Le paiement de rançons empoisonne les relations entre l'Algérie et l'Espagne

On n’en parlera pas officiellement, mais les relations policières et de l’Intelligence entre l’Algérie et l’Espagne, indispensable pour les recherches sur le terrorisme islamiste global, passent par un moment critique que l’on essaie de remettre sur rail. La Sécurité Nationale de l’Algérie, qui subit des attaques constantes de groupes armés islamistes, est indignée à cause de la libération, en août dernier, de Omar Sid Ahmed Ould Hamma, alias Omar Sahraoui, le malien ravisseur matériel des trois cooperants Espagnols, à tous les effets membre d’Al Qaida du Maghreb Islamique (AQMI) et condamné pour l’enlèvement de Roque Pascual, Albert Vilalta et Alicia Gámez (et que certains médias veulent présenter comme originaire du Sahara Occidental dans le but de salir l’image des sahraouis, ndds).


Des sources antiterroristes espagnoles ont reconnu à La Vanguardia que ses homologues algériens sont plus que dérangés pour la manière de procéder de l’Espagne, puisque à tout moment les algériens ont été contre le paiement par l’État espagnol d’une rançon en millions pour les cooperants et encore moins une médiation pour qu’un terroriste condamné par un tribunal – ce sont ses mots – soit monnaie d’échange pour sauver les Espagnols.

Pour l’Algérie l’argent payé est allé grossir les coffres et l’arsenal d’AQMI et cela les indigne. Par rapport à l’argent, les sources espagnoles ont donné un chiffré de huit millions d’euros le prix du sauvetage, « quantité à laquelle il faudrait ajouter les commissions qu’il a fallu payer », une expression utilisée par la source de la Sécurité de l’État pour ne pas prononcer à aucun moment le mot pot-de-vin.

Les services de sécurité algériens voient en Omar un traficant d’armes et un guide que met sa grande connaissance des pays du Sahel à la disposition d’AQMI.C’est-à-dire, la police algérienne considère que l’on à rendu à AQMI une pièce fondamentale pour le développement de cette franchise maghrébine d’Al Qaeda.

Ces jours-ci, c’est autour de la reconstruction des relations policières et d’Intelligence entre l’Espagne et l’Algérie, ce qui ne veut pas dire que les deux polices ont cessé de collaborer puisqu’ils ont besoin l’un de lautre. La même chose arrive avec le Maroc, dont les relations policières subissent des hauts et des bas constants, bien qu’aucun n’est comparable avec la terrible rupture policière qui s’est produite lors du mandat de José Maria Aznar.

Source : La Vanguardia, 5/9/2010

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*