Les cartes dans la manche de Mohamed VI sont nombreuses et il ne manque pas d’imagination pour cacher ses véritables intentions. Depuis l’invasion par le Maroc du Sahara Occidental, le régime marocain n’a pas changé de tactique ni de culture politique. Les astuces de Hassan II ont été transmises aux conseillers de Mohamed VI qui les suivent à la lettre.
Les raisons inventées pour justifier l’agression contre l’Espagne sont un tissu de mensonges préfabriquées et télédirgées par le palais royal. Au Maroc, aucune action politique d’envergure, légale ou consentie, ne peut être réalisée sans la permission préalable du roi. Par conséquent, les derniers évènements de la frontière hispano-marocaine ne sont que le signe d’une demande pressante dirigée au gouvernement espagnole, liée au conflit du Sahara Occidental.
Le Maroc essaie d’imposer le fait accompli de l’occupation et propose une autonomie que les sahraouis refusent en bloc. Le désir des autorités marocaines est que l’Espagne assume cette proposition, mais Madrid, pour l’instant, s’en tient au processus de paix onusien et au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. L’opinion publique espagnole y compte beaucoup.
Et si ce n’est pas le Sahara, alors c’est que Mohamed VI a de graves problèmes internes ou bien il a besoin d’un peu de notoriété politique parce que dans une oligarchie comme la marocaine, ce type d’incidents ne peut se produire sans l’aval de Rabat, parce que dans ce régime personne ne peut créer des probloèmes, ni à l’intérieur ni à l’extérieur du pays, si ce n’est pas avec le consentement du Makhzen. Idem pour les médias et les partis politiques dans les libertés d’action sont limitées par le pouvoir central. Par conséquent, la crise de Melilla ne vient pas de Melilla mais de Rabat ou de Fès ou de Marrakeche, ça dépend de l’endroit où se trouve le roi Mohamed VI.
Soyez le premier à commenter