Dans un entretien public radiotélévisé, le président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, a parlé des grands axes de la politique suivie par la Mauritanie depuis un an dans les domaines économique et social. Il a eu notamment à parler des efforts fournis par le gouvernement pour améliorer le pouvoir dachat du citoyen, à travers la subvention de certains produits de première nécessité, comme il a parlé des infrastructures routières et sanitaires et des avancées enregistrées dans ces secteurs. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a répondu directement aussi bien à des citoyens qui lont interpellé sur des questions de leur choix quà des journalistes de la presse nationale et internationale, a parlé des efforts fournis en faveur de linstauration de la bonne gouvernance, de la lutte contre le terrorisme et de léquipement des forces armées. Parlant, dans ce cadre, de lenveloppe de 50 millions de Dollars octroyée par un pays frère pour lacquisition déquipements en faveur de larmée et des services de sécurité, le président de la République a souligné que lenveloppe en question a été, en partie, investie dans des immobilisations concrètes dont jouissent, à lheure actuelle, les unités opérationnelles de nos forces armées. Il a précisé que mêmes des aéronefs ont été acquis grâce à cette aide dont seulement 60 à 65% ont été jusquà présent décaissés. Ci après un compte rendu exhaustif de ce débat radiotélévisé :
Introduisant le débat, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a dit : « le 5 août de lan passé, jai pris mes fonctions de président de la République et ce, au terme de lélection du 18 juillet 2009. Un an après, jai jugé quil est de mon devoir de mentretenir avec le peuple mauritanien tout entier, pour lui savoir gré de son soutien, de la confiance dont il ma investi et de son enthousiasme en faveur du changement ». Il a ajouté quaprès un an, il a voulu informer le peuple mauritanien sur les acquis réalisés depuis le 5 août 2009, précisant que ces réalisations sont, dans leur ensemble loeuvre du peuple mauritanien et, de ce fait, a-t-il dit, il nous appartient dinformer les masses sur ce qui se passe dans le pays. Il a dit en ce sens quil est du droit du peuple dêtre informé sur tout ce qui se passe. Il a renouvelé ses remerciements à tous les citoyens mauritaniens, aussi bien ceux qui ont voté que ceux qui nont pas exprimé de suffrages, ceux qui lont soutenu que ceux qui ont choisi de sopposer. Le peuple doit aujourdhui unir ses efforts pour combattre les tares qui entravent notre progrès, dit le président, insistant en particulier sur lignorance, la maladie, la pauvreté et le déficit en infrastructures. Il a tout particulièrement fustigé la mauvaise gouvernance qui nous a conduits à cette situation. « Je convie tout le peuple mauritanien à participer à loeuvre du développement « , a-t-il dit en substance, soulignant que nous avons les moyens de parvenir à nos objectifs pourvu quon sache triompher de lattentisme, quon sache compter sur nos propres forces et conjuguer nos efforts.
Il a souligné que, dans le pays, il y a une opposition, disant que cest naturel dans un environnement démocratique. » Nous ne voulons pas que lopposition applaudisse le pouvoir mais nous pensons quil est de son devoir dêtre plus réaliste et quelle doit oeuvrer dans le sens de lintérêt national ». Le président de la République a soutenu que lopposition doit appuyer toute action au service de lintérêt public.
« Dans ce débat ouvert, les citoyens peuvent exprimer librement leurs opinions, cela ne nous gêne pas et il ny a pas de sujets tabous », dit Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz qui a souligné que les intervenants doivent sen tenir aux normes dictées par nos valeurs. » Nous répondrons à toutes les questions avec souplesse et compréhension. Je demanderai aux ministres de suivre avec intérêt tous les problèmes qui seront soulevés par les citoyens parce que cette tribune offre à ceux qui nont pas eu lopportunité de poser leurs problèmes loccasion de le faire. A cet effet, jai ordonné à la radio et à la télévision de se rendre partout, en milieu urbain et rural, pour permettre aux citoyens de faire part de leurs préoccupations. Il a dit que lEtat népargnera aucun effort pour résoudre les problèmes posés aux citoyens.
