Le Maghreb : Beaucoup d'atouts pour l'Afrique

La principale richesse en Afrique demeure l’existence d’élites capables de mener leurs pays et même toute l’Afrique vers des étapes bien négociées avec tous les partenaires industriels dans le monde entier. Il y en qui accusent ces élites de faire le jeu des intérêts occidentaux. Vrai ? Faux ? En tout cas, les élites existent en Afrique. Il existe dans tous les pays africains des élites africaines qui peuvent mener à bon port le processus de développement et celui de consolidation de la cohésion nationale, l’un et l’autre étant interdépendants.  Elles sont prêtes à le faire et à le réussir dans le cadre d’un climat apaisé, sous la double condition de mettre en place un système politique dans lequel  l’accès au pouvoir soit basé sur la citoyenneté, et non sur l’appartenance à des communautés ou des ethnies différenciées les unes des autres et de la garantie que soient respectées  les alternances, même si les armées sont incontournables en Afrique.  Les ressources contenues dans le sous-sol africain pourraient faire amorcer le développement du continent et même le mener à bon port.


Qu’en est-il des relations économiques ou simplement commerciales entre les pays africains ? Qu’en est-il de la solidarité entre pays africains ? Qu’en est-il de la disponibilité des moyens de prévenir les confits, ou, quand ils sont apparus de les gérer, et de gérer ainsi la révolte des jeunes pour lesquels un meilleur être en termes socio-économiques et également en termes de libertés publiques et surtout politiques devrait être une obligation permanente.  


Nombre de pays africains disposent de pétrole dans leur sous sol. La hausse des cours du pétrole favorise la rentabilité de la recherche et de l’exploitation, ce qui se constate à l’augmentation du nombre de sites de production. Des puits off-shore, au large de la Mauritanie ont commencé à produire depuis exactement deux années. Du pétrole, mais aussi du gaz. Le Sahara Occidental a lancé un deuxième avis international d’offres pour l’exploration de son sous-sol. Le Tchad, comme chacun le sait,  des suites de la focalisation médiatique sur le conflit interne qui s’y déroule, est un pays pétrolier.


D’autres pays  sont connus depuis longtemps pour être des pays producteurs et exportateurs de pétrole, parmi eux la Guinée Equatoriale, le Gabon, l’Angola, le Nigeria, etc. Rien que les pays africains hors Maghreb ont produit, il y a quelques années de cela,  ensemble, l’équivalent des productions cumulées de trois pays, à savoir le Mexique, le Vénézuéla et l’Iran. L’Afrique représente le dixième de la production mondiale et 7% des réserves mondiale, ce qui n’est peut-être pas beaucoup mais ce qui n’est pas rien non plus. Il est bien évident que se pose ainsi la question de savoir pourquoi avec de telles richesses, l’Afrique est encore le continent le plus pauvre. Une remarque devrait se faire. Les pays africains n’ont pas sassez investi dans la transformation sur place des produits pétroliers et nombre d’entre eux, pourtant producteurs de pétrole,  dépendent des exportations en produits raffinés. Le Nigeria par exemple exporte pratiquement la totalité de sa production qui est de 2,5 millions de barils de brut par jour. L’Afrique ne possède pas que du pétrole. Les taux de croissance de nombreux Etats sont tirés vers le haut par les exportations de pétrole ou des métaux(or, aluminium, cuivre, fer, platine…) tandis que ceux qui comptaient sur les exportations de produits agricoles ont vu leur taux de croissance tirés vers le bas. Pour ce qui concerne les pays pétroliers, le risque est permanent. Certains d’entre eux relâchent leurs efforts dans la conduite des réformes économiques et les négociations d’entrée dans l’OMC, du fait qu’ils disposent d’une marge de manœuvre assez large en « n’ayant plus le couteau sur la gorge ».

Le Maghreb, 18/8/2010

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