Madrid, 31/08/2010 (SPS) « Le Maroc ne respecte pas le Gouvernement espagnol et encore moins les Espagnols », a estimé l’activiste sahraouie des droits humains (DH), Aminetou Haidar dans un entretien téléphonique avec l’agence de presse espagnole, EFE, publié mardi.
L’activiste, qui a été récompensée par plusieurs prix internationaux de Droits humains comme le Robert F. Kennedy ou le Juan Marie Bandrés, a indiqué que le Gouvernement marocain veut que l’Espagne appuie « clairement » son plan d’autonomie au Sahara Occidental et son contrôle du territoire.
Pour Mme Haidar, le Maroc base ses relations bilatérales avec la communauté internationale sur un point : « la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental ».
Il établit aussi une limite, a-t-elle dit, qui empêche de parler du conflit qu’il (Maroc) maintient dans les territoires sahraouis et que Rabat considère comme un sujet « un tabou ».
En ce qui concerne la position espagnole vis-à-vis du Maroc, Mme Haidar estime que le Gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero « n’a pas de posture claire » sur la question du Sahara Occidental, appelant instamment l’Exécutif à « assume sa responsabilité juridique et morale ».
Par ailleurs, l’activiste sahraouie a exprimé sa reconnaissance et sa solidarité avec les quatorze activistes espagnols agressés à El Aaiun, samedi dernier, pendant une protestation en faveur des Sahraouis, qualifiant cette action de « noble », dont « tout le monde parle et même les enfants dans les rues ».
Elle a également affirmé que pour la population sahraouie les agressions et la répression de la part des autorités marocaines sont « quelque chose de normal », qu’ils vivent au quotidien ».
Mme Haidar a lancé un appel pour que la communauté internationale dénonce ces agressions et, spécialement, pour que le Conseil de la Sûreté de Nations Unies « ouvre les yeux » et donne « le feu vert » à la Mission de l’ONU (Minurso) afin d’assumer ses responsabilités dans la surveillance des DH au Sahara Occidental.
« C’est le moment pour que la Minurso ait les compétences pour observer et freiner ces violations des Droits humains contre les Sahraouis et contre les personnes solidaires avec eux dans beaucoup de pays », a-t-elle insisté, indiquant que l’agression contre les Espagnols s’est produite précisément, « en face de l’hôtel où logent la majorité des fonctionnaires de la Minurso ».
Maintenue sous surveillance depuis son retour au Sahara occidental après la grève de la faim qu’elle a maintenue pendant 32 jours à l’aéroport de Lanzarote, l’activiste a indiqué qu’elle est « toujours » sous surveillance. (SPS)
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