La France et lEspagne ont-elles lâché leur ami le roi ?

LUE alignée sur lAlgérie dans le dossier sahraoui
Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a affirmé lundi dernier que lUnion européenne sest désormais alignée «de façon très claire» sur la position algérienne concernant la question du Sahara occidental.
«LUnion européenne a déclaré aujourdhui (lundi) de façon très claire quen ce qui concerne la question du Sahara occidental, elle avait la même position que lAlgérie», a-t-il dit dans une déclaration à lAPS, à lissue de la 5e réunion du Conseil dassociation Algérie-UE, tenue au Luxembourg. Cette déclaration a été faite en présence de son homologue espagnol, M. Miguel Angel Moratinos, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de lUE. «Il y a encore des diaphonies, mais nous étions en face de lUE, et son président en exercice, M. Miguel Moratinos, sous le contrôle de ses pairs européens qui étaient présents, a dit clairement, après que jai eu loccasion dexpliciter la position algérienne, que lUE et lAlgérie ont la même position, cest-à-dire une position qui est fondée sur lautodétermination et sur le règlement du conflit à travers les Nations unies», a-t-il encore assuré. Une sortie plus que surprenante compte tenu de lécart criant entre le discours plus ou moins ambigu de lUE et la réalité du terrain faite dun soutien sans réserve au royaume du Maroc, singulièrement par la France et lEspagne qui ne veulent plus parler dautodétermination. Ces deux pays ont même réussi en plusieurs occasions à subordonner à leur position les autres pays membres de lUE, en les gavant daccords commerciaux conclus à linsu du Sahara occidental. Le dernier pas franchi dans ce soutien européen au Maroc est laccord dun statut avancé à ce dernier. Doù la précision, toute diplomatique, dun Medelci au fait des jeux et des enjeux: «Ceci étant, lUE aujourdhui est composée de 27 pays, mais cest vrai également quelle est en train davancer dans le sens dune plus grande cohérence de sa politique étrangère et, à la faveur de la mise en place du traité de Lisbonne, les choses avancent dans cette direction». Il se veut rassurant en estimant quon est encore loin de la situation où lUnion européenne a une position partagée par lensemble es pays membres.
Mais entre le discours politique et la réalité économique, lUE semble se pencher sur le deuxième choix. Bien quayant une position qui soutient les efforts du secrétaire général de lONU et de son envoyé personnel, en vue de «trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui pourvoie à lautodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de lONU» ; lUnion européenne demeure encore loin des aspirations des dirigeants sahraouis à leur tête Mohamed Abdelaziz qui na pas manqué dernièrement daccuser cette dernière dêtre responsable du statu quo qui perdure.
Y.M.

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