Après cette introduction, le président de la République a répondu aux questions posées par les citoyens et les journalistes présents sur le plateau de lémission. A une question sur la persistance des tiraillements politiques de la période 2008-2009, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a expliqué que, pour la majorité, le pays est bien sorti de cette situation et se trouve désormais dans une situation beaucoup meilleure. Il a précisé que si nous faisons une rétrospective, on saperçoit quen 2005, il y a eu dans le pays, le changement auquel aspirait notre peuple. Il a toutefois regretté que ce changement ait été en deçà des aspirations de notre peuple. Il a rappelé la tenue délections générales mais a déploré que la situation dans le pays sétait largement dégradée, ce qui exigeait une intervention pour corriger cette déviation. Le président de la République a poursuivi en disant que ce nouveau processus a débouché sur une élection présidentielle honnête et transparente dont le résultat a été approuvé aussi bien à lintérieur que par la communauté internationale. Il a souligné que, chaque fois quil y a des élections, des voix sélèvent pour en contester les résultats et les mettre en doute. Mais, avec le temps, ces mêmes milieux qui contestent le verdict des urnes finissent généralement par revenir à la raison et reconnaître les résultats quils ont commencé par contester. Il a considéré que la situation économique dans le pays est bonne et que les institutions républicaines fonctionnent normalement et que les libertés individuelles et collectives sont garanties. Il a toutefois reconnu que certains milieux peuvent avoir une lecture différente motivée par leurs visées ou ambitions subjectives. Cependant, a dit le président, la réalité est là et ne peut souffrir daucune mise en doute. La situation, a-t-il dit, sest nettement améliorée, comme le montrent tous les indicateurs. La sécurité est garantie et vous savez quelle constitue une condition essentielle pour toute oeuvre de développement. Il a ajouté que les réalisations accomplies sur le terrain ne peuvent souffrir daucune contestation.
A des questions posées par le citoyen Mokhtar Ould Djé, à partir de Kaédi, à propos du désenclavement de moughataas dans la wilaya du Gorgol et des interventions consécutives aux catastrophes naturelles et à la campagne agricole, le président de la République a dit que lEtat intervient chaque fois quune partie du territoire national est frappée par une catastrophe. Au sujet du désenclavement, il a souligné que les pouvoirs publics disposent dun ambitieux programme qui couvre toutes les wilayas du pays, que lEtat entend relier grâce à un réseau routier moderne. Il a noté dans ce cadre que les wilayas du Guidimakha et du Tiris Zemour ne sont pas connectées au réseau routier national. Il a révélé quil y a une étude visant le développement dun réseau routier qui permettra de relier toutes les wilayas.
Au sujet du Gorgol, il a souligné quil y a un programme de construction de voi
rie urbaine dans la ville de Kaédi, similaire à celui qui a été élaboré à Aioun et Kiffa.
A propos de la suspension des travaux sur le tronçon routier MBout Sélibaby, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné que cela est imputable à la société portugaise chargée de la construction de cette route.
Répondant à la citoyenne Roghaya Diagana, qui intervenait depuis Kaédi, le président de la République a remercié lintervenante pour son appréciation de loeuvre accomplie, affirmant que les efforts fournis en faveur de la promotion féminine se poursuivront et que la femme jouira de toute lattention requise. Répondant à des questions posées, par téléphone, depuis Nouadhibou, par le citoyen Mohamed Salem Ould Ely, au sujet dune mission de lInspection Générale dEtat (IGE) au centre hospitalier de la ville de Nouadhibou et de la double nationalité, il a souligné que lIGE effectue de nombreuses missions et poursuit ses investigations de façon efficace et continue. Il a affirmé que la politique suivie à lheure actuelle est basée sur la lutte contre la gabegie qui est le phénomène le plus nocif et qui est à la base de tous les maux dont souffre le pays.
