L’institution des Douanes algériennes est catégorique : «Aucun douanier algérien n’a été exécuté par Al Qaida»
Par Kamal Hamed
L’information rapportée par l’Agence française presse (AFP), selon laquelle un douanier algérien a été exécuté par un groupe d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), est apparemment dénuée de tout fondement.
«Aucun douanier algérien n’a été exécuté par Al Qaïda pour la simple raison qu’aucun élément de notre institution n’est l’otage de ce groupe terroriste » nous a indiqué hier, Yacine Tanem, chargé de l’information au niveau des Douanes algériennes. Selon notre interlocuteur, joint hier par téléphone, « il s’agirait peut-être d’un Malien, mais nullement d’un Algérien. Donc cette information n’a aucun fondement ».
L’AFP a rapporté, hier, cette information relative à l’exécution d’un douanier algérien qui était retenu en otage par Al Qaïda depuis le mois de juin dernier. Selon l’agence française, qui cite des sources concordantes, ce douanier a été capturé suite à l’attaque qui avait coûté la vie à onze gendarmes algériens à la frontière entre le Mali et l’Algérie. « La branche d’Aqmi dirigée par Abdelkrim Taleb (un Touareg) a exécuté entre lundi et mardi dans le Sahara le douanier algérien, un retraité fait prisonnier en juin lors de l’attaque de positions algériennes dans le Sud », a confié à l’AFP une source des services de sécurité dans la zone. Comme on le remarque l’AFP omet de citer la nationalité de cette source. Un oubli qui peut, en toute logique donc, soulever moult interrogations.
Que cherche l’AFP, à travers cette information ? L’AFP a-t-elle fait dans la manipulation ? Le comble c’est que l’agence de presse cite aussi un notable touareg de la région de Kidal (nord-est du Mali) qui dit que « c’est vrai que le douanier a été abattu. Al-Qaïda dit que c’est parce que l’armée algérienne s’apprêtait à l’attaquer » ajoutant que « le douanier algérien tué nous était apparenté ». Cette supposée exécution d’un douanier algérien à la retraite intervient, faut-il le rappeler, au lendemain de la libération par ce groupe terroriste de deux ressortissants espagnols contre paiement d’une rançon, même si les autorités de Madrid nient cette évidence. Elle intervient aussi dans un contexte ou plusieurs puissances s’adonnent à un jeu trouble dans cette région du Sahel, comme l’atteste l’opération militaire d’un commando de l’armée française qui voulait libérer un ressortissant français retenu en otage. Mais suite à l’échec de cette opération, Michel Germaneau a été finalement exécuté par ses ravisseurs.
Le Midi Libre, 26/8/2010
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