El Keinnane, l'étincelle qui a fait exploser l'Intifada

Il s’appelle Ahmed Mahmoud Mohamed Ali Ahmed Salem, mais il est connu comme El Keinnane. Il a 33 ans et le dernier tiers de sa vie l’a passé en entrant et en sortant des prisons marocaines. Sa mutation vers une prison d’Agadir en mai 2005 a été l’étincelle qui a allumé l’étincelle de l’Intifada sahraouie. Ce mercredi il passe de nouveau en jugement.

C’est l’histoire d’un jeune sahraoui qui se a passé les neuf dernières années de sa vie en entrant et en sortant des prisons marocaines. Il n’est pas le seul, mais l’histoire de Keinnane symbolise le calvaire que beaucoup de sahraouis vivent dans ces temps. De plus, sa mutation à une prison d’Agadir en 2005 est à l’origine de l’Intifada sahraouie.

La première fois qu’il a été en prison c’était en 2001, accusée d’agresser un policier. Après avoir passé en prison et peu de temps après être libéré, ils l’ont arrêté de nouveau à Agadir, cette fois pour insulte au roi. Malgré qu’il le nie, la peine a été de trois ans.

En 2004, pendant qu’il purgeait une condamnation dans la Prison Noire de El Aaiún, il a écrit au procureur du Roi pour renoncer au passeport marocain, après lequel le Front Polisario lui a envoyé un passeport chez lui. En mai 2005 il a été déplacé, sans avis préalable, à la prison d’Inzegan, à Agadir. Le 21 de ce mois, ses parents et amis sont allés au tribunal de El Aaiún pour s’intéresser à Keinnane, mais ils ont été reçus à matraques.

À partir de ce moment, une vague de manifestations a secoué les territoires occupés du Sahara Occidental, dans ce que l’on a appelé l’Intifada sahraouie. Chaque jour une protestation avait lieu et chaque jour elle était réprimée avec violence. Des centaines de personnes ont été frappées, arrêtées et envoyées en prison, entre ceux-ci des activistes remarquables comme Brahim Dahane, Hmad Hamad, Aminatou Haidar, Ali Salem Tamek, entre autres.
À nouveau en liberté, en 2006, quand se dirigeait vers Bojador à côté de son frère, Brahim Sabbar y Ahmed Sbai pour créer une association de Droits de l’homme, Keinnane a été de nouveau arrêté et accusé d’agression à la police. Trois autres années de prison sont tombés sur lui.

À nouveau en liberté, en 2006, quand il(elle) se dirigeait vers Bojador près de son frère, Brahim Sabbar y Ahmed Sbai pour créer une association de Droits de l’homme, Kenán a été à nouveau un détenu et accusé d’agression à la police. Ils(elles) il sont tombés d’autres trois années de prison.

Une fois sorti de prison l’année passée et en étant dans un snack-bar de Rabat, vingt policiers ont investi le local, ont bondé ses yeux et conduit à Temara, un village proche de la capitale où une prison secrète du régime marocain existe sous terre. Pendant 19 jours ils l’ont torturé sans arrêt. Sa famille a su qu’il était là parce que l’un de ses amis, qui avait été aussi muté à Temara, avait entendu ses cris

Alors ils se sont mis en marche. Ils ont parcouru des tribunaux et des tribunaux, ont posé des questions aux autorités et aux organisations de Droits de l’homme. Ils l’ont cherché pendant un mois et vingt jours. A ce moment-là, il a déplacé à la prison d’Okasha, à Casablanca, le 15 novembre de l’année passée. Sur lui ils pèsent des accusations de tout genre, vente de drogues, trafic d’armes, fabrication d’argent, appartenance à bande criminelle et falsification de documents.

Après beaucoup d’insistance, sa famille a reçu la confirmation qu’il se trouvait à Okasha le 17 décembre 2009. Pendant huit mois, il a été gardé dans une cellule en secret, jusqu’à ce qu’enfin on le laisse recevoir la visite de ses parents. Son jugement a été ajourné même à trois reprises, le 10 juin, le 28 juin et le 13 juillet. La nouvelle convocation est pour ce mercredi, 15 septembre, à Casablanca.

J. NARANJO

Source: Guinguinbali

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