La compagnie Royal Air Maroc qui jusqu’ici était quasiment la seule compagnie du sud à survivre à la grande récession des compagnies aériennes des années 80 et 90 commencerait-elle, elle aussi, à battre de l’aile ? C’est en tout cas ce que l’on pourrait penser en voyant le peu d’attention dont elle fait preuve à l’égard de ses clients notamment mauritaniens. Pendant de longues années cette compagnie avait contrebalancé le mépris légendaire d’Air France pour ses clients africains.
C’étaient les deux seules compagnies qu’on pouvait emprunter pour rallier le monde extérieur. Et cette situation de quasi monopole a fait que les prix pratiqués étaient prohibitifs par rapport à ce qui se fait par les mêmes compagnies ailleurs. La plus part des participants à la table ronde de Bruxelles ont dû emprunter des vols de la RAM qui après une escale à Casablanca devaient les acheminer soit directement sur la capitale belge soit à Paris où ils devront emprunter le Thalys pour rejoindre le lieu de la réunion. Et à chaque fois le retour par la capitale marocaine s’est révélé un véritable calvaire pour les passagers à destination de Nouakchott. Outre que les bagages sont souvent cassés et volés dans l’escale casablancaise, les passagers subissent désormais l’indifférence de la compagnie de transport face aux vexations et au mépris par lequel ils sont traités. Quasiment tous les vols et en particulier celui prévu au départ de Paris ce Dimanche 27 Juin qui au lieu d’amener ses passagers à Nouakchott vers 23 heures ne les y amènera qu’à cinq heures du matin et sans la moindre excuse. Dans la salle d’embarquement de l’aéroport Mohamed V, pas le moindre employé de la RAM en vue. Le départ est reporté à l’affichage de deux heures en deux heurs et sans aucune explication. Il y a là des malades, des ministres, des hommes d’affaires, éprouvés par cette longue attente et des étudiants qui finiront sous la conduite d’un passager marocain offusqué par le comportement de ses compatriotes par mener une véritable révolte qui fera venir des policiers qui calmèrent tout ce petit monde. Un passager qui essayait de filmer la scène a été obligé par un policier à effacer manu militari les images prises de cette mini révolte. Pendant ce temps les passagers à destination de l’Europe, embarquaient sans aucun problème et à l’heure dite. Alors pourquoi ce traitement de « faveur » réservé aux passagers mauritaniens. L’explication en est simple, la compagnie bénéficiant d’un monopole rassemble dans le HUB de Casablanca des passagers venus de divers horizons et pour bien les remplir elle attend parfois un passager en provenance de Dubai Djeddah ou Madrid et comme le font nos taxis de transport l’heure de départ c’est l’heure à laquelle toutes les places sont occupées. Ajoutez à cela les tarifs prohibitifs, et la rigueur extrême lors des pesées de bagages. Le traitement de faveur qu’a cette compagnie par la desserte très avantageuse et très rentable de la destination Mauritanie devrait être compensé au moins par un service de qualité. En dehors des heures auxquelles qu’aucun autres pays n’aurait accepté il ya pas moins de Neuf vols par semaine sans aucune contrepartie. Les autorités mauritaniennes concernées et en premier l’ANAC, qui renouvelle périodiquement l’autorisation accordée à la RAM devraient exiger de celle-ci le respect d’un cahier de charge en tête duquel une qualité de service irréprochable et un service d’accueil à la hauteur de ce privilège.
MSS
MSS
Source : Le Quotidien de Nouackchot, 1/7/2010
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