mais le dérapage de lEtat marocain se situe ailleurs. Tout en proclamant devant les instances et les ONG  internationales sa volonté dSuvrer pour lédification dun « Etat de droit démocratique », lEtat marocain a institué une « Carte des chorfa », document attestant et justifiant la lignée généalogique attachée aux saints chorfa « arabes » bien sûr. Dans cette carte, il est demandé – noir sur blanc aux autorités de faciliter les démarches administratives aux détenteurs de cette carte. Ce qui implique que lEtat marocain a institué une hiérarchie entre citoyens de premier et de deuxième degré. Deux types de citoyens qui ne bénéficient pas des mêmes droits, dans un « Etat de droit démocratique ».
Plus grave et laffirmation du CMA, selon laquelle, sur les nouvelles cartes (biométriques) didentité nationale, la lettre amazighe Z, camouflée et invisible à lSil nu, permet aux « services » de classer les citoyens selon leur appartenance ethnique et reconnaitre les amazighs de ceux qui ne le sont pas. Une pratique, si elle savère vraie, révèle la nature fasciste et fascisante du pouvoir marocain qui use de méthodes nazies pour opérer la discrimination entre les citoyens. Le Z amazighe rappelle lEtoile Jaune que Hitler et ses sbires imposée aux juifs avant la Solution finale.
Le rapport cite également la condamnation arbitraire des étudiants de Meknès a des peines lourdes (dix ans), en loccurrence MUSTAPHA OUSAYA et HAMID OUADOUCH détenus à la prison de Sidi Saïd de Meknès après avoir subis des tortures inhumaines et un propriétaire dun cyber-café à Taghjijt ABDELLAH BOUKFOU (un an de prison). Le tord de ces personnes est dêtre des amazighs défendant leur amazighité de manière pacifique.
Le rapport du CMA est une sonnette dalarme qui met en relief les dérapages « officiels » de lEtat marocain. Dérapages qui sont sources de malaise et hypothèquent la stabilité et la paix sociale. Les violations que le CMA a soumises au CERD, particulièrement le « fichage »  des citoyens amazighs, sont inquiétantes et risquent dalourdir le climat dincertitude et dimprovisation qui caractérise la politique du gouvernement marocain qui navigue à vue, au lieu dapporter des solutions apaisantes et sereines à la question amazighe. Comment les amazighes devront-ils percevoir leur « fichage » ? Quel est lobjectif inavoué qui a présidé à cette « mesure » ? Quelles sont les véritables intentions de lEtat marocain vis-à-vis de lamazighité et des amazighs ? Continueront-ils à croire aux discours de lEtat en matière de lamazighité ? Pourquoi lEtat marocain a opté pour la classification de ses citoyens, sur des bases ethniques ? Si son intention était de connaitre le nombre damazighe, pourquoi n-a-t-il pas eu recours à un recensement crédible et légale ?
Il nous semble irresponsable et  anachronique de penser répondre aux revendications amazighs par des méthodes sécuritaires fondées sur la terreur, la bureaucratie et larbitraire. Le monde a changé, le Maroc a changé et les amazighs aussi. Le « fichage » des amazighs par le camouflage de la lettre Z sur un document officiel relève de lirresponsabilité et naugure rien de bon. Les amazighs sont chez eux et résisteront à toutes les formes de répression, doppression et à toutes les politiques visant leur désintégration identitaire. Au lieu de satteler à la mise en Suvre des décisions de la plus haute autorité de notre pays, le pouvoir marocain glisse dans la dérive, hypothéquant notre devenir et la stabilité du Maroc.

Par : Moha Moukhlis (Journal AGRAW AMAZIGH)
Source : Amazighworld

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