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Lutte contre l’Aqmi au Sahel : L’Algérie est incontournable
La décision de la France de s’impliquer directement dans le combat au Sahara risque de se heurter à l’opposition de pays comme le Mali, et surtout l’Algérie.
La France s’engage sur un nouveau front. En envoyant la semaine dernière une trentaine de ses soldats prendre part dans le désert malien à un raid de l’armée mauritanienne pour retrouver l’otage français Michel Germaneau – qu’al-Qaida au Maghreb (Aqmi) dit avoir exécuté le 24 juillet -, Paris signifie sa volonté de s’impliquer directement aux côtés des pays concernés dans la lutte contre les combattants islamistes qui sévissent au Sahara.
L’Algérie, qui a le plus souffert des attaques de l’Aqmi, n’a guère confiance en ses voisins. Non seulement elle doute de leurs capacités militaires, mais elle soupçonne certains de leurs dirigeants de complaisance à l’égard des islamistes.
À l’égard du Mali, elle l’a même publiquement signifié en février dernier en rappelant son ambassadeur dans ce pays, à la suite à la libération par Bamako de quatre détenus islamistes en échange de celle de Pierre Calmatte, un Français alors détenu par des hommes d’al-Qaida. D’ailleurs, le diplomate algérien n’a regagné son poste qu’hier.
Les voisins de l’Algérie ne manquent pas de reproches à son égard. Tous l’accusent de vouloir diriger seul la lutte contre l’Aqmi.
« Avec les moyens dont ils disposent et l’expérience acquise en matière de lutte contre le terroriste, les Algériens sont incontournables aujourd’hui. Mais que ce soit eux ou un autre pays, personne ne peut parvenir seul à gagner la bataille. Il faut non seulement une meilleure coordination entre nos pays, mais une implication de nos partenaires étrangers qui veulent bien nous aider », plaide un colonel mauritanien impliqué dans la lutte contre l’Aqmi.
Pas d’opération commune
Les cellules djihadistes pullulent dans le Sahara, où elles s’abritent, se déplacent et agissent au grand jour dans un vaste territoire, grand comme la moitié de l’Europe.
La mise en place récemment d’un état-major coinjoint regroupant des officiers de toutes les armées concernées, basé dans la ville algérienne de Tamanrasset, a pourtant laissé croire à un changement du climat général qui règne entre les pays de la région. Ce qui visiblement n’est pas encore le cas. Aucune opération, pas même la moindre patrouille commune, n’a à ce jour été menée par eux.
La vérité est que chaque pays a sa propre stratégie, comme l’illustre le raid franco-mauritanien de la semaine dernière, décidé sans que Nouakchott estime utile d’en avertir à temps ses voisins. Alors que le principe de l’opération avait été arrêté lors d’une réunion tenue à Paris le 13 juillet entre les présidents français Nicolas Sarkozy et mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, Nouakchott n’a communiqué l’information qu’à la dernière minute, sans donner le moindre détail sur l’opération.
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