Washington avertit ses alliés

ALORS QUE L´ONU S´APPRÊTE À VOTER UNE RÉSOLUTION SUR LE VERSEMENT DE RANÇONS AU TERRORISME


El Mundo revient une fois de plus, cette fois en ouverture de son édition du jour, sur le paiement de rançons par les pays occidentaux aux groupes dAl Qaeda pour le Maghreb islamique (Aqmi) auteurs d´enlèvements de leurs ressortissants dans la région du Sahara et du Sahel.

Hier, il a annoncé en grande manchette à la une que le 5 août dernier, les Etats-Unis avaient sommé l´Espagne au cours de son forcing diplomatique en direction de la Mauritanie de ne pas céder face à Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI).

Concrètement, de ne pas payer de rançon pour obtenir la libération des deux ressortissants enlevés par cette organisation terroriste au Sahel qui posait en outre comme condition la libération de ses membres emprisonnés à Nouakchott. 

Une source de financement du terrorisme
Donc, c´est en pleine négociation entre Madrid et Nouakchott autour des conditions posées par Aqmi à la libération des deux otages espagnols que le Coordinateur de la lutte antiterroriste du Département d´Etat, Daniel Benjamin, a sorti le grand jeu. Dans son rapport, il demande au département dirigé par Hillary Clinton d´insister auprès de «tous les alliés des Etats-Unis» et de l´Espagne en particulier, de ne pas faire de concession à AQMI. Ses arguments sont de poids :

«L´argent des rançons constitue la principale source de financement de Aqmi et contribue au renforcement des activités du terrorisme» dans des pays qui comme l´Algérie sont à la première ligne de front.» Nous attendons (entendre nous exigeons) de tous nos alliés à travers le monde de ne pas faire de concessions aux ravisseurs pour que nous puissions empêcher le financement du terrorisme au Sahel», indique le Département d´Etat dans un rapport qui montre tout le malaise ressenti par Washington par le comportement déloyal de ses alliés européens. 

El Mundo laisse entendre que le gouvernement espagnol qui continue de nier avoir versé des rançons aux terroristes ne convainc personne. Pas même certaines «sources gouvernementales espagnoles» qui admettent de plus en plus en privé que Zapatero a bien versé 7 millions d´euros à AQMI en échange de la libération des trois otages catalans enlevés le 29 novembre dernier.

Ce comportement déloyal a suscité «tant un malaise au sein de l´administration américaine que parmi les militaires américains de haut rang de Africom (Commandement miliaire des Etats-Unis en Afrique).»

Un haut responsable militaire américain au Sahel qui a regretté publiquement l´initiative des autorités espagnoles a lui aussi averti les pays occidentaux que «les rançons et la libération des terroristes renforcent Al Qaeda» qui privilégie la cible européenne. Plus grave encore, selon cet officier supérieur, «lorsque des pays paient, d´autres cessent de coopérer dans la lutte contre le terrorisme». 

L´Algérie plaide des sanctions internationales

Le Département d´Etat a adopté la même ligne que l´Algérie qui agit activement pour que soit adopter, aujourd´hui, par le Conseil de Sécurité de l´ONU une résolution par laquelle toute la communauté internationale devrait considérer le paiement des rançons comme une source de financement du terrorisme. Dans son édition du 5 août dernier, El Mundo avait 

recueilli une déclaration du  » porte-parole de la représentation permanente de l´Algérie à New York selon laquelle l´adoption d´une telle résolution constituerait «une première étape vers l´interdiction par le Conseil de sécurité de toute concession au terrorisme sous peine de sanctions internationales».

Le diplomate algérien avait précisé au même journal à propos de l´Espagne, que «les Services de renseignements (DRS) ont dû attirer l´attention de leurs homologues du CNI avec insistance sur le fait que l´argent des rançons sert au financement des activités de terrorisme en Algérie». 

Le cadeau de Madrid à Nouakchott 

Le journal fait remarquer enfin que le débat sur le projet de résolution des Nations unies s´est accéléré à la suite de l´annonce, vendredi dernier, par le Conseil des ministres espagnol de la vente par l´Espagne à la Mauritanie, au prix symbolique de 100 euros, d´un avion de type C.212 pour le rôle joué par Nouakchott dans l´extradition vers le Mali du terroriste Omar Sahraoui.

Par Hamid A.





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