Sahara : Le conflit permanent

Les collectifs pro-sahraouis dénoncent l’attitude du Gouvernement espagnol devant la situation au Sahara Occidental et demandent de ne pas laisser les agressions tomber dans l’oubli

05/09/2010 MARTA FRANCO 

Tous coïncident : il faut qu’un étranger soit battu pour que la situation vécu au Sahara Occidental sorte à la lumière. Le cas des aragonaises Pilar Fortuño et Emma Pomar qui sont arrivés à El Aaiun comme touristes et ont fini par être agressées après pour avoir exercé comme observatrices internationales dans la réception d’un groupe d’activistes sahraouis, a encore mis d’actualité dans la communauté un conflit qui n’est pas nouveau.

Elles, bien que sensibilisées avec la cause ne se sont pas présentés à la zone avec un objectif politique, ont déjà déclaré qu’elles reviendront. Les collectifs de défense du peuple sahraoui insistent sur l’importance de la présence internationale pour, d’un côté, minimiser la violence et, de l’autre, contribuer à faire la situation visible.

L’arrivée d’observateurs – que ce soit avocats destinés à contrôler la légalité des jugements ou des simples citoyens qui ont confiance en que l’action policière soit diminuée s’ils sont présents – n’est pas nouvelle, bien qu’elle s’est intensifié à la suite de l’arrestation à l’aéroport de Casablanca, en octobre 2009, du dénommé « groupe des sept », formés par des activistes sahraouis qui revenaient des camps de Tinduf. Tant Raphaël Antorrena, membre d’Oum Draiga, comme l’avocat Luis Mangrané, de l’Observatoire aragonais pour le Sahara Occidental, ou Álvaro Sanz, porte-parole de la Présidence d’IU-Aragon, coïncident en défendre la nécessité de ces missions. Les trois ont vu sur le terrain les conséquences. Même, Antorrena a été agressé en avril dernier. Et encore, ils insistent que ce n’est pas assez et reprochent au Gouvernement espagnol son attitude.

Les déclarations du secrétaire de Politique Internationale du PSOE, Elena Valenciano, qui après la détention à El Aiún de 11 activistes canariens a déclaré que le Gouvernement « peut difficilement protéger des Espagnols dans un autre pays s’ils se donnent à des activités qui ne sont pas légales » – en allusion au manque d’autorisation du groupe pour manifester – ont été très mal accueillis par les collectifs pro-sahraouis. Celles du secrétaire d’État des Affaires Etrangères, Juan Paul de l’Église non plus, lui a mis en doute la version des prisonniers. Fortuño et Pomar ont aussi dénoncé à leur tour à Saragosse le manque d’aide de l’ambassade.

« Ils disent que cela arrive quand on ne respecte pas la loi, mais le Maroc est un occupant, et les Nations Unies et tout le monde le savent », insiste Mangrané. D’une manière similaire s’exprime Antorrena. « Le Gouvernement est complice – regrette-t-il-. De quelle loi parlent-ils? La loi marocaine règne là par la force, ils disent que les agresseurs sont des civils, mais ils sont des policiers en civil ». L’avocat rappelle que l’Espagne vend des armes au Maroc, « qui servent à perpétuer l’oppression ». « Zapatero se rapporte-t-il à cela quand il dit qu’il y a des intérêts en jeu ? », se demande-t-il.

Plus de 30 ans se sont déjà écoulés depuis que l’Espagne, ancienne puissance coloniale du Sahara Occidental, a abandonné la région, en la laissant entre les mains du Maroc et de la Mauritanie. Le conflit est toujours enkysté et les sahraouis et les activistes internationaux dénoncent une oppression qui atteint aussi les étrangers et les journalistes. Entre-temps, les revendications de ceux qui connaissent le problème de près se répètent : « que l’Exécutif espagnol prenne position, que les Nations Unies agissent pour veiller sur les droits de l’homme et, surtout, que les gens sachent ce qui arrive, et qu’ils le sachent vraiment ».

El Peridodico de Aragon, 5/9/2010


Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui

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