Le président de la République a exprimé son profond regret pour la situation déplorable révélée par linspection, soulignant que des cadres mauritaniens sont impliqués dans des malversations. Il a noté que le projet consistait à construire un hôpital à deux niveau sur une superficie de 2000 m2 avec des équipements de pointe pour une enveloppe de plus de sept Millions de Dollars. Il a précisé que louvrage construit a été bâti sur une superficie moins grande et na pas dépassé le rez-de-chaussée et que les équipements dont il a été doté sont usagés, le tout pour une valeur de trois millions de dollars sur lenveloppe total. Les 4 millions restants ont été partagés par lintermédiaire mauritanien et lentrepreneur étranger.
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a dit que ce cas nest pas isolé et quil en existe beaucoup dautres. Il a toutefois réaffirmé sa détermination à aller de lavant dans la lutte contre les malversations.
Au sujet de la double nationalité, il a dit que la nouvelle loi est claire et ninterdit pas aux Mauritaniens lacquisition dune nationalité étrangère mais une fois quune nationalité étrangère est acquise, le citoyen perd automatiquement sa nationalité mauritanienne et ne pourra la recouvrer quà condition de renier sa nationalité étrangère et dadresser une demande en ce sens au président de la République.
Sur une question relative aux pouvoirs constitutionnels, le président a déclaré que, lors des journées de concertation au début de lannée 2009, lexamen de ce sujet a été proposé au niveau de lordre du jour mais que certains partis politiques avaient alors estimé que la révision de la constitution nétait pas opportune en ce moment là. Ces partis avaient proposé de remettre à plus tard lexamen de cette question. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz sest dit toutefois prêt à discuter de ce problème si les partis politiques le jugent nécessaire. Sur une question relative à léducation et aux problèmes posés à ce secteur vital, le président a souligné que la situation dans ce domaine nest pas bonne et que ce secteur ne répond pas aux besoins du pays et encore moins à ceux du marché de lemploi. Il a souligné que cela a abouti à une situation paradoxale qui fait que le nombre de chômeurs parmi les jeunes saccroît au même moment où les emplois sont occupés par des étrangers. Il a précisé que des milliers de jeunes diplômes sortent des universités chaque année mais avec des spécialités qui ne sont pas demandées au niveau de lemploi. Il a souligné que le système éducatif a besoin dune révision complète et que cette révision suppose la participation de tous dans lidentification des problèmes et la proposition de solutions à y apporter. Il a indiqué quil a demandé au Premier ministre lorganisation dEtats généraux sur léducation.
Evoquant une question portant sur le terrorisme en Mauritanie, le président de la République a tenu à préciser que le problème qui se pose à nous est un phénomène local. Nous ne faisons pas la guerre à Al Qaïda, devait-il souligner. Le terrorisme auquel nous faisons face concerne la région du Sahel. Il nous met en face avec quelques éléments terroristes qui se trouvent au nord dun pays voisin. Nous avons répondu à ce terrorisme par la force. Pour la première fois, nous avons été attaqués en 2005 à Lemghaity où nous avions perdu 15 soldats, puis plus tard 3 autres soldats à Al Ghalaouiya. En 2008, nous avons perdu 12 soldats à Tourine auxquels sajoute un officier de police en 2007 à Nouakchott. Ce qui fait que 31 éléments de nos forces armées et de sécurité ont été lâchement tués par les terroristes qui nous viennent dun pays voisin.
Le mobile avancé à lépoque était, en 2005, que la Mauritanie avait emprisonné des oulémas, les érudits de lislam.
