Par Karima Bennour
Une «session spéciale» de dénonciation et de condamnation des «violations systématiques» des droits de l’homme par le Maroc dans les territoires sahraouis a été organisée, hier, au camp international de la jeunesse (ANALJ) de Sidi-Fredj (Alger) à l’appel du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS).
Cette manifestation, qui n’est pas fortuite, est un carrefour pour la dénonciation de la répression marocaine dans les territoires sahraouis occupés. Le camp international de la jeunesse abrite, depuis le 7 juillet dernier, l’université d’été des étudiants de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), à laquelle ont pris part les membres de la 7e délégation de militants des droits de l’homme des territoires sahraouis occupés. Ces derniers à leur retour, lundi à El-Ayoune, capitale du Sahara Occidental, ont été victimes de la répression barbare des forces coloniales marocaines, lesquelles se sont déchaînées, par la même occasion, sur les nombreux Sahraouis qui se sont déplacés à l’aéroport d’El-Ayoune pour les accueillir. A ce propos, l’ambassadeur de la RASD à Alger, Brahim Ghali, présent à la manifestation, tout en condamnant «fermement la répression coloniale marocaine contre les Sahraouis», a souligné dans son allocution que «l’occupant marocain mobilise tout ses services de sécurité y compris les militaires pour s’abattre sur une manifestation pacifique de Sahraouis armés de volonté puisée de leur attachement indéfectible à la liberté et l’indépendance de leur patrie». A cette manifestation ont pris part l’ambassadeur du Venezuela à Alger, le président du CNASPS, Mahrez Lamari, et des personnalités de la société civile algérienne dont Sadek Bouguetaya, sans compter la centaine d’étudiants et d’étudiantes sahraouis. Il est à noter que la communauté estudiantine sahraouis a tenu la deuxième édition de leur université d’été sous le slogan «Fidélité et continuité à Sidi Brahim Basiri». Pour sa part, l’ambassadeur du Venezuela à Alger a mis l’accent sur la pertinence et la teneur «de la solidarité agissante en direction des causes justes de part le monde», tout en rappelant les faits historiques irréfutables, avec quelques extraits de livres, repères historiques de la lutte du peuple du Sahara Occidental depuis l’occupation espagnole jusqu’à l’invasion militaire marocaine en 1975. Il a mis l’accent sur «la responsabilité engagée de l’Espagne illustrée par les accords de Madrid» tout en indiquant que «l’Espagne n’a pas parachevé la décolonisation du Sahara Occidental». Les étudiants et les étudiantes sahraouis, brandissant les couleurs de leur patrie, n’ont pas cessé tout au long de la rencontre de scander «aucune autre alternative à l’indépendance de notre pays», «nous sommes les descendants de nos martyrs pour l’indépendance», «paix aux martyrs et aux détenus dans les geôles marocaines» ou «nous les Sahraouis des camps de la dignité, nous arrcherons l’indépendance de notre Sahara Occidental». Brahim Ghali a déclaré en avertissant le colonisateur marocain que «notre indépendance sera sur l’ensemble de nos territoires et les Sahraouis ne céderont pas un pouce de leurs territoires». S’agissant des actions de soutien du CNASPS, Mahrez Lamari a indiqué que pour le mois d’août une session de formation en direction de près de 5OO cadres de la RASD se tiendra à Alger, ainsi que l’accueil de près de 1 000 enfants sahraouis dans divers camps de vacances en Algérie.
La Nouvelle République, 22-07-2010
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