«Le chemin des droits humains passe par la justice et il ne saurait y avoir de réconciliation ni déquité sans justice ». La déclaration de Mohamed Sektaoui, directeur de la section marocaine dAmnesty international, porte tout le message de cette ONG qui, cette année, fait un gros plan sur « la faille de la justice mondiale quil faut nécessairement combler ». En présentant hier à Rabat devant la presse le rapport annuel 2010 sur la situation des droits de lHomme de par le monde, les responsables dAmnesty International Maroc nont eu de cesse de répéter que nul nest au-dessus des lois et que seule la justice apporte vérité et réparation aux victimes, « cette justice qui contribue à prévenir de nouvelles atteintes aux droits humains ». Ladhésion à la Cour pénale internationale est, selon les activistes dA.I, le seul indicateur démontrant lengagement dun Etat en faveur de la justice. Trop de pays rechignent encore à le faire : ils sont 81 Etats à navoir pas souscrit à la CPI alors que cette ONG de défense des droits humains a relevé en 2009 que les tortionnaires continuaient de jouir de limpunité dans 61 pays.
Le rapport annuel dAmnesty International a disséqué lannée 2009 à la loupe du respect des droits de lHomme et de la dignité humaine à travers 159 pays dont le Maroc. Et en terre marocaine, 2009 a été une sale année pour les droits humains. « Les atteintes à la liberté dexpression, dassociation et de réunion se sont multipliées à propos de questions considérées comme touchant à la sécurité intérieure ou extérieure de lEtat. Des défenseurs des droits humains et des journalistes qui avaient osé franchir la ligne rouge en publiant des informations sur la famille Royale, des partisans de lautodétermination du Sahara occidental et des membres du groupe politique interdit Justice et Bienfaisance ont été harcelés, arrêtés et inculpés ». Les politiques de laffaire Belliraj et leur lourde condamnation « dans le cadre dun procès entaché dirrégularités » ont droit à un paragraphe dans le chapitre « Maroc et Sahara occidental » du rapport annuel dA.I.
Lépouvantail des lignes rouges
Le constat dAmnesty International est amer. La liberté dexpression recule et les pouvoirs publics continuent de brandir lépouvantail des lignes rouges soutenu par un code de la presse prévoyant des peines privatives de liberté. Les procès faits aux journalistes sont ainsi répertoriés par Amnesty. Mauvais temps aussi pour les défenseurs des droits de lHomme. Le rapport dA.I rappelle le cas de Chakib Khyari, cet activiste condamné à trois ans de prison pour outrage aux institutions publiques et infraction à la réglementation relative au contrôle des changes. La lutte contre le terrorisme ne se fait pas sans dérapages. Le rapport dA.I relève des arrestations abusives, des mises au secret qui durent plusieurs semaines et des familles qui ne sont pas prévenues de larrestation de leurs proches. Dans notre pays, les droits des migrants sont toujours bafoués. Les clandestins sont expulsés, sans autre forme de procès alors que les réfugiés demandeurs dasile ne reçoivent toujours pas de carte de séjour par les autorités marocaines. Si le droit à lexpression de la dissidence sahraouie, pour reprendre lexpression des activistes dAmnesty international, est longuement plaidé par ce rapport international, les violations commises dans les camps de Tindouf sont occultées. Ou presque. En quelques lignes, Amnesty International évoque le fait que « le Front Polisario na pris aucune mesure pour mettre fin à limpunité dont bénéficient ceux qui étaient accusés davoir commis des atteintes aux droits humains dans les camps durant les années 1970 et 1980 ». Deux poids deux mesures ? Mohamed Sektaoui nélude pas la question. « Cest une remarque qui nous est faite tous les ans, à chaque publication de rapport. Amnesty International na pas dagenda politique. A.I est une ONG autonome et indépendante. Nous avons des difficultés à nous rendre en Algérie et à Tindouf. Cest pourquoi nous le répétons avec force, ladhésion à la Cour pénale internationale mettra fin à toute forme dimpunité ». Au cours de cette conférence de presse donnée par la section marocaine dAmnesty International, les promesses non tenues de lInstance Equité et Réconciliation ont été rappelées. Les recommandations dAmnesty International également. Les excuses publiques du chef de lEtat, les réformes institutionnelles et les poursuites judiciaires contre ceux qui se sont rendus coupables dexaction figurent parmi les principales revendications dA.I qui na pas pris en considération jusque-là la réponse documentée du Conseil consultatif des droits de lHomme relative à lexécution des recommandations de lIER.
Sale temps pour les droits humains
81 pays nont pas souscrit à la Cour pénale internationale et 7 pays du G20 ny ont toujours pas adhéré.
Dans 61 pays de par le monde, les tortionnaires jouissent de limpunité alors quon a torturé et infligé de mauvais traitements dans au moins 111 pays.
La liberté dexpression est, elle, restreinte dans au