Desertec: Le niet de l’Algérie



« Desertec », qui vise à exporter de l’électricité (10 à 15%) par des lignes de transmission en courant continu haute tension (CCHT ou HVDC) en 2050 à partir de centrales solaires thermiques à concentration et des éoliennes dans les déserts, n’aurait pas l’aval de l’Algérie.

D’après le quotidien émirati « The National », dans son édition du 2 septembre, alors que l’Algérie était initialement partie prenante du projet Desertec, cette dernière vient de « renoncer à tous ses engagements. » La même source rapporte que « la décision de l’Algérie a été un coup dur pour le reste des pays partenaires qui ont perçu cette décision comme une mauvaise nouvelle ». Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, déclarait en juin dernier que « l’Algérie étudie l’offre germanique, non sans dire que notre pays compte donner naissance à un projet plus important que celui de Desertec. »

Les réserves de l’Algérie sur le projet européen concernent la souveraineté sur ses installations, de propriété étrangère, qui seront implantées sur le territoire algérien ainsi que la durée de réalisation du projet qui est jugée longue.

De son côté, Paul Van Son, le président de Desertec, reste préoccupé par la baisse de soutien du gouvernement allemand pour le projet. « Nous avons été surpris par le manque d’intérêt exprimé par le gouvernement allemand pour Desertec, alors qu’il y a quelque temps, tous les yeux étaient braqués sur ce projet », a-t-il dit en marge d’une conférence sur les énergies renouvelables à Munich.

Selon le consortium Desertec « un soutien gouvernemental reste nécessaire lors des premières étapes pour rendre la construction de centrales électriques et de lignes de transmission attractive pour les investisseurs privés afin que suffisamment de capacité solaire soit construite d’ici à 2050 pour couvrir la demande croissante d’électricité en région Mena et disposer de 100 GW de puissance électrique pour l’exportation vers l’Europe (l’équivalent d’environ 100 tranches nucléaires) ».

Créé il y a 14 mois, le projet Desertec compte à ce jour une quinzaine de compagnies européennes spécialisées dans la finance, l’énergie et plus particulièrement le solaire thermique. Des pays du Maghreb comme le Maroc, la Tunisie mais aussi l’Algérie se sont déclarés favorables au programme. La société Dii a été fondée pour mettre en place le cadre nécessaire aux investissements destinés à approvisionner les pays de la région Mena et de l’Europe en électricité produite à partir des sources d’énergie solaire et éolienne.

L’objectif à long terme est de satisfaire une part substantielle des besoins en électricité des pays de la zone Mena et de répondre à hauteur de 15 % à la demande d’électricité de l’Europe d’ici à 2050. Dii compte actuellement 17 actionnaires. Les membres fondateurs de Dii étaient ABB, Abengoa Solar, Cevital, la Fondation Desertec, Deutsche Bank, E.ON, HSH Nordbank, Man Solar Millenium, Munich Re, M+W Zander, RWE, Schott Solar et Siemens. L’initiative industrielle a résemment obtenu le soutien du Professeur Klaus Töpfer, ancien Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). M. Töpfer conseillera Dii sur les questions stratégiques.

source: City-Dz, 7/9/2010

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