Quel mouche a piqué le Maroc? Personne ne saisit très bien, à Madrid, le brusque pic de tension de ces dernières semaines à Melilla (78.000 habitants), l’une des deux enclaves espagnoles sur la côte nord du Maroc. Au départ, une bavure malheureusement assez ordinaire : un jeune Marocain de 30 ans battu par des policiers espagnols alors qu’il tentait d’introduire 1,5 kg de sardines dans la cité, entourée par de hautes clôtures pour prévenir l’immigration clandestine.
Très vite, la colère de la « société civile » marocaine s’est exprimée devant l’enclave, des manifestants brandissant des photomontages où l’on voyait des policiers espagnols aux mains tachées de sang. Le gouvernement de Rabat a formellement protesté contre les «dérives racistes», puis s’est étonné, à cinq reprises, de ne recevoir aucune explication du gouvernement Zapatero.
Un boycott a privé Melilla de ciment, de fruits frais et de poisson, jusqu’à ce qu’hier matin, les manifestants lèvent soudain le camp. Officiellement, pour donner «une chance à la diplomatie» et «ne pas priver les musulmans (de Melilla) pendant le ramadan». Madrid avait enfin consenti à dépêcher à Rabat son ministre de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba.
Toute cette crise semble très téléguidée. Le Maroc a toujours revendiqué les enclaves de Ceuta et Melilla, des «territoires occupés» par l’Espagne… aujourd’hui très affaiblie par la crise économique. Ces dernières semaines, le pouvoir marocain aurait été vexé par la lenteur de Madrid à accréditer son nouvel ambassadeur, et par des vols d’hélicoptères de l’armée espagnole au-dessus des côtes, au moment où le roi Mohammed VI y séjournait.
La droite espagnole a trouvé une occasion en or d’enfoncer un peu plus le «faible» José Luis Zapatero, au plus bas dans les sondages. Hier, son prédécesseur, le conservateur José Maria Aznar, s’est rendu à Melilla pour soutenir le maire de l’enclave. Visite lourde de symbole, puisque le même Aznar avait envoyé des troupes, en 2002, lors de la dispute sur l’îlot inhabité du Persil, au large de Ceuta, provoquant un gel total des relations entre les deux pays.
Très vite, la colère de la « société civile » marocaine s’est exprimée devant l’enclave, des manifestants brandissant des photomontages où l’on voyait des policiers espagnols aux mains tachées de sang. Le gouvernement de Rabat a formellement protesté contre les «dérives racistes», puis s’est étonné, à cinq reprises, de ne recevoir aucune explication du gouvernement Zapatero.
Un boycott a privé Melilla de ciment, de fruits frais et de poisson, jusqu’à ce qu’hier matin, les manifestants lèvent soudain le camp. Officiellement, pour donner «une chance à la diplomatie» et «ne pas priver les musulmans (de Melilla) pendant le ramadan». Madrid avait enfin consenti à dépêcher à Rabat son ministre de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba.
Toute cette crise semble très téléguidée. Le Maroc a toujours revendiqué les enclaves de Ceuta et Melilla, des «territoires occupés» par l’Espagne… aujourd’hui très affaiblie par la crise économique. Ces dernières semaines, le pouvoir marocain aurait été vexé par la lenteur de Madrid à accréditer son nouvel ambassadeur, et par des vols d’hélicoptères de l’armée espagnole au-dessus des côtes, au moment où le roi Mohammed VI y séjournait.
La droite espagnole a trouvé une occasion en or d’enfoncer un peu plus le «faible» José Luis Zapatero, au plus bas dans les sondages. Hier, son prédécesseur, le conservateur José Maria Aznar, s’est rendu à Melilla pour soutenir le maire de l’enclave. Visite lourde de symbole, puisque le même Aznar avait envoyé des troupes, en 2002, lors de la dispute sur l’îlot inhabité du Persil, au large de Ceuta, provoquant un gel total des relations entre les deux pays.
Ouest-France, 19/8/2010
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