Après le changement intervenu en 2005, tous les oulémas ont été libérés. Malgré cela, ces mêmes terroristes ont continué à attaquer la Mauritanie sous prétexte quelle abrite une ambassade qui ne leur plairait pas. Les terroristes nont pas de principes. Ils nont aucun mobile précis et ils nont rien à voir aussi avec la Mauritanie. Cest pourquoi, nous avons engagé une stratégie pour sécuriser notre pays de lintérieur. Vous pouvez certainement vous rendre compte que depuis Tourine, il ny a pas eu dattaque à lintérieur de nos frontières de la part de ces terroristes que nous combattons désormais et auxquels nous avons opposé des groupements spéciaux dintervention rapide. Ces unités de nos forces armées sont entrées en service juste après les changements daoût 2008 et à la suite de lattaque de Tourine. Ces terroristes sont basés dans un pays voisin et nont aucun mobile politique, ni religieux. Ils sattaquent à des personnes innocentes et agressent notre pays auquel rien ne les lie. Pour arriver à leurs fins, ces terroristes prennent parfois des otages en exigeant des rançons, ce que nous condamnons et rejetons fermement. Nous sommes contre le payement de rançons à ces terroristes. Nous sommes opposés à léchange de terroristes avec des otages. Lun et lautre sont une manière de les financer ou de les encourager à persévérer dans les actions criminelles. Cest pourquoi nous avons décidé de les poursuivre et de les combattre avec nos propres moyens. Certes, nous sommes demandeurs daide dont nous avons effectivement besoin. Notre situation fait que nous devons faire tout ce qui est en nos possibilités pour améliorer notre système de sécurité et de défense. Etant donné que nos moyens sont limités, je crois quil est tout à fait normal quon sadresse à des pays amis, parfois dans le cadre de lassistance technique, de lappui logistique ou des renseignements. Mais, parfois on ne peut pas attendre et on est donc obligé dagir et au besoin, seuls. Nous sommes en face de terroristes qui nont pas de buts précis et qui, pour la plupart des temps, mènent des actions pour des mobiles financiers en échange dotages ou en réclamant des rançons. Malheureusement, une partie de notre jeunesse, fragile sest retrouvée entre les mains de ces terroristes. La plupart des ces jeunes sont passés dabord par la délinquance avant de verser dans le terrorisme. Dans leurs actions, ils se sont retournés contre leur propre pays, prétendant défendre lIran ou lIrak. Cest loccasion pour moi de lancer un appel à ces jeunes qui sont vraiment dans lerreur car le combat quils mènent ou quon leur fait mener nest pas juste. Il est contraire à notre religion, lislam. Dailleurs, leurs commanditaires ne se mettent jamais
en avant.
Ces derniers sont connus et se trouvent quelque part dans le désert en dehors de notre pays dans lequel il nexiste aucune base de terroristes, ni de sites dentraînement. Ces jeunes, le plus souvent à la fleur de lâge, sont utilisés par leurs chefs qui les envoient se faire exploser alors queux-mêmes ne daignent jamais donner lexemple. Jen appelle donc à ces jeunes égarés et je leur demande de revenir à leur pays parce quils sont en train de mener un combat perdu davance et qui nest pas le leur. La Mauritanie nest pas occupée par une puissance étrangère. Elle ne participe pas à lagression dun pays étranger et à loccupation d un pays musulman. Je dirais à ces jeunes mauritaniens qui sont dans lerreur de ne pas accepter de combattre en dehors de leur patrie, ni de servir aux velléités et aux intérêts purement égoïstes dindividus qui ne se mettent jamais au-devant. Il sagit de jeunes qui sont manipulés par des vétérans du terrorisme qui se servent deux. Et pour preuve, le camp qui a été attaqué récemment ne comptait que des éléments terroristes dun niveau très bas dans lhiérarchie parce que lensemble des chefs se trouvaient dans les campements très loin des zones de combat. Notre lutte à nous est dirigée contre tous les agresseurs terroristes qui sont très limités en nombre mais qui sont très mobiles. La stratégie de la Mauritanie est de combattre ce fléau avec tous les moyens dont ils disposent et laide des pays qui voudraient bien nous appuyer. Dans tous les cas, la Mauritanie