Le Sahara Occidental est un sujet chaud qui se trouve en dispute depuis 35 ans. C’est le scénario d’un conflit qui dure depuis qu’en 1975 l’Espagne abandonna l’administration coloniale du territoire en le cédant au Maroc et à la Mauritanie. Plus de trois longues décennies se sont écoulées et son solde est : une guerre toujours ouverte, un peuple divisé entre l’exil et l’occupation et une situation d’instabilité qui affecte tout le Maghreb.
Depuis lors, le peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario, a essayé de récupérer son territoire, occupé militairement par le Maroc et, d’atteindre l’indépendance au moyen de la célébration à trois bandes d’un référendum pour son autodétermination. Cependant, la célébration de ce référendum, prévue depuis 1974 et repris dans le Plan de Paix signé en 1991, a été successivement retardée par l’obstructionnisme du Gouvernement marocain. Au point qu’aujourd’hui il se trouve toujours en attente.
Le Maroc renonce catégoriquement à l’indépendance du Sahara Occidental et le roi alaouite n’est pas disposé à laisser le territoire controversé devenir une région autonome. Et tout cela pourquoi ? Simplement parce que les ressources naturelles de la zone, le pétrole, le gaz, les gisements de phosphates de Bucraa et les côtes riches en poissons sont trop importants et précieux pour que Rabat renonce à son contrôle et administration et, ainsi, perdre une région importante de grande influence géo-stratégique, politique et économique.
Pendant que le processus se trouve dans une période de stagnation, le peuple sahraoui attend une sortie à sa situation depuis les dures conditions de vie du désert. Conditions qui a pu vérifier et vivre dans sa propre chair le président de notre communauté, Ramon Luís Valcárcel, et la délégation Murcienne qui l’a accompagné, récemment, dans la visite des camps de réfugiés de Tindouf.
Les positions irréconciliables des parties, le peu d’efficacité des tentatives de solution avalisées par l’ONU, pour appliquer ses résolutions – le Plan de paix de 1991, les Accords de Houston de 1997 et le Plan Baker II de 2003 – et la passivité de la communauté internationale devant le conflit sont quelques-unes des raisons qui expliquent l’enkystement du problème et, qu’avec une certaine fréquence, des incidents arrivent comme celui du samedi dernier, le 28 août, à El Aaiún, capitale du Sahara Occidental, et qui a fini par l’arrêt de 14 membres de l’organisation canarienne « SaharaAcciones » par la police, après avoir été, au préalable, agressés par les agents en civil et conduits à la Maison de l’Espagne « sous arrestation à domicile ».
Et tout cela, devant la passivité et l’indolence du Gouvernement de l’Espagne et les refus insistants du Ministère des Affaires étrangères, comme une preuve plus de la soumission que le Gouvernement de Zapatero et ses ministres ont adopté face au démocratique royaume du Maroc, paladin et défenseur, des droits de l’homme, partout où ils existent.
Etant donné le temps écoulé, on a l’impression que le sujet a changé, mais, rien n’a changé : On est arrivé à une stagnation, parce qu’il a été converti en ce que certains politologues experts ont convenu de dénommer un « conflit de basse intensité » ou un « conflit gelé », à cause du manque de répercussion qu’il a au niveau international; parce qu’il n’y a pas d’affrontement armé ouvert et d’opérations militaires entre les parties opposées; parce qu’il commence à coûter très cher pour les parties qui voient leur développement économique et humain diminué; et surtout parce qu’il démontre que les Nations Unies sont incapables et insuffisantes pour résoudre le problème du peuple sahraoui.
De nouvelles initiatives diplomatiques essaient d’ouvrir d’autres voies possibles de solution pacifique à un conflit qui semble condamné à se prolonger indéfiniment. Pendant les dernières années, la population civile des territoires occupés a vu adoucies, relativement, les conditions dures de l’occupation : répression, tortures, disparitions, emprisonnements, etc..
Dans les camps de réfugiés, la situation indéfinie et ambiguë de « ni paix, ni guerre » est devenue un facteur de découragement et de frustration pour une population qui vit depuis plus de trente-cinq ans dans des conditions extrêmes, dans l’une des zones les plus inhospitalières du désert du Sahara.
Pour l’ONU, le Sahara Occidental continue d’être un territoire en attente de décolonisation et n’a jamais reconnu le Maroc comme puissance administratrice et,le Tribunal International de la Haye aussi s’est prononcé sur ce conflit, en concluant qu’aucun lien de souveraineté territoriale n’existe « entre le territoire du Sahara Occidental et le royaume du Maroc ».
Les différents gouvernements de l’Espagne se sont alignée à l’ONU pour résoudre le conflit du Sahara. Le Gouvernement de Zapatero a, dès son arrivée au pouvoir, à faire tout le nécessaire pour obtenir une solution au conflit, mais son attitude de rapprochement et de soumission au Maroc provoque de nombreuses critiques de l’opinion publique espagnole et un grand malaise parmi les sahraouis, qui accusent l’Exécutif socialiste de céder devant Rabat et abandonner la ligne politique traditionnelle de l’Espagne de soutien à la cause sahraouie.
Pedro Manuel Hernandez Lopez, Sénateur du PP pour la région de Murcie
Sahara Today, 6/9/2010
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