Bien avant le raid franco-mauritanien contre une base d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), les autorités mauritaniennes et la nébuleuse terroriste se livraient une guerre secrète, par réseaux interposés, dans la partie nord du territoire malien. Un terrain propice à toutes les alliances, toutes les guerres, toutes les opérations et toutes les formes de trafic.
Dans ce cadre, les services sécuritaires de la Mauritanie ont réussi à former une milice qui opère dans cette zone pour leur compte. Quant à AQMI, elle dispose de relations solides, généralement arrosées généreusement à coup de fric et de cadeaux variés, avec les populations qui habitent ce no man’s land.
La Mauritanie déclare publiquement à celui qui veut l’écouter une guerre sans merci contre les mouvements terroristes et de trafic de drogue qui écument la région du Sahel. Le premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, qui a représenté le président de la République au dernier sommet de l’Union africaine, avait demandé aux dirigeants africains d’adopter une résolution condamnant le terrorisme et interdisant le versement de rançons aux preneurs d’otages.
Mais au-delà de ce travail de surface, le pouvoir en Mauritanie mène une guerre secrète depuis déjà quelque temps avec AQMI. Un connaisseur des méandres de la vie politique au Sahel explique que les renseignements mauritaniens avaient réussi à mettre en place une milice composée de gens de cette région, de trafiquants tout poil et d’aventurier… afin de récolter suffisamment d’informations et sur le terrain et de pouvoir agir de temps à autre à l’intérieur même du territoire malien.
Ce « corps » serait dirigé par un ancien trafiquant connu sou le sobriquet de « double tête ». Omar Sahraoui d’une zone non loi de Tombouctou pour l’emmener en Mauritanie et le délivrer à la frontière aux forces de l’ordre. Cet homme, condamné déjà par la justice nationale à douze ans de prison, est l’artisan, selon Nouakchott, de l’opération d’enlèvement des otages espagnols.
On l’accuse en effet d’avoir vendu les espagnols pour AQMI ou plutôt d’avoir été payé par cette dernière pour l’enlèvement d’occidentaux en Mauritanie. « Double tête », l’homme qui l’avait kidnappé au Nord Mali, est tombé lui aussi dernièrement dans les mains d’Al QaidaMauritanie. Selon des sources maliennes, il aurait trop parlé et a révélé l’existence d’un plan chez les renseignements mauritaniens pour la liquidation de certains hommes au Nord du Mali qui facilitaient le travail d’AQMI.
Parmi ses personnalités figurerait un colonel malien appelé Meida qui commande une région militaire dans cette zone. Celui-ci était venu en mauritanie où il était reçu par le général Ould Hadi qui l’aurait rassuré sur les bonnes dispositions du pouvoir envers les populations du Nord Mali. Il lui aurait même pris l’engagement de libérer certaines personnes arrêtées lors d’un raid de l’armée contre une caravane qui transportait une cargaison de drogue destinée au Moyen Orient.
Rien de cela n’a encore était fait. Et pour revenir sur la guerre entre la Mauritanie et AQMI, il faut bien préciser que cette dernière a établi elle aussi sa liste de personnalités mauritaniennes à éliminer. Elle comprend beaucoup de noms de responsables de la sécurité et d’autres personnes que la nébuleuse terroriste accuse de travailler pour le compte des autorités mauritaniennes. Selon ses adversaires, il aurait reçu la somme de 300 mille euros des autorités mauritaniennes pour couvrir les frais de ses opérations dans cette zone grise. A son actif, on cite l’opération rocambolesque de l’enlèvement de qui avait réussi à l’enlever ici en La Mauritanie perd le nord.
Traditionnellement, les populations du nord du Mali collaboraient toujours avec les autorités mauritaniennes. Ce partenariat subit actuellement une rude épreuve qui risque de le transformer en animosité. Au tribunal de Tombouctou, une plainte a été déposée contre les armées française et mauritanienne pour enlèvement lors de l‘opération conjointe de la semaine dernière, contre le groupe al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Selon les responsables politiques et les familles, deux bergers ont été emmenés de force en Mauritanie. Le ministère français des Affaires étrangères dément et assure qu‘aucune personne n‘a été détenue à l‘issue de l‘opération du 22 juillet dernier.
C’est toute une délégation familiale qui s’est rendue au tribunal de Tombouctou, pour porter plainte pour enlèvement et séquestration. Selon les plaignants, après l’attaque d’un campement dans le désert malien, où des membres d’AQMI ont été tués, les forces mauritaniennes et françaises se sont dirigées vers un autre campement, celui-ci occupé par des civils.
Sur place, brutalement, deux personnes auraient été arrêtées, Cheikna Ould Bolla et Rabah ould Messaoud ; selon leurs proches, ils auraient ensuite été conduits en Mauritanie, où ils seraient toujours détenus. Sidi Mohammed, élu de la région de Tombouctou, affirme qu’ils sont « des bergers qui ont été enlevés, en les voyant, poursuit-il, on ne peut pas dire qu’ils font partie d’Al-Qaïda… »
Que leur reproche-t-on ? Ils seraient des partisans d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique). « Faux ! », rétorquent leurs parents qui expliquent : « Les deux personnes arrêtées sont des Arabes maliens de la tribu des Houasras. Ils sont des éleveurs, recensés comme tels, dans leur commune située au nord-ouest du Mali, où ils paient les impôts ». Et l’un des deux jeunes est d’ailleurs le fils de Noho Ould Ely, un richissime homme d’affaires du nord du Mali. « Ils n’ont rien à voir avec Al-Qaïda », martèlent leurs proches, qui réclament la fin de leur séquestration et leur retour en territoire malien. Un avocat a été constitué pour les défendre.
