Droits de lHomme au Sahara occidental : 526 sahraouis portés disparus

Dans un rapport de 17 pages, publié à loccasion de la journée mondiale contre la torture, le Bureau exécutif du Collectif des Défenseurs Sahraouis des droits de l’homme (CODESA) demande au Maroc une enquête indépendante sur la torture quauraient subie des détenus civils et dopinions sahraouis dans ses prisons. Le Maroc est appelé à réactiver les plaintes déposées par ces derniers devant ses tribunaux. Enfin, daprès le rapport, il est question dindemniser ces victimes, juger et arrêter les tortionnaires, selon les critères internationaux.
Des Nations unies, ledit Bureau attend quelles diligentent une enquête sur les pratiques tortionnaires quauraient subies des sahraouis dans des lieux marocains de détentions sécrètes. Il souhaite, en plus, une autre visite du Haut commissariat de lONU des droits de lHomme au Sahara occidental, afin de constater les violations marocaines de ces droits à lencontre de civils sahraouis. LONU, selon toujours le rapport, est sollicitée à mettre en place un dispositif dans la région qui protégerait les civils sahraouis. Elle est, aussi, invitée à faire pression pour que la torture soit criminalisée dans la procédure pénale marocaine.
Le 26 juin 2010, cétait la date marquant la commémoration de la Journée mondiale contre la torture et la solidarité envers ses victimes. Une journée où les organismes et ONG humanitaires, ainsi que la société civile se profitent pour condamner, encore, la pratique tortionnaire dans la plupart des pays. Lesquels devraient, pourtant, redoubler defforts pour punir les responsables de violations de la dignité humaine, quelle que soit leur fonction, conformément aux résolutions de lONU, relatives à la lutte contre la torture.
Cependant, constate le rapport, malgré la mobilisation des acteurs contre la torture, cela naurait pas empêché le Maroc, sa police et son armée de maltraiter des civils du Sahara occidental, annexé par le Maroc, depuis le 31 octobre 1975.
Par contre, le Maroc, à partir de cette date, mène une vaste campagne denlèvements de civils dans des villes du Sahara occidental et du sud du Maroc. Conséquences, 526 citoyens sahraouis seraient, aujourdhui, portés disparus et 50 autres devenus martyres.
En plus, des centaines de sahraouis seraient victimes de tortures, autant sur le plan psychologique que corporel, dans des commissariats de police marocains. Des sahraouis seraient aussi séquestrés, par le Maroc, dans des lieux de détention secrète. Des pratiques qui auraient, aujourdhui, engendré de pertes de fécondité, de privations de droits, de liberté de circulation et denseignement chez le sahraouis, daprès le rapport.
Étalant dexemples plus précis, le rapport rappelle le cas de Hammadi Lembarky. Un jeune sahraoui qui aurait été publiquement torturé à mort, le 30 octobre 2005, par les autorités marocaines. Un assassinat, dont les auteurs verraient leur peine réduite par la cour dappel marocaine, de dix(10) à deux (2) ans de prison ferme, malgré le flux de témoins.
Il y a, aussi, le cas de Sidi Mohamed Daddache, qui aurait été interpellé, puis condamné à mort devant un tribunal militaire de Rabat. Il serait, ensuite, transféré dans la prison centrale de Khouneïtira, où il aurait subi 14 ans de tortures. Sidi Mohamed Daddache, condamné donc à mort en 1994, aurait, après, eu sa peine remise en perpétuité avant dêtre libéré en novembre 2001. Depuis lors, le jeune Sidi porterait les séquelles de 23 années de tortures.
Un autre exemple, celui de 17 jeunes sahraouis qui auraient été interpellés en mai 2005, à El Aioune, au Sahara occidental. Ces jeunes, auraient vécu 72 heures de supplices dans un commissariat marocain, avant dêtre jugés, puis infligés des peines allant de 4 à 20 ans de prison ferme.
Encore, des jeunes universitaires, des enfants et des femmes, tous sahraouis, auraient été torturés pendant 15 jours à 6 mois par le Maroc avant dêtre arbitrairement jugés et emprisonnés à des peines allant jusquà 5 ans de prison ferme.
Par cette terreur, le rapport indique, le Maroc voudrait obliger les civils sahraouis à se démarquer des organisations secrètes du Front Polisario, qui luttent pour lindépendance du Sahara occidental.
Quant aux sahraouis, rescapés de ces dites tortures, imputent la responsabilité aux services secrets, à la police, à la gendarmerie, à larmée, et aux paramilitaires du Royaume. Ces tortionnaires, recevraient dailleurs dordres directs du ministre marocain de lIntérieur. Celui-ci, daprès le rapport, contribuerait, dans la terreur et de menaces de mort, aux opérations denlèvements et dhumiliation de citoyens sahraouis, depuis des années.
Pire encore, ces violations, le Maroc les commettrait sous lSil de lONU, présente dans le Sahara occidental, depuis 1991, dans le cadre de lorganisation du référendum dautodétermination de la région.
Ces violations seraient, aussi commises, en dépit des manifestations pacifiques, enclenchées au Sahara occidental, depuis mai 2005, en faveur de lautodétermination
Dailleurs, elles (les manifestations) auraient radicalisé les autorités marocaines. Ainsi, des policiers marocains en uniforme ou en tenue civile perquisitionneraient les domiciles de sahraouis. Lesquels continueraient à subir arrestations et enlèvements, même dans des services durgence de lhôpital Hassan Ben Mehdi dAïoune.
En plus, le Maroc poursuivrait la confiscation de documents civiques de militants sahraouis de Droits de lHomme. Il aurait même expulsé El Mamy Ammar Salem, un sahraoui, vers la Mauritanie.
Outre, le rapport dresse une liste de plus de 25 formes de tortures que les autorités marocaines pratiqueraient contre des détenus sahraouis. On a en note le fait déteindre la cigarette sur des parties sensibles du corps, défigurer le visage par dobjets tranchants, dresser des chiens contre les détenus, parfois nus, tremper leur tête dans de leau, et entre autres.
Le rapport déballe une autre liste exhaustive de personnalités marocaines, civiles et militaires qui seraient derrière ces pratiques tortionnaires.
Malheureusement, le rapport déplore, que seul un nombre infime, parmi les centaines de plaintes déposées par les victimes, aurait atterri sur la table du Parquet général marocain. Et même ce nombre insignifiant naurait que peut de chance pour aboutir. Car, souligne-il, la justice marocaine prétend douter de lexistence de tortures en garde à vue dans les commissariat marocain et naurait pas reconnu que les services secrets marocains  commanditeraient denlèvements de sahraouis.
A noter, le rapport , publié en Arabe, illustre, en images parfois choquantes, des personnes présentées comme sahraouies, exposant des traces de tortures sur différentes parties de leur corps.
Synthèse par Mohamed Diop pour Taqadoumy
Source : Taqadoumy , 3/7/2010

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