Les prétextes marocains pour faire pression sur l’Espagne s’enchaînent depuis les temps peu glorieux de la tristement célèbre Marche Verte dans lesquels Hassan II et ses alliés avaient profité de l’agonie du Général Franco pour envahir le Sahara Occidental. L’objectif principal de tous les agissements du Makhzen est de consolider ses positions au Sahara Occidental.
Même s’il a trouvé dans le gouvernement de Zapatero un allié fidèle pour faire valoir sa proposition d’autonomie pour le Sahara Occidental, qui attend toujours un référendum d’autodétermination depuis 1975, l’épisode de la militante sahraouie Aminatou Haidar a blessé l’égo des deux figures principales du gouvernement espagnol : Zapatero et Moratinos. Pour le Maroc, contrairement à la France et les Etats-Unis, l’Espagne n’avait aucun poids.
Ceuta et Melilla constituent deux formidables manœuvres de distraction et deux excellents moyens pour tendre la corde de temps à autre. L’année passée, le scénario marocain, bien ourdi dans les coulisses du pouvoir, propagea la rumeur selon laquelle, avec une perfidie ancestrale, les occupants espagnols sont en train de construire une grande base navale à Ceuta, à deux pas du nouveau port militaire marocain de Ksar Sghir, qui sera opérationnel dans deux ans.
Aujourd’hui, nouveau scénario : les marocains sont maltraités par la police espagnole. Ces évènements arrivent trois mois après l’intervention du Premier Ministre marocain Abbas El Fassi devant le parlement demandant l’Espagne d’initier un dialogue sur l’avenir de Ceuta et Melilla « occupées ».
Le Maroc est aussi prié par l’Union Européenne d’apporter des preuves confirmant que la population sahraouie bénéficie de l’argent rapporté par l’accord de pêche qui expire au mois de mars 2011. Et apparemment, les autorités marocaines n’ont pas l’intention de répondre à la demande européenne.
Cela arrive aussi à quelques mois de la proposition du transfuge sahraoui Ahmeddou Souilem ambassadeur du Maroc en Espagne. L’Espagne a exprimé sa réticence, les espagnols ne voyaient pas de quoi ils pouvaient parler avec lui avec tous les contentieux sur table.
L’Espagne, 36 ans après l’avoir lâchement quitté, n’est pas épargnée par les vents chauds qui soufflent de son ancienne colonie. C’est un fait que le gouvernement espagnol n’osera jamais reconnaître.
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