L’ex-ministre de la défense du Mali a déclaré que «15 à 20 millions d’euros renflouent les caisses des mouvements terroristes grâce à la drogue et aux kidnappings».
Kamel Rezzag-Bara, le conseiller aux droits de l’homme du Président Bouteflika, a animé hier une conférence à la salle omnisport de Boumerdès ayant pour thème «Le traitement du terrorisme international par la communauté internationale». Dans son intervention, l’éminent professeur a rappelé les différentes étapes entreprises par l’organisation des Nations unies en matière de lutte contre le terrorisme, les traités et les protocoles d’accord signés entre les membres. Le terrorisme contre la navigation civile, les avions civils et les traités de Tokyo, de Montréal ainsi que la Haye ont été évoqués par le conférencier, citant l’affaire Carlos et la prise d’otages des membres de l’Opep à Vienne le 21 décembre 1975. Selonlui, «aucun pays dans le monde n’est épargné par le terrorisme». Lui succédant, Lyès Boukra, directeur du Centre africain d’étude et de recherche sur le terrorisme (Caert), a axé son intervention sur les différentes sphères religieuses, salafiste, wahhabiste, sunnite. Il a évoqué la stratégie de l’empirisme entreprise par Hassen El Benna en Egypte et les Frères musulmans contre le régime Nassérien. Selon lui, les luttes ethniques ont permis aux organisations terroristes de s’introduire comme en Somalie, Tchétchénie et dans certainesrégions dans le monde. Dans ce conteste et pour éviter toute éventualité, «les peuples sont les seuls et uniques défenseurs pour affronter ce fléau en barricadant toutes les voies d’infiltration à ces organisations». Dans sa communication, il dira : «Les salafistes qui se présument comme apolitiques rejettent tous les symboles de la révolution, entre autres l’emblème national, l’hymne national, la minute de silence et refusent toute activité dans le secteur public». Selon lui, le salafisme est un produit du wahabisme déguisé. Ainsi ajoute-t-il,«le mouvement sectaire se multiplie de plus en plus dans le monde musulman», avant de conclure : «Le terrorisme est une idéologie que l’ensemble des forces doivent combattre». Quant à l’ex-ministre de la Défense de la République du Mali, Soumeylou Boubeye Maiga, ils’est distingué dans son intervention qui s’est articulée sur trois pôles et quelques réflexionssur les réseaux terrorismes et maffieux, indiquant que le Sahel est devenu la base logistique de la région, le foyer de départ de menaces dans l’ensemble des pays de la région tels que l’ Algérie, le Mali, le Niger et même le Nigeria. La base d’action de violence est sur l’ensemble de la région. Le Sahel est devenu la plus grande zone de non-droit qui s’étend depuis la Mauritanie jusqu’au Tchad où l’on ne déplore aucune présence étatique efficace. Selon lui, elle (région) représente la zone sphérique de la zone musulmane majoritaire en Afrique. Lesdernières attaques dans le sud de l’Algérie sont là pour le démontrer. Ainsi, l’Aqmi est devenue un danger pour les états et les sociétés. Les principales ressources de ces réseaux se distinguent par les opérations de trafic de drogue, d’armes, de personnes, prise d’otages, kidnappings, racket et autres effectués dans le Sahel. «Des opérations qui rapportent gros, puisque des sommes qui varient entre 15 et 20 millions d’euros renflouent les caisses des mouvements terroristes qui leur permettront de procéder à des recrutements, à laformation, à l’achat d’équipements et aussi pour leur survie», révéla-t-il. Enchaînant, il a ajouté qu’«il y a un engagement inégal des Etats, tout en sachant bien que certains pays n’ont pas cette aptitude pour faire face à ce fléau, notamment par la réorganisation de tous les appareils et la mise en cohérence de tous les modes opératoires. Cette coopération doit s’étendre aux renseignements et à des actions judiciaires», a conclu l’ex-ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubeye Maiga. Il est à rappeler que cette conférence a été organisée en marge de l’université d’été des cadres de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) qui se tient depuis le 1er août à l’Institut algérien du pétrole à Boumerdès et qui s’étalera jusqu’au 28 août prochain.
Par A.Kichni
Le Jour d’Algérie, 14/8/2010
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