Par CHEKLALIA Malik
Il aurait suffi d’un simple enregistrement audio de l’émir, Droukdel, pour créer une grande confusion. Et pourtant, il ne s’agit que d’une tempête dans une tasse de café. Tout cela parce que le boss de l’organisation terroriste a laissé entendre que l’exécution du vieux Germaneau ne serait que la résultante d’une fausse manœuvre de la France. Le sinistre Abou Mossâab a laissé croire qu’au moment où les négociations auraient été entamées, l’armée française a tenté le coup en tuant six de ses éléments. Mais le hic dans cette affaire, pourquoi dans le premier audio diffusé sur la chaîne «Al Djazira», Droukdel n’en avait pas parlé alors qu’il annonçait l’exécution du vieillard? Question de négociation, il est plus que certain que la France négociait d’une manière directe et indirecte. Il faut le dire aujourd’hui, qui sont tous ces intermédiaires qui négocient? On nous a toujours laissés entendre que ce serait les chefs de tribu du Mali qui proposent leurs services ou tout simplement ils sont sollicités pour jouer les intermédiaires. Ce qui confirme que le Mali ne serait pas trop engagé dans la lutte contre le terrorisme car n’ayant pas les moyens et en plus ne maîtrisant pas les tribus dont certains entretiendraient de bonnes relations avec l’ex-GSPC. Pour revenir à cette histoire de déclarations de Droukdel, il est important de relever que cette exécution n’a pas bien été accueillie même sur les sites djihadistes car l’Islam interdit de tuer les vieillards civils, les enfants, les religieux et de couper les arbres. Sur des sites, l’acte a été fortement condamné et aucun des «muftis» djihadistes n’a pu donner le moindre alibi autorisant l’exécution d’un vieillard sauf de souligner que l’Occident tue enfants et vieillards que ce soit en Afghanistan ou en Irak. Ce qui explique pourquoi Droukdel tente de semer la confusion. Cette sortie médiatique laisse supposer que l’AQMI craindrait une politique offensive de la part de la France au Sahel. La France ne jure que de venger son otage. Officiellement, la France n’a jamais nié des liens de négociation. Bernard Kouchner a avoué: «Franchement nous n’avons jamais été optimistes. Aucune de nos tentatives de dialogue n’a abouti, nous avons tenté de lui faire passer des médicaments pour son cœur, car il était malade, et même ça, les ravisseurs l’ont refusé. Nous étions face à des gens déterminés à assassiner Michel Germaneau». L’AQMI recherchait la confusion pour continuer à sévir au Sahel.
Le Carrefour d’Algérie, 1/8/2010
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