ne restera pas les bras croisés et nattendra pas les solutions qui viennent de lextérieur pour faire face à ce problème. Le combat de la Mauritanie a pour objectif de garantir la souveraineté et la sécurité nationales et dassurer la stabilité du pays. Elle ne le fera pas au nom dun autre pays, mais plutôt pour assurer la stabilité et le développement du pays. En ce qui concerne la question des langues, le président de la République a affirmé que notre constitution est claire à ce sujet : la langue de la République Islamique de Mauritanie est lArabe et il ny a pas de changement jusquà présent. Pour ce qui concerne les autres langues, le Français ou lAnglais, ils sont les bienvenus chez nous, nous ne sommes pas contre les langues. Notre souhait est de communiquer avec tout le monde. Et sil est nécessaire de continuer à enseigner les langues françaises ou anglaises ou toute autre langue pour permettre aux Mauritaniens de bien communiquer entre eux, bien sentendre, nous le ferons. A cette question, nous répondrons, de façon précise, parce que dans les semaines à venir, nous organiserons les états généraux de léducation. Nous navons pas le complexe de parler français ou apprendre le français et lenseigner à nos enfants. Je crois que ce problème de langues doit être dépassé en Mauritanie comme il la été ailleurs.
A une question relative à la disponibilité du gouvernement au dialogue, comme cela a été exprimé par le chef de file de lopposition en ce qui concerne son bord et à celle de savoir si ce dialogue se fera sur la base de laccord de Dakar, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a réitéré, en sa qualité de président de la République, démocratiquement élu, sa disponibilité au dialogue avec tous les leaders politiques. Il a affirmé que lobjectif visé est en définitive la gestion de ce pays dune manière qui satisfasse tous les acteurs et qui ait des retombées positives sur chaque citoyen mauritanien. Il a dit que ce dialogue doit se faire sur la base de la constitution approuvée par la majorité des Mauritaniens. Il a souligné quil nest pas question de retourner à la situation précédant les élections de juillet 2009 et que toutes les questions peuvent être examinées sur la base du verdict des urnes. Il a affirmé que les accords de Dakar ne sont ni du Coran ni un texte constitutionnel mais quil sagit dun simple accord entre différentes parties pour dépasser une étape donnée et préparer des élections qui permettront au peuple mauritanien de se prononcer à travers les urnes et cest ce qui a été fait le 18 juillet 2009. Cela étant, il nest pas question de retourner à la case départ.
Répondant à un lot de questions portant sur lemploi et les infrastructures de base, le président de la république, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné quaprès avoir constaté la présence dune main doeuvre étrangère dans certains établissements, lEtat a commencé à prendre un train de mesures pour endiguer ce phénomène et une loi interdisant lemploi des étrangers à des postes pouvant être occupés par des Mauritaniens a été adoptée. Cela a été appliqué effectivement à la société MCM et certaines entreprises qui nont pas respecté lesprit de cette loi ont été pénalisées. Il a souligné que pour favoriser le développement dun savoir-faire national, un département ministériel chargé de la formation professionnelle a été créé. Il a souligné que les centres de formation professionnelle ne remplissaient pas convenablement leur mission et quune révision de la méthodologie de la formation a été conduite. Cest ainsi, a-t-il dit, quil a été décidé que laccent soit mis, dans une première phase, sur 4 ou 5 centres pilotes et 1100 jeunes ont été choisis pour une formation de deux ans au lieu de 6 mois auparavant. Il a été décidé daccompagner ces jeunes dans la période post formation. Parallèlement à cela, il a été aussi décidé de réviser le mode de fonctionnement de lAgence Nationale pour la promotion de lEmploi des Jeunes dont le budget était consacré à des crédits sans rentabilité et qui sont généralement dépourvus de tout intérêt. Ainsi, nous avons bloqué le volet crédits de cette Agence depuis 2009 en attendant la sortie des élèves des centres de formation.
