Ambassadeur de France : «Nous soutenons les résolutions de lONU»

L’ambassadeur de France à Alger à propos du Sahara Occidental : «Nous soutenons les résolutions de lONU»

Lambassadeur de France à Alger affirmera que «Raffarin nest pas Monsieur Algérie», contrairement à ce qui a été rapporté dans la presse depuis la nomination de ce dernier.

Suite à la nomination de lancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin pour coordonner et renforcer la coopération économique entre lAlgérie et la France, la secrétaire française dEtat au commerce extérieur arrivera en début de semaine prochaine pour préparer la visite de Raffarin, a annoncé hier, lors dune rencontre organisée à sa résidence, lambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt. Ainsi, cest dans un langage diplomatique affichant une volonté de dépassionner les sujets qui bloquent les relations entre la France et lAlgérie quil a affirmé que les relations franco- algériennes connaissent depuis trois mois, «une nouvelle étape», notamment avec le dénouement de laffaire Hasseni qui constituait un dossier épineux dans la relation entre les deux pays. Espérant ainsi «un nouveau rythme dans les relations algéro-françaises». Cest dans ce contexte que le représentant de lEtat français affichera une appréhension certaine vis-à-vis du projet de loi initié par le député FLN criminalisant le colonialisme. Selon le diplomate, «si ce texte devait être voté, cela ne faciliterait pas les relations bilatérales et les conséquences seront en chaîne». 

Jean-Pierre Raffarin, un rôle catalyseur 

Abordant la nomination de Jean-Pierre Raffarin, lambassadeur de France à Alger affirmera que «Raffarin nest pas Monsieur Algérie», contrairement à ce qui a été rapporté dans la presse depuis la nomination de ce dernier. Et dexpliquer que la mission de ce dernier, ayant lui-même été chef dentreprise et Premier ministre, est à «caractère purement économique» dont le but est de coordonner les différents projets de coopération économique français implantés en Algérie, et également de soutenir les investissements respectifs aussi bien français en Algérie qualgériens en France.

Le diplomate rappellera au passage que la venue de Raffarin pour gérer la coopération économique entre la France et lAlgérie et Suvrer à renforcer les investissements entre les deux pays est intervenue suite à la conversation du 20 juin dernier entre le secrétaire général de lElysée, Claude Guéant, et le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Interrogé sur la nature des obstacles qui freinent linvestissement français en Algérie, Xavier Driencourt relèvera bon nombre de projets qui «datent dun certain temps», à linstar de Saint Gobin, de projets industriels pharmaceutiques, de lautomobile et du ciment entre autres, nont pas vu le jour «à cause de différentes natures», essentiellement celles dordre administratif. A ce propos, le rôle de Jean-Pierre Raffarin, dira le diplomate, sera celui dun «facilitateur qui catalysera lénergie des entreprises françaises».

«Les partenaires algériens sont difficilement identifiables»

Concernant la loi de finances complémentaire de 2010, Xavier Driencourt la qualifiera de «très compliquée» et de «prolongement» de celle de 2009, avouant que «les entreprises étrangères préféreraient certainement un cadre plus libéral». En revanche, il reconnaîtra avec une certaine satisfaction, allusion faite au crédit documentaire, «un certain nombre de petits aménagements». A ce propos, concernant la mesure exigeant des investisseurs étrangers de contracter un partenariat local à hauteur de 51%, le représentant de lEtat français soulignera la difficulté des investisseurs étrangers à identifier les bons partenaires algériens, indiquant que «le tissu industriel algérien nest pas considérable, particulièrement en ce qui concerne le secteur privé». Cependant, lambassadeur assurera que «les entreprises françaises, pour leur part, sont conscientes du cadre juridique algérien et ont décidé de sinstaller dans le marché algérien dans la durée».

En outre, pour favoriser les relations économiques entre les deux pays, Xavier Driencourt mettra laccent sur limportance du «climat politique» qui permettrait dasseoir cette coopération. Aussi, dira-t-il qu«il faut une impulsion du contexte politique».

Un climat politique qui, selon lui, est en amélioration, notamment avec les dernières visites des émissaires du président Sarkozy en Algérie. Il indiquera linstallation prochaine de la nouvelle Chambre de commerce algéro-française qui donnera justement un cadre administratif et juridique à cette coopération. De surcroît, la facilitation de loctroi des visas algériens pour les hommes daffaires français viendra encourager la venue de ces derniers pour prospecter le marché algérien. Par ailleurs, lambassadeur affirmera que dans un cadre de partenariat, il existe beaucoup de potentialités dentreprises, aussi bien françaises qualgériennes, pour investir le marché africain.

«La liste noire est un malentendu»

Abordé sur la justification dinscrire lAlgérie sur la fameuse liste noire établie par la France où lAlgérie figure parmi les quatorze Etats considérés comme sources du terrorisme, Xavier Driencourt dira que cette dernière a suscité «un malentendu» et qelle ne consistait pas en «une discrimination directe envers les Algériens.

Cest un dispositif qui sapplique à lensemble des pays». Et dajouter que «cest un dispositif léger» comparé à ceux pratiqués dans dautres pays, et qui consiste uniquement à faciliter le contrôle de la police des frontières.

Interrogé sur la nature des différends franco-algériens, le représentant du chef de lEtat français répondra quil sagit essentiellement de «dossiers de politique étrangère, particulièrement celui du Sahara occidental», et également des affaires de justice qui ont heurté les Algériens de part leur grande médiatisation.

Ainsi, pour expliquer la position de la France vis-à-vis du Sahara occidental, le diplomate reconnaîtra que ce sujet constitue une cause de divergence entre lAlgérie et le Maroc. Il soutiendra : «Nous sommes amis du Maroc, mais nous ne sommes pas directement partie prenante du plan dautonomie proposé par le Maroc», poursuivant que la France soutient les résolutions de lONU.

Sagissant du dossier des otages, Xavier Driencourt affirmera que le développement dune zone de non-droit dans la région du Sahel, et qui peut sétendre à dautres pays, est «une source de préoccupation majeure pour la France». A ce sujet, lambassadeur démentira formellement que la France a versé une quelconque rançon contre la libération en février dernier de Pierre Camatte, détenu par lAQMI. En outre, il soulignera que la France est reconnaissante pour «les efforts consentis par lAlgérie dans la lutte contre le terrorisme dans cette région».

Par Lynda N.Bourebrab

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