Par Amar Rafa
Des détenus politiques sahraouis qui croupissent dans les geôles marocaines, notamment à El Ayoun, dans les territoires occupés, font l’objet quotidiennement de tortures et de harcèlements dans leurs cellules, selon les informations en provenance du Sahara occidental.
Ainsi, l’agence de presse sahraouie (SPS) rapporte que le détenu politique Enajem Bouba a été torturé, dimanche dernier, dans sa cellule à la prison d’Ait Melloul au Maroc, où il est incarcéré suite à sa participation aux manifestations pacifiques réclamant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Ce cas n’est pas isolé. A en croire la source, ils sont légion, poussant les détenus sahraouis à entamer une grève de la faim pour réclamer leurs droits légitimes, exhortant les organismes internationaux à intervenir pour sauver les vies des détenus sahraouis.
C’est dans ce contexte que le Conseil consultatif sahraoui (CCS) a appelé dimanche dernier l’organisation des Nations unies à assumer ses responsabilités dans la décolonisation du Sahara occidental et la protection des citoyens sahraouis contre la répression marocaine, à l’issue d’une session ordinaire tenue le même jour à Aousserd (camp de réfugiés sahraouis). Dans une lettre adresse au secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, le CCS a appelé l’ONU à assumer ses responsabilités historiques et juridiques dans le parachèvement du processus de décolonisation de la dernière colonie en Afrique, «avertissant contre toute déviation de la Minurso de son rôle pour lequel elle a été mise en place en 1991, à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental».
Le CCS lance un appel pressant à l’ONU et aux pays membres du Conseil de sécurité à exercer «toutes les pressions nécessaires contre le gouvernement marocain pour l’amener à se conformer à la légalité internationale, afin de sauver le processus de paix au Sahara occidental» et permettre au peuple sahraoui l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.
Dans ce contexte, il a appelé à la reprise des négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc sous l’égide de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, exigé la création d’un mécanisme onusien chargé de surveiller et de protéger les droits de l’Homme au Sahara occidental, l’arrêt du pillage illicite des ressources naturelles sahraouies, la libération immédiate et sans condition des prisonniers politiques sahraouis qui croupissent encore dans les prisons marocaines et la divulgation du sort de plus de 500 disparus et de 151 prisonniers de guerre sahraouis aux mains du Maroc depuis le début de l’occupation du Sahara occidental.
Le CCS a critiqué la position de la France qui s’est opposée récemment au Conseil de sécurité à l’élargissement à la protection des droits de l’Homme des prérogatives de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental. L’Espagne est appelée en sa qualité d’autorité administrative du Sahara occidental à assumer ses responsabilités historiques, juridiques et morales envers le peuple sahraoui et à jouer un rôle «plus actif» dans la décolonisation du Sahara occidental.
La Tribune, 9/6/2010
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