Mohamed VI tente d’égratigner l’Algérie dans un discours aux tons testamentaires
Par Ali Oussi
S’il fallait encore une preuve que le royaume chérifien traverse une crise particulièrement sévère, une crise qui menace carrément d’emporter sur son sillage le règne du Makhzen, force est de se pencher sur le discours » royal » de la soirée de ce vendredi. Offrant au public un visage bouffi et particulièrement fatigué, sans que cela puisse avoir de liens directs avec le jeûne du ramadan (le discours, passé en différé, a en effet été enregistré la veille, durant la soirée, a-t-on appris de sources dignes de foi), la maladie du roi Mohamed VI, entourée par un grand secret d’Etat qui a déjà mené des journaux locaux à la fermeture et des journalistes à la prison, est confirmée de la manière la plus formelle qui soit. Mohamed VI, particulièrement amoindri sur le plan physique, le serait également sur le plan moral. En témoignent les » fugues » qu’il a prises pour habitude de faire. La plus sévère d’entre elles, intervenue en 2008, avait duré pas moins de 6 mois. Il avait fallu une intervention directe mais musclée de la part des dirigeants français pour que son altesse Mohamed VI daigne quitter les » paradis » asiatiques et réintégrer ses palais royaux.
Mohamed VI, dont le discours redondant trahit également une totale absence d’imagination en vue de sortir son pays de la crise qu’il traverse avant que le pire n’advienne, continue de s’accrocher à son projet d’autonomisation comme à une chimérique bouée de sauvetage. Ne manquent pas, non plus, ces désormais risibles estocades lancées à l’adresse de notre pays à chaque fois que le sujet du Sahara Occidental est évoqué. Miné par la corruption, la mauvaise gestion, la montée en puissance de la fièvre intégriste et une culture mondiale de la drogue qui n’a jamais été aussi florissante grâce à la protection d’officiers supérieurs de l’armée royale marocaine, Mohamed VI ne semble guère trouver d’autres choix que de s’inventer des ennemis imaginaires pour pousser ses sujets à ne pas regarder en face les vrais défis qu’il lui faudra relever un jour ou l’autre.
Mais, en agissant de la sorte, celui qui nous a déjà supplié (mais en vain, pour des raisons bien connues du Makhzen (le pouvoir mafieux au Maroc, ndds)), afin que l’on ouvre nos frontières terrestres avec son royaume, ne fait que retarder des échéances devenues absolument inéluctables&
La Tribune des Lecteurs, 22/8/2010
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