Malgré l’insistance de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU M. Christopher Ross, pour un approfondissement des discussions, le Maroc a persévéré dans son intransigeance au mépris des résolutions du Conseil de sécurité appelant pour une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Les pourparlers de West Chester (New-York), n’ont pratiquement abouti à rien, les tergiversations du Maroc, dénotent une fois de plus la mauvaise foi des marocains dans l’aboutissement des négociations, en déclarant cette fois-ci, que le référendum d’auto-détermination est ‘inapplicable », alors que l’ONU supervise sa mise en application depuis 1991 avec l’implication du Royaume Chérifien, suite à un accord conclu entre les deux parties et de ce point de vue, le Maroc reconnaît de facto, qu’il s’agit d’un problème de décolonisation et rien d’autre. Et pour preuve le statut du Sahara Occidental à l’ONU est perçu juridiquement comme étant un territoire non autonome et non résolu suite à un problème de décolonisation, les choses sont très claires et ne souffrent d’aucune ambiguïté. En 2004, le processus d’identification a bien eu lieu et les documents sont archivés aux Nations unies, d’où la participation active du Maroc au processus d’auto-détermination, alors pourquoi ce revirement si ce n’est que les autorités marocaines ont vite déchanté, car ils avaient compris que l’auto-détermination allait être proclamée haut et fort. La dernière résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, (1871) demande aux deux parties de « poursuivre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui pourvoie à l’autodétermination du peuple sahraoui, mais le Maroc se dérobe comme toujours, cherchant à chaque fois un prétexte pour détourner l’opinion publique de la gravité de la situation qui prévaut dans les territoires occupés et se soustraire de ses devoirs envers la communauté internationale. La garantie du succès des négociations entre le Maroc et le Front Polisario sur l’avenir du Sahara Occidental reste tributaire bien entendu, de l’établissement d’un climat de confiance entre les deux parties, sans cela tout le processus est voué à l’échec. Cependant, il y a urgence sur un autre dossier qui ne manque d’importance, c’est celui des droits de l’homme et la nécessité de trouver un mécanisme pour leur supervision, et pour ce faire, il est impérieux de créer un climat propice engageant le Maroc à libérer tous les détenus politiques sahraouis dans les prisons du royaume, de respecter les libertés dans les territoires occupés et la stricte observation des dispositions de l’accord de cessez-le-feu. Le Maroc persévère dans son intransigeance, mais jusqu’à quand ?
Amara Mohamed
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