Toubon reçu par Medelci Alger-Paris : vers l’apaisement ?

Une déclaration qui  intervient au moment où on évoque le départ en catimini des entreprises françaises qui ont investi en Algérie, comme effet collatéral des mauvaises relations Algérie-France et par crainte d’une vague de nationalisations. De son côté, le ministre des affaires étrangères, M. Medelci a qualifié cette visite de début d’un nouveau processus entre les deux pays.
L’Elysée continue d’envoyer des émissaires à Alger afin de dénouer la crise entre Alger et Paris. Après la visite effectuée par Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, et de Jean-David Levitte, conseiller diplomatique du président français, Nicolas Sarkozy, visite de travail censée repositionner les relations franco- algériennes, c’est autour du président de la Cité nationale (française) de l’histoire de l’immigration, Jacques Toubon d’être l’hôte d’Alger. Il a été reçu par le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci. Au menu de cette visite, figurait le rôle que joue l’immigration en France. Selon M. Toubon qui s’exprimait à la presse en marge de l’audience que lui avait accordée le chef de la diplomatie algérienne M. Medelci, les chefs d’entreprises algériens binationaux établis en France jouent un rôle important dans le développement des relations économiques entre les deux pays. Pour M. Toulon, en France il existe une classe moyenne de la communauté algérienne, en particulier des chefs d’entreprises capables de créer un véritable réseau et c’est quelque chose que nous devons faire. L’hôte du département des Affaires étrangères a, aussi, relevé, l’importance de l’immigration algérienne en France qui constitue, a-t-il dit, une sorte d’héritage, un capital que nous devons investir dans l’avenir. Une telle déclaration pourrait être proche de la thèse avancée par certains observateurs, selon laquelle, la France est intéressée par le montant  de 288 milliards de dollars, alloué au plan quinquennal, vu la crise financière à laquelle la France fait face. Le président   de la Cité nationale (française) de l’histoire de l’immigration sur le développement économique et l’investissement a affirmé la volonté des deux pays de travailler sur le développement économique et l’investissement. Une déclaration qui intervient au moment où on évoque le départ en catimini des entreprises françaises qui ont investi en Algérie, comme effet collatéral des mauvaises relations Algérie-France et par crainte d’une vague de nationalisations. De son côté, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a qualifié cette visite de début d’un nouveau processus entre les deux pays. Le chef de la diplomatie algérienne a affiché son souhait de voir ce processus, un moyen de  rapprocher la communauté algérienne et lui permettre de jouer un rôle plus important dans son pays. De l’avis des observateurs, ces dernières visites effectuées par deux responsables français en Algérie en une semaine pourraient être le début d’un dénouement de la crise qui a secoué les relations entre les deux pays. M. Sarkozy avait estimé le 1er juin qu’il faudra «du temps» pour que les relations franco-algériennes s’apaisent, tout en se réjouissant de la présence à Nice, pour le 25e sommet Afrique-France, de son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika. Il reste à savoir si cette reprise de contact entre les deux pays n’est pas le résultat du tête-à-tête qui avait eu lieu entre le président Bouteflika et son homologue Nicolas Sarkozy au Sommet de Nice en France. Il faut dire que les liens entre les deux pays s’étaient également desserrés  au sujet du diplomate algérien   Mohamed Ziane Hassani, témoin assisté dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’opposant Ali Mecili, en 1987 à Paris, l’affaire de l’assassinat des moines de Tibhirine, la lutte antiterroriste dans la région sahélo-saharienne et le dossier du Sahara occidental. Les deux sujets qui ont fait tache d’huile sur les relations des deux pays sont d’abord le projet de loi dénonçant les crimes de la colonisation française, ensuite l’imposition de restrictions aux importations qui a ouvert un large débat. Il reste à savoir, aujourd’hui, quelle est la raison de ce changement de position de la France vis-à-vis de l’Algérie, surtout si on tient compte de la déclaration faitepar le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a estimé que la relation entre la France et l’Algérie sera «peut-être plus simple» lorsque la génération de l’Indépendance algérienne ne sera plus au pouvoir».
Nouara N.-K.

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