Par Mohamed Zaaf (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Un geste maladroit d’une injustice inacceptable et qui ne servira, tout au plus, qu’à pousser les populations du coin, déjà éprouvées, dans les bras vengeurs du terrorisme.
Une semaine après, le raid franco-mauritanien contre un groupe d’une dizaine de terroristes, dans le nord du Mali, continue à alimenter la presse avec, pour prolongement, un kidnapping des plus inattendus. A l’issue du raid, deux bergers ont été enlevés dans le voisinage de l’opération et emmenés de force en Mauritanie, selon une plainte déposée par leurs familles auprès du tribunal de Tombouctou. «Aucune personne n’a été détenue à l’issue de l’opération mauritanienne (francomauritanienne, ndlr) du 22 juillet…» sur le sol malien, assurait hier M. Bernard Valero, porte-parole du MAE français. Les Français sont donc complètement étrangers à une affaire à laquelle ils n’auraient même pas pu lui apporter leur soutien logistique ou technique puisqu’elle n’existerait pas si l’on se fie aux propos du quai d’Orsay.
A la fin de leur raid, «les militaires français et mauritaniens (…) sont allés dans un petit campement pour arrêter, séquestrer et enlever deux civils qui sont Cheikhna Ould Bolla et Rabah Ould Bammoshi», confiait à l’AFP M. Sidy Mohamed Ould Mohamed, élu municipal de Tombouctou. Un acte qu’il qualifiait d’«arbitraire» lorsque faisant plus confiance à ses informations qu’à ceux de Valero, il exigeait la liberation des deux «innocents». Des avocats ont été d’ailleurs retenus au Mali pour défendre le cas de deux pauvres bougres, victimes de ce qu’on appelle en France, une «disparition forcée». On entre dans un pays souverain sans y être vraiment invité, on y mène une opération meurtrière sans l’associer, voire sans le consulter, on arrête ses citoyens et on les emmène faire connaissance avec «la question» hors du pays sans le moindre besoin de documents de voyage. Si l’on reproche quelque chose d’illégal aux deux bergers, pourquoi ne pas saisir tout simplement les autorités maliennes ? Et une fois arrêtés, pourquoi ne pas les livrer à la justice de leur pays ? Pourquoi les transférer illégalement hors de leurs frontières ? Un geste maladroit d’une injustice inacceptable et qui ne servira, tout au plus, qu’à pousser les populations du coin, déjà éprouvées, dans les bras vengeurs du terrorisme.
Le Jeune Indépendant, 31/7/2010
A la fin de leur raid, «les militaires français et mauritaniens (…) sont allés dans un petit campement pour arrêter, séquestrer et enlever deux civils qui sont Cheikhna Ould Bolla et Rabah Ould Bammoshi», confiait à l’AFP M. Sidy Mohamed Ould Mohamed, élu municipal de Tombouctou. Un acte qu’il qualifiait d’«arbitraire» lorsque faisant plus confiance à ses informations qu’à ceux de Valero, il exigeait la liberation des deux «innocents». Des avocats ont été d’ailleurs retenus au Mali pour défendre le cas de deux pauvres bougres, victimes de ce qu’on appelle en France, une «disparition forcée». On entre dans un pays souverain sans y être vraiment invité, on y mène une opération meurtrière sans l’associer, voire sans le consulter, on arrête ses citoyens et on les emmène faire connaissance avec «la question» hors du pays sans le moindre besoin de documents de voyage. Si l’on reproche quelque chose d’illégal aux deux bergers, pourquoi ne pas saisir tout simplement les autorités maliennes ? Et une fois arrêtés, pourquoi ne pas les livrer à la justice de leur pays ? Pourquoi les transférer illégalement hors de leurs frontières ? Un geste maladroit d’une injustice inacceptable et qui ne servira, tout au plus, qu’à pousser les populations du coin, déjà éprouvées, dans les bras vengeurs du terrorisme.
Le Jeune Indépendant, 31/7/2010
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