Lactivité terroriste dans la région du Sahel refait la Une des journaux européens après la libération des deux otages espagnols. Comme de coutumes, « les information exclusives », les « analyses » éclairées, « les éditoriaux » astucieusement orientés pillulent dans la presse françaises et il fallait bien quun de nos confrères de lHexagone mêle, un jour ou lautre, lAlgérie en lui donnant le rôle de « parrain » de la région. Lon a ainsi vu un éditorialiste du quotidien français « Sud-Ouest », jurer par tous les saints que lEspagne sest faite grandement aidée par la diplomatie algérienne pour obtenir la libération des deux otages. Sans apporter, ni preuve, ni un argumentaire qui tienne véritablement la route et en conformité avec les discours des uns et des autres.
Sud-Ouest dépeint lAlgérie comme « un gros bonhomme » auquel « petits africains » du Sahel ne peuvent rien refuser. Il suppose donc que Madrid a agit comme le « père désespéré» dune victime kidnappée par des bandits, qui vient « baiser » la main du parrain pour obtenir la libération de son enfant. Les décors plantés, léditorialiste tente de convaincre la France de faire de même, de tisser une sorte de diplomatie parallèle et crasseuse, comme si la région du Sahel nétait pas capable de développer un discours, soutenir une démarche, et adopter une stratégie. Pourtant, les ministres des Affaires étrangères des pays de la région, les chefs dEtats major de leurs armées et les chefs de leurs services de renseignement se sont rencontrés à plusieurs reprises. Tous ont clairement affiché leur soutien à la résolution onusienne qui interdit le versement de rançon.
Ils séchangent des informations sur les groupes opérants dans le vaste désert. Ils tentent avec les moyens de bord dorganiser une véritable riposte aux terroristes. Tout cela, les éditoriaux, analyses et autres scoops, sont jetés aux oubliettes et lon insiste sur des aspects marginaux, histoire de donner de lAQMI, limage dune organisation militaire très influente dans une région où la gouvernance se résume à des rapports de force à la limite du mafieux. Les otages ont ceci dintéressant pour les terroristes et les occidentaux, est quils enrichissent les premiers et donnent au second lopportunité de fourrer leur nez dans les affaires de pays souverain. Les journaux font le reste bien sûr!
Par Smaïl Daoudi, 30/8/2010
Source : Ouest-Tribune
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