Sarkozy veut durcir la loi contre les Français d'origine étrangère

En visite à Grenoble à l’occasion de l’installation du nouveau préfet de l’Isère, le chef de l’État a proposé de retirer la nationalité française à toute personne d’origine étrangère portant volontairement atteinte à la vie d’un policier. Le président Nicolas Sarkozy a menacé, hier, de déchoir de la nationalité française toute personne d’origine étrangère qui porterait volontairement atteinte à la vie d’un policier ou d’un gendarme. Lors d’un discours à la préfecture de police de l’Isère à l’occasion de l’installation du nouveau préfet, l’ex-policier Eric Le Douaron, il a mis en cause les défaillances du modèle français d’intégration des immigrés. «Nous subissons les conséquences de 50 années d’immigration insuffisamment régulée», a déclaré le chef de l’Etat, qui y voit les causes de ces défaillances. Il a annoncé que le gouvernement allait réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française. «La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un militaire de la gendarmerie ou de toute autre personne dépositaire de l’autorité publique», a-t-il ajouté. «La nationalité française se mérite et il faut pouvoir s’en montrer digne.» Des policiers grenoblois ont été menacés de mort après une fusillade le 16 juillet dans laquelle un malfaiteur a été abattu après s’être attaqué à un casino de la région. Pendant trois nuits de suite, des jeunes habitants du quartier de La Villeneuve, d’où était originaire le braqueur, avaient incendié des voitures et tiré à balles réelles sur des policiers après cet épisode, ce qui a entraîné le limogeage du préfet Albert Dupuy. Le chef de l’Etat a également souhaité que l’acquisition de la nationalité française pour un mineur délinquant ne soit plus automatique au moment de sa majorité. Il a par ailleurs annoncé que les peines plancher, jusqu’ici réservées aux multirécidivistes, seraient étendues à partir du 7 septembre à toutes les formes de violences aggravées, notamment contre les personnes dépositaires de l’autorité publique. Il a souhaité le développement du champ d’application du bracelet électronique pour mieux contrôler et surveiller les délinquants quand ils ne sont pas en prison. Nicolas Sarkozy a rappelé qu’il avait demandé à la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie de préparer «sans tabou» une «réforme profonde» du droit pénal applicable aux mineurs. Le gouvernement prépare déjà un texte qui permettra de mettre la responsabilité des parents en cause. «Les parents manifestement négligents pourront voir leur responsabilité engagée sur le plan pénal», a précisé le président de la République. Il, également, émis le souhait que les droits et les prestations auxquelles ont accès les étrangers en situation irrégulière en France soient réévalués. «Une situation irrégulière ne peut conférer plus de droits qu’une situation régulière et légale», a-t-il dit. Nicolas Sarkozy s’en est pris sans le nommer au député maire socialiste de Grenoble, Michel Destot, qui réclame un «Grenelle de la sécurité» pour réfléchir au niveau national aux nouvelles formes de délinquance et aux réponses à leur apporter. «Il ne peut pas y avoir de naïveté et d’angélisme en la matière», a-t-il déclaré. Le député-maire socialiste de Grenoble, Michel Destot, avait estimé auparavant que les pouvoirs publics n’avaient pas à «faire la guerre à qui que ce soit» mais à «faire la paix » sociale pour donner la preuve de leur efficacité. Lors du conseil des ministres du 21 juillet, Nicolas Sarkozy avait redit que le gouvernement entendait mener «une lutte implacable contre la criminalité». «C’est une véritable guerre que nous allons livrer aux trafiquants et aux délinquants», avait-il dit.Nicolas Sarkozy était arrivé vendredi en fin de matinée à Grenoble où il a d’abord passé près d’une heure et demie à l’hôtel de Police avec les policiers et leurs représentants syndicaux. D. K.

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