L’ONU est pessimiste quant à un possible règlement au Sahara occidental et souhaite l’intervention de Madrid ou Paris pour convaincre le Maroc et le Polisario de négocier, selon le quotidien El Pais de vendredi. Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental est l’objet d’un conflit opposant le Front Polisario, partisan de l’indépendance, au Maroc, qui a annexé ce territoire en 1975 et propose une autonomie élargie.
Le pessimisme de l’ONU a été exprimé par son émissaire pour le Sahara occidental, l’Américain Christopher Ross, dans un courrier adressé fin juin au groupe des cinq pays dit “amis” qui suivent les négociations (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, Espagne et France), selon El Pais. Dans cette missive, dont le contenu est détaillé sur le site internet du journal, M. Ross estime que ni Rabat, ni le Polisario n’ont “la volonté politique d’engager de véritables négociations” et ajoute qu’il ne parvient pas à les convaincre de modifier leur position.
Il demande donc “le soutien spécifique du Conseil de sécurité de l’ONU et du Groupe des amis”, pour les pousser à reprendre des discussions susceptibles de mettre fin au conflit. Selon El Pais, citant un proche du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, il s’agit d’un “appel à l’aide à Paris, Madrid et Washington”, les capitales les plus intéressées par une solution au Sahara occidental. “Le statu quo est inacceptable à long terme”, précise M. Ross dans son courrier, dans il lequel il note l’intransigeance du Maroc et suggère aux capitales occidentales d’intervenir auprès d’Alger, qui soutient le Polisario. Le roi du Maroc Mohammed VI a déclaré fin juillet que son pays “ne cédera pas un pouce de son Sahara” et reste “très attaché à sa souveraineté” sur ce territoire. Le Polisario a estimé qu’une telle déclaration était “à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région”, alors que les négociations sont au point mort.
Le Citoyen, 21/8/2010
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