Par Nadira Foudad
Le souverain marocain vient de jeter un vrai pavé dans la mare en annonçant officiellement lors de son discours à la Nation et 48 heures après le message du président de la République que l’Algérie doit « cesser ses manœuvres désespérées ».
Par cette déclaration le roi tente-t-il d’imposer le black-out sur l’avenir de la question sahraouie et du soutien indéfectible de l’Algérie à sa cause? Le Maroc ne fera pas de concession par rapport à la question sahraouie et son autodétermination n’a pas cessé de marteler, avant-hier, que le roi du Maroc à l’occasion de la fête du 11ème anniversaire de son règne. Peut-on dire que le conflit s’enlise après ce discours de circonstance du souverain marocain à son peuple où il met un terme décisif à tout effort politique pour le règlement définitif de ce conflit qui perdure depuis 35 ans ? Le souverain du Maroc vient de fêter ses 11 ans de règne sur le Maroc .A Cette occasion, il vient de prononcer un discours à la Nation dont lequel il réitère la position ferme du Maroc par rapport à la question du Sahara occidentale. Pour le roi, son pays ne fera pas de concession. Plus explicite, il dira que par rapport à cette problématique et comme pour mettre un bémol à toutes les supputations qu’il s’agit de l’intégration maghrébin .Il se justifiera par recourir à l’impératif qu’impose le contexte actuel mais surtout par la nouvelle donne économique .Il affirmera que ceci obéit à une aspiration populaire .Cela suppose qu’il ne s’agit pas de l’autodétermination du peuple sahraoui mais uniquement de leur intégration au Maroc. Plus loin, le monarque s’adresse à l’Algérie et 48 heures pour avoir reçu le message de félicitations, le Maroc fait fi des règles du Conseil de sécurité, des efforts de Ben Ki Moon et l’envoi du commissaire de l’ONU Antonio Gueteres pour annoncer en cette occasion que le Maroc ne fera aucune concession .Le souverain semble poser des conditions dans les relations bilatérales entre son pays et le nôtre pour conditionner ce rapprochement qui ne doit se faire que si l’Algérie cessera ses manœuvres désespérées pour ne pas contrarier de ce qu’il a qualifié de géographie. Les officiers marocains viennent de baptiser, hier, la sortie de promotion du nom de l’ex-chef d’Etat français Charles de Gaulle au moment où l’Algérie demande à la France de reconnaître ses crimes en Algérie. Le roi reconnaît, en outre, que des efforts avec les pays du Maghreb s’imposent pour la concertation et la coordination avec ses pays. Le souverain marocain ne fait pas allusion à la politique du non respect des droits de l’homme sur les activistes sahraouis mais se contente que l’impératif de l’intégration marocaine obéit à cette logique après constat de la situation chaotique prévalant dans les territoires occupés et qu’il tente de démasquer. Dans un discours à la veille du deuxième round des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, le Roi du Maroc, Mohammed VI, avait affirmé qu’il est disposé à négocier “mais uniquement à propos de l’autonomie, toute l’autonomie et rien que l’autonomie”. Le gouvernement sahraoui a souligné que le discours du roi du Maroc prononcé à l’occasion de la fête du trône concernant le Sahara Occidental “ne dénote d’aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale”, selon le ministère sahraoui de l’Information. Dans un communiqué, repris , hier, par l’agence sahraoui SPS, le gouvernement sahraoui estime que “le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région”.Il n’a pas manqué de déplorer le fait que cette attitude soit la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations Unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’Homme. Le gouvernement sahraoui a rappelé que les résolutions de la légalité internationale “sont claires vis-à-vis de la question du Sahara Occidental, dernière colonie en Afrique et dont la solution réside dans l’application du principe d’autodétermination et du respect des frontières héritées du colonialisme”. Le ministère sahraoui de l’Information a appelé le gouvernement marocain à assumer sa responsabilité “quant aux conséquences de cette position” .Il interpelle les Nations Unies à accélérer sa mission dans la décolonisation du Sahara Occidental afin de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance et de faire pression sur le gouvernement marocain pour l’amener “à respecter la légalité internationale et à cesser ses violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental”. Si le Gouvernement sahraoui a réagi au discours du souverain marocain , l’Algérie préfère comme à l’accoutumée tempérer et nul doute que Abdelaziz Belkhadem représentant du personnel du président aura le mérite de le faire à l’occasion de l’ouverture lundi de l’Université d’été à Mostaganem.
Le Citoyen Quotidien Algérien, 31/7/2010
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