Le roi du Maroc s'inquiète pour les droits de l'homme

Il en ressort paradoxal qu’au Maroc, dont le régime politique de gouvernement est bâti sur une oligarchie proche du trône, avec toutes les libertés publiques restreintes, au point que ses ressortissants sont des sujets, parce qu’ils n’ont pas la considération occidentale de citoyens – comme c’est le cas dans les nations du monde libre – avec leurs droits et libertés publiques, se plaint d’un présumé incident frontalier à Melilla, en accusant la police espagnole de mauvais traitement envers certains de ses sujets.
La véracité de l’accusation non seulement est mise en doute, mais elle est aussi cynique, surtout lorsque les autorités marocaines, en plus de protester, ont menacé de porter l’affaire devant les institutions internationales, dans une étrange manœuvre exorbitante d’un événement probablement inexistant. La logique dictée par les lois de bon voisinage et les us diplomatiques est d’éviter les déclarations hystériques et extravagantes avant de réaliser une enquête sur les faits. Mais cela aurait été possible dans des situations normales, mais s’agissant des relations avec le voisin marocain, on ne peut jamais dire que le traitement soit normal – au-delà des simples apparences, puisque ici l’affaire ressemble à une « prise de température » sur le gouvernement espagnol dans un moment de crise interne évidente (crise économique, crise politique et territorial, avec les prétentions indépendantistes des catalans et basques, etc.) que le roi du Maroc a toujours su exploiter, comme l’a fait son père pendant l’agonie de Franco avec la question du Sahara Occidental. Par conséquent, tout geste de faiblesse de la part du gouvernement espagnol va être bien utilisé par le marocain pour travestir l’ambiance et mettre de nouveau en évidence ses ambitions sur Ceuta et Melilla.

Dans la matière, il ne faut pas mésestimer la diplomatie marocaine qui a prouvé l’efficacité de sa virulence, en plus du soutien dont elle jouit du gouvernement gaulois et états-unien.

Il est possible aussi que le Maroc attende une prochaine négociation avec l’UE et souhaite profiter du moindre incident pour obtenir des nouveaux avantages commerciaux, comme ceux qu’il obtient d’un traitement privilégié de ses produits agricoles avec l’UE. Cela doit être fait maintenant! Avant que Zapatero ne quitte la Moncloa. Surtout que, étant donnée la basse popularité de Zapatero, tout le monde est sûr maintenant que c’est le PP qui va gouverner en 2012 et baisser le pantalon face aux caprices marocains n’a jamais été envisagé par le parti de José Maria Aznar, considéré au Maroc comme ennemi numéro un. Rappelons que les services secrets de sa majesté ont voulu lui attribuer la paternité de la fille de Rachida Dati, ex-ministre française d’origine marocaine. Plus tard, elle sera décoré par Mohamed VI d’un Wissam alaouite pour étouffer l’affaire.

De toutes façons, l’Espagne ne peut pas se limiter à encaisser passivement tous les « coups marocains » qui finissent fréquemment avec une capitulation sur le terrain de collision commerciale des intérêts hispano-marocains en faveur de ces derniers. Et connue l’argutie du roi du Maroc, il convient de le devancer dans la partie pour lui arracher l’initiative. Peut-être que cela passe par un changement d’attitude dans l’action politique et diplomatique espagnole par rapport au conflit du Sahara Occidental.

Les espagnols ont trahi le peuple sahraoui pour des engagements jamais respectés envers les enclaves de Ceuta et Melilla et les rochers avoisinants et ils ont accoutumé le souverain marocain à prendre des initiatives pathétiques comme la prise de l’Ilot Persil dans une déloyale position de voisinage face à l’Espagne.

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