Sahara Occidental : Kadhafi dit-il faux ?

La plaidoirie de Moummar Kadhafi en faveur des droits sahraouis nous rappelle que dans notre espace maghrebin, aucune voix, mis à part celle du makhzen, n’est venue s’opposer à la solution référendaire.
Le colonel Mouammar Kadhafi, guide suprême de la Grande Jamahiria libyenne, a réaffirmé une fois de plus, mardi dernier, à Tripoli, ses préférences pour l’option référendaire dans le règlement du conflit du Sahara occidental qui oppose depuis 1975 le peuple sahraoui à l’actuelle puissance occupante, le Maroc. «J’insiste toujours sur le référendum sans lequel il n’y a pas d’autres solutions», disait-il lors d’une rencontre avec la délégation de l’alliance présidentielle en visite dans le pays. Le leader libyen, qui en son temps militait pour la décolonisation du Sahara occidental et encouragea vivement à la création du Front Polisario, estime même qu’»il faut obliger toutes les parties qui refusent le référendum à y recourir». Des propos qui pourraient donner lieu à une mauvaise interprétation, car «les parties qui refusent le référendum» ne sont pas des masses, pour le moment, c’est juste deux voix : le Maroc et son ancien protecteur attitré, la France. Personne d’autres ne se dit contre un référendum d’autodétermination au Sahara occidental, comme le prévoient tous les plans de paix et toutes les résolutions onusiennes. Kadhafi dit que sans le référendum, il n’y a pas de solution au conflit : des mots simples et une logique que toutes les manœuvres marocco-françaises n’ont pu parvenir jusqu’ici à étouffer. N’est-ce pas parce qu’il a remis justement en cause ce principe que Peter van Walsum s’est retrouvé fatalement ejecté hors de l’affaire du Sahara occidental ? La plaidoirie de Moummar Kadhafi en faveur des droits sahraouis nous rappelle que dans notre espace maghrébin, aucune voix, mis à part celle du makhzen, n’est venue s’opposer à la solution référendaire. Si Tunis s’en tient, depuis le début du conflit, à une stricte neutralité dont tout le monde semble s’accommoder, la Mauritanie, elle, reconnaît la RASD (République arabe sahraouie démocratique, membre fondateur de l’UA, reconnue par quelque 80 pays), alors que l’Algérie et la Libye sont évidemment pour le respect du choix du peuple sahraoui. L’autonomie ? Peut-être que des Français finiront par la réclamer un jour pour Marrakech ! M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le jeune Indépendant, 8/7/2010

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