Mohamed Mahmoud Ould Targui
Dans ce cadre, les services sécuritaires de la Mauritanie ont réussi à former une milice qui opère dans cette zone pour leur compte. Quant à AQMI, elle dispose de relations solides, généralement arrosées généreusement à coup de fric et de cadeaux variés, avec les populations qui habitent ce no man’s land.
La Mauritanie déclare publiquement à celui qui veut l’écouter une guerre sans merci contre les mouvements terroristes et de trafic de drogue qui écument la région du Sahel. Le premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, qui a représenté le président de la République au dernier sommet de l’Union africaine, avait demandé aux dirigeants africains d’adopter une résolution condamnant le terrorisme et interdisant le versement de rançons aux preneurs d’otages.
Mais au-delà de ce travail de surface, le pouvoir en Mauritanie mène une guerre secrète depuis déjà quelque temps avec AQMI. Un connaisseur des méandres de la vie politique au Sahel explique que les renseignements mauritaniens avaient réussi à mettre en place une milice composée de gens de cette région, de trafiquants tout poil et d’aventurier… afin de récolter suffisamment d’informations et sur le terrain et de pouvoir agir de temps à autre à l’intérieur même du territoire malien.
Ce « corps » serait dirigé par un ancien trafiquant connu sou le sobriquet de « double tête ». Omar Sahraoui d’une zone non loi de Tombouctou pour l’emmener en Mauritanie et le délivrer à la frontière aux forces de l’ordre. Cet homme, condamné déjà par la justice nationale à douze ans de prison, est l’artisan, selon Nouakchott, de l’opération d’enlèvement des otages espagnols.
On l’accuse en effet d’avoir vendu les espagnols pour AQMI ou plutôt d’avoir été payé par cette dernière pour l’enlèvement d’occidentaux en Mauritanie. « Double tête », l’homme qui l’avait kidnappé au Nord Mali, est tombé lui aussi dernièrement dans les mains d’Al QaidaMauritanie. Selon des sources maliennes, il aurait trop parlé et a révélé l’existence d’un plan chez les renseignements mauritaniens pour la liquidation de certains hommes au Nord du Mali qui facilitaient le travail d’AQMI.
Parmi ses personnalités figurerait un colonel malien appelé Meida qui commande une région militaire dans cette zone. Celui-ci était venu en mauritanie où il était reçu par le général Ould Hadi qui l’aurait rassuré sur les bonnes dispositions du pouvoir envers les populations du Nord Mali. Il lui aurait même pris l’engagement de libérer certaines personnes arrêtées lors d’un raid de l’armée contre une caravane qui transportait une cargaison de drogue destinée au Moyen Orient.
Rien de cela n’a encore était fait. Et pour revenir sur la guerre entre la Mauritanie et AQMI, il faut bien préciser que cette dernière a établi elle aussi sa liste de personnalités mauritaniennes à éliminer. Elle comprend beaucoup de noms de responsables de la sécurité et d’autres personnes que la nébuleuse terroriste accuse de travailler pour le compte des autorités mauritaniennes. Selon ses adversaires, il aurait reçu la somme de 300 mille euros des autorités mauritaniennes pour couvrir les frais de ses opérations dans cette zone grise. A son actif, on cite l’opération rocambolesque de l’enlèvement de qui avait réussi à l’enlever ici en La Mauritanie perd le nord.
Traditionnellement, les populations du nord du Mali collaboraient toujours avec les autorités mauritaniennes. Ce partenariat subit actuellement une rude épreuve qui risque de le transformer en animosité. Au tribunal de Tombouctou, une plainte a été déposée contre les armées française et mauritanienne pour enlèvement lors de l‘opération conjointe de la semaine dernière, contre le groupe al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Selon les responsables politiques et les familles, deux bergers ont été emmenés de force en Mauritanie. Le ministère français des Affaires étrangères dément et assure qu‘aucune personne n‘a été détenue à l‘issue de l‘opération du 22 juillet dernier.
C’est toute une délégation familiale qui s’est rendue au tribunal de Tombouctou, pour porter plainte pour enlèvement et séquestration. Selon les plaignants, après l’attaque d’un campement dans le désert malien, où des membres d’AQMI ont été tués, les forces mauritaniennes et françaises se sont dirigées vers un autre campement, celui-ci occupé par des civils.
Sur place, brutalement, deux personnes auraient été arrêtées, Cheikna Ould Bolla et Rabah ould Messaoud ; selon leurs proches, ils auraient ensuite été conduits en Mauritanie, où ils seraient toujours détenus. Sidi Mohammed, élu de la région de Tombouctou, affirme qu’ils sont « des bergers qui ont été enlevés, en les voyant, poursuit-il, on ne peut pas dire qu’ils font partie d’Al-Qaïda… »
Que leur reproche-t-on ? Ils seraient des partisans d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique). « Faux ! », rétorquent leurs parents qui expliquent : « Les deux personnes arrêtées sont des Arabes maliens de la tribu des Houasras. Ils sont des éleveurs, recensés comme tels, dans leur commune située au nord-ouest du Mali, où ils paient les impôts ». Et l’un des deux jeunes est d’ailleurs le fils de Noho Ould Ely, un richissime homme d’affaires du nord du Mali. « Ils n’ont rien à voir avec Al-Qaïda », martèlent leurs proches, qui réclament la fin de leur séquestration et leur retour en territoire malien. Un avocat a été constitué pour les défendre.
Mohamed Mahmoud Ould Targui
Source : Biladi Mauritanie, 2/8/2010
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