Afin de sortir de l’impasse le dossier du Sahara occidental, ou comme cela avait été spécifié en février 1997, «remettre sur les rails» le processus de paix, l’ONU a nommé des émissaires et appelé à des négociations directes qui avaient pu se tenir et aboutir aux Accords de Houston de septembre 1997. Ce qui avait alors permis de relancer le plan de paix et, notamment, l’identification du corps électoral sahraoui. Un acquis ? Certainement, puisque cet accord a été lui aussi endossé par l’ONU, même si les tergiversations marocaines étaient déjà évidentes. Car depuis cette date, plus rien. Le blocage marocain prenait forme. L’émissaire du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, en a fait l’expérience. Lui aussi, dira-t-on après bien d’autres, et en particulier le premier d’entre eux, James Baker, qui avait préféré démissionner de son poste en signe de protestation contre le blocage du plan de paix de l’ONU. L’Organisation internationale avait, quant à elle, bien qualifié le blocage en question en l’attribuant au Maroc, le minimum qu’elle puisse faire, puisque le processus de paix préalablement accepté par le Maroc et le Front Polisario, les deux parties en conflit, et endossé par les Nations unies, a reconnu au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination dans le cadre d’un référendum.
Elle s’est pourtant laissée aller à une incroyable ambivalence sans la moindre adéquation avec ses propres positions. Et même si cela ne suffisait pas, l’ONU par la voix de son conseiller juridique, a refusé de reconnaître au Maroc le statut de puissance administrante pour ne lui laisser que celui de force d’occupation.
Les choses sont donc claires, mais pas simples du fait du blocage auquel se heurte l’institution internationale dans son objectif déclaré de rendre justice au peuple sahraoui. Elle se contente, et de manière régulière depuis 1991, de proroger le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). Cela ne suffit pas et le statu quo actuel ne saurait être une solution. Que fera alors le groupe des cinq pays amis du Sahara occidental chargé de suivre les négociations, et dont on se rappelle l’existence, laquelle au demeurant n’a jamais été formelle, mais dont le poids serait bien réel quant à lui ? C’est pourquoi, il est appelé aujourd’hui à jouer le rôle qui est le sien, en levant les suspicions développées à l’endroit de certains de ses membres, quand il ne s’agit pas de franches accusations de parti-pris. Il doit mettre fin à cette règle non écrite du consensus qui ne sert à rien d’autre qu’à perpétuer l’occupation marocaine et décrédibiliser l’ONU. Plus clairement, aider à lever les obstacles entravant l’application des résolutions de l’ONU, le roi du Maroc, Mohammed VI, venant de souligner que son pays «ne cédera pas un pouce de son Sahara» qu’il occupe depuis 1975. Plus besoin d’exercice fastidieux, le blocage est clair, il a une origine bien déterminée.
El Watan, 24/8/2010
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