Répondant à une question sur des rumeurs sur les mauvaises conditions endurées par les populations dans les quartier nouvellement lotis, le président a dit que les citoyens savent très bien la réalité de ce qui a été fait en faveur des habitants des quartiers précaires. Il a dit que tous les leaders politiques honnêtes peuvent témoigner des mutations significatives opérées dans ce domaine. Les mises en doute exprimées par certains ne veulent pas dire que ce qui a été fait est empreint diniquité. Ces quartiers ont été lotis et les distributions ont été effectuées au profit des ayant droit et certains lots ont été retirés après avoir été attribués à des hommes daffaires qui ny ont pas droit. Le président de la République a indiqué que laction dans le domaine du développement de lhabitat se poursuit, disant que dici la fin de lannée, Nouadhibou se sera débarrassé de tous ses bidonvilles. Il a assuré que les méthodes de distribution passées sont injustes et portent préjudice aux plus démunis, soulignant le cas des concessions rurales à Nouakchott, dont 882 dune superficie de 3500 ha ont été attribuées à des individus limités, soit une aire suffisante pour loger 200.000 familles. Il sest demandé pourquoi la distribution de parcelles au profit des familles démunies et la réhabilitation des quartiers précaires suscitent la désapprobation de milieux qui ne sétaient jamais offusqués que les populations des bidonvilles naient pas, par le passé, bénéficié de logements décents.
Parlant de lopportunité de la construction prioritaire des routes, le président de la République a souligné que les routes bitumées jouent un rôle non négligeable en matière damélioration des conditions de vie des populations en ce sens quelles participent à lendiguement de la hausse des prix des produite essentiels.
A propos de la campagne agricole, le président de la République a rappelé que lEtat nest pas intervenu la saison passée en raison de la gabegie qui gangrenait le secteur. En dépit de cela, a-t-il dit, les résultats de la campag
ne passée étaient nettement meilleurs quauparavant parce que la moisson a accusé une hausse de 80% par rapport à lannée qui a précédé. Il a indiqué que lintervention de lEtat, cette année, est empreinte de plus de transparence en ce sens que ladministration nappuie que les promoteurs directs et ne leur affecte plus des montants pouvant être investis dans autre chose que la terre. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné que lEtat a mobilisé les intrants et semences à des prix réduits comme il a mobilisé les engins pour lemblavement des périmètres.
Dans le domaine de la santé, le président de la République a répondu aux critiques par lesquelles certains visent lacquisition déquipements modernes en disant que les cadres nationaux de santé sont bien formés mais quils accusent un déficit terrible en matière déquipements. Il a dit que les acquisitions dans ce domaine permettront daméliorer la qualité des prestations fournies en faveur du public. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a précisé quil y a un décret qui organisera limportation des médicaments et mettra fin à lanarchie qui a lourdement affecté ce domaine. Il a dit que cela ne veut pas dire que la CAMEC aura le monopole de limportation des produits pharmaceutiques mais que cette entreprise travaillera aux côtés des autres opérateurs du secteur. Parlant de la justice, le président a dit quil sagit dun secteur qui doit être parmi les meilleurs, justifiant cela par lintérêt que présente la garantie de léquité pour toute la société. Il a rassuré le public sur lexistence dune stratégie visant à promouvoir ce secteur essentiel.
