L’image d’un jeune roi sportif et moderne les premières années a été vite effacée par l’écrasante réalité de la société marocaine qui souffre encore de la corruption de ses mandataires à tous les échelles sans que le roi ne montre une véritable volonté de la combattre.
Le roi des pauvres qui cumulent entre ses mains plus de 20% de la richesse nationale marocaine maintient le pays dans le plus bas dans les échelons des rapports sur la pauvreté et le développement humain.
La presse est toujours mausolée et la question du Sahara Occidental un tabou. Mais le pire est que la plupart des décisions prises par le roi et ses acolytes dans le conflit du Sahara Occidental ont eu un effet de boomerang. Ils ont proposé une autonomie qui a été refusée par la communauté internationale parce qu’elle n’implique pas le principe d’autodétermination, mais elle a soulevé les ambitions de la communauté du Rif, réprimée depuis 1959. L’expulsion d’Aminatou Haidar a fait l’effet d’une bombe médiatique à un conflit qui était presque oublié et elle a porté un préjudice irréparable aux relations personnelles entre Zapatero, Moratinos et le roi du Maroc. Celui-ci a prouvé que seule la France et les Etats-Unis sont respectés par le royaume enchanté du Maroc.
Le passage à tabac des espagnols n’a fait que susciter un problème encore plus grave : les espagnols veulent, à présent, démontrer que leur ex-colonie est une autre Gaza ignorée par les médias.
L’agression de Melilla aura sans doute des conséquences négatives pour le Maroc sur la position espagnole dans un moment critique. L’Envoyé Spécial de l’ONU lance un appel de secours aux puissances influentes dans la région pour faire pression sur les parties afin de régler ce contentieux qui dure depuis plus de 36 ans. C’est un autre effet boomerang qui vient du Sahara.
Les sahraouis sont confiants, ils savent que Mohamed VI et son équipe sont des adversaires faciles. Il suffit d’attendre l’effet boomerang de leurs actions et récolter les fruits. C’est paradoxal, mais c’est ainsi. D’une certaine façon, à cause de leur incompétence, les autorités marocaines travaillent carrément pour la cause de leur adversaire.
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