Satisfecit us

Leurs échecs en Irak et en Afghanistan semblent leur avoir appris une forme dhumilité dans le traitement du terrorisme qui a la particularité dopérer des mutations impossibles à suivre par les appareils militaires occidentaux.
Souvent critiques sur la situation en Algérie, les États-Unis semblent donner davantage de crédit aux Algériens concernant la lutte antiterroriste. Un satisfecit qui récompense probablement le seul axe de convergence réel entre Alger et Washington.
Alors que la Grande-Bretagne tance le double jeu du Pakistan, les États-Unis publient, comme chaque année, le bilan de la lutte antiterroriste mondiale et le check-up dAl-Qaïda. Si la tendance générale est à un recul des disciples de Ben Laden dans le monde, dans la région du Maghreb et au Sahel, le rapport américain a le mérite dêtre explicite.
Pragmatique, le département détat ne semble pas faire ombrage aux Algériens de leur refus daccorder aux forces de lAfrikom une base militaire sur le sol algérien, du moins un point dancrage opérationnel que les gradés du Pentagone appellent de leurs vSux. Le rapport se félicite de la capacité de résilience des forces armées algériennes et leur endurance dans une lutte contre un terrorisme considéré comme le plus brutal dans cette partie du monde.
Les Américains, qui nont eu de cesse, en cette année, de dépêcher des pointures dans le domaine militaire, stratégique ou du renseignement, ne veulent pas lâcher lexpertise algérienne en la matière. Avec lémergence de lAqmi dans le Sahel, ils se sont rendu compte que contenir et traiter ces groupes terroristes nest pas une promenade de santé et quil faut un appareil sécuritaire efficient pour le faire. Leurs échecs en Irak et en Afghanistan semblent leur avoir appris une forme dhumilité dans le traitement du terrorisme qui a la particularité dopérer des mutations impossibles à suivre par les appareils militaires occidentaux.
Doù le fait que lexpérience de lAlgérie en la matière est revue sous un prisme plus juste et plus adéquat par rapport au défi que pose le terrorisme. Le dernier raid manqué de la France au Sahel ne fait quaccentuer cette sensation quon nimprovise pas face à des groupes organisés, polyvalents, mobiles et déterminés. On se doit davoir une stratégie, comme un sillon, et la creuser jusquà affaiblir puis détruire lennemi.
Un processus de longue haleine qui nest valable que sil est porté par des cadres dexpérience. Ce que lAlgérie possède heureusement en matière de lutte antiterroriste et ce que, précisément, salue Washington dans son rapport 2010. 
Liberté, 7/8/2010

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