En réponse à une question sur le départ de jeunes vers les camps dAl Qaïda, le résident a souligné que les investigations ont montré que ceux qui ont rejoint les bases terroristes étaient auparavant en proie à des déviations et ont été floués par les réseaux terroristes qui les ont utilisés à leurs fins. Le président de la République a dit quil est de son devoir de protéger les frontières de son pays, ses citoyens et les étrangers qui y séjournent et quil assumera résolument ce devoir avec tout le dévouement que cela suppose. Il a commenté le déroulement de lopération militaire de Lemzerreb, à 80 km de Lemghaïtty, soulignant quelle visait le démantèlement dun groupe de contrebandiers équipé darmes sophistiquées. Il a indiqué que larmée mauritanienne a effectué cette opération dans le cadre de la traque de réseaux terroristes dans la zone. Parlant de la dernière opération militaire effectuée en territoire malien, il a dit quelle a visé un point de regroupement des terroristes, situé à 240 km à lEst de Oualata et quelle fait suite à des renseignements faisant état de limminence dune opération contre la Mauritanie. Cétait donc une intervention préventive. Il a dit quen dépit de tout ce qui a été dit la dessus, il sagissait dune opération qui a été menée en coordination avec les pays amis et voisins. Il a démenti que cette opération ait été à la base de tension entre la Mauritanie et quel que pays que ce soit, comme il a démenti lexistence de bases militaires française sur le sol mauritanien. » il ny a pas de bases militaires étrangères, américaines ou française en Mauritanie « , a dit en substance le président de la République qui a précisé que le pays entretient des rapports amicaux avec des pays comme lAlgérie, le Maroc ou la France. Il a affirmé que la Mauritanie est capable de défendre son intégrité territoriale et que les jours prochains le prouveront. Il a précisé que la coordination avec les pays amis dans ce domaine se limite à léchange dinformations, soulignant la disponibilité des autorités à organiser des visites de terrain pour qui le veut afin de montrer quil ny a pas de bases étrangères dans le pays.
A propos du Sahara Occidental, le président a souligné quen sa qualité de pays de lUMA, la Mauritanie oeuvre à tout ce qui peut favoriser lunion et la compréhension et que son unique objectif consiste à promouvoir lunité maghrébine.
A propos de la pêche, le chef de lEtat a souligné que la situation du secteur est déplorable et quelle résulte de laccumulation derreurs. Il a indiqué que la société de Commercialisation du poisson souffre de la gabegie mais que des dispositions sont en train dêtre prises pour opérer les correctifs qui simposent dans ce domaine. Il a noté que seuls 30% des recettes du secteur de la pêche profitent au pays, soulignant que 70% de ces recettes font lobjet dun gâchis de la part de certains individus qui les bradent dans des boîtes de nuit à létranger. Le président a souligné que le crédit maritime na pas été arrêté définitivement mais quil sagit juste dun arrêt momentané en raison de la gabegie qui y prévaut. Il a souligné quil y a des personnes honnêtes qui ont subi des pertes en raison de la rigueur instaurée et a dit que lélaboration dune stratégie viendra mettre un terme à cette déplorable situation.
A propos du dialogue avec lopposition et sur léventualité de le voir aboutir à un gouvernement élargi, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a noté que le pays nest pas en crise et quil a besoin dune opposition. Il a dit quil est de lintérêt de lopposition de rester en dehors du pouvoir et quil na nullement lintention de la faire entrer dans le gouvernement. Concernant une question relative aux rapatriés, le président a dit quil sagit dun sujet qui demande beaucoup de temps et quil demeure disposé à accorder une interview spécifique à ce sujet, indiquant quil se tient prêt à rencontrer les intéressés et à échanger avec eux. Le président a enfin remercié les citoyens qui ont pris part à ce débat ouvert qui a été instructif pour lui et lui a permis de prendre connaissance dopinions constructives. Il a également remercié les journalistes qui ont participé et leur a affirmé que les questions soulevées feront lobjet dune attention particulière et que des solutions leur seront trouvées chaque fois que cest nécessaire. La rencontre sest déroulée en présence du Premier ministre, Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, du ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Me Hamdi Ould Mahjoub, dun certain nombre de membres du gouvernement, de hautes personnalités et de spécialistes dans les secteurs du développement national, de représentants de la presse nationale et internationale et dorganisations de la société civile.
AMI
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