Le bureau exécutif du Forum marocain pour la vérité et la justice (FMVJ) a dressé un sévère réquisitoire contre la situation actuelle des droits de l’homme au Maroc en constatant la multiplication des violations en matière des libertés individuelles et de liberté d’expression.
Dans un communiqué reproduit par la presse marocaine, le FMVJ dénonce la léthargie du processus des réformes politiques et constitutionnelles dans le sens de la non répétition des graves violations des droits de l’homme des «années de plomb». Dans une virulente critique de l’action du Conseil consultatif des droits de l’homme (CCDH, gouvernemental), le FMJV note l’absence de tout progrès dans la mise en œuvre des recommandations de l’Instance équité et réconciliation (IER) particulièrement sur les volets de la réinsertion sociale, la couverture médicale et de réintégration socioprofessionnelle des victimes des violations des droits de l’homme.
Le Forum constate, ainsi, le non-respect par le CCDH de ses engagements à publier la liste nominale des disparitions forcées et son silence sur les entraves qui se dressent devant sa recherche de la vérité dans l’épineux dossier des disparitions. Le FMVJ en déduit, selon le communiqué, qu’il y a absence de volonté politique de l’Etat marocain de rompre avec le passé et d’user de prétextes pour ne pas ratifier le Traité international de protection contre la disparition forcée et du Traité de Rome sur la Cour pénale internationale. Deux organisations non-gouvernementales avaient, rappelle-t-on, appelé au début du mois de septembre le gouvernement marocain à ratifier la convention internationale de protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et avaient annoncé vouloir, pour cela, lancer des actions pour la concrétisation de cette convention de décembre 2006.
L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) envisage le lancement d’une campagne avec la participation de partis politiques et des acteurs de la société civile afin d’exercer des pressions sur le gouvernement pour l’amener à ratifier cette convention qu’il s’est engagé à faire en août 2008. De son côté, l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) a réitéré son appel pour «juger les auteurs des disparitions forcées» et a demandé «la vérité sur le sort des disparus célèbres».
R. I.
La Nouvelle République, 15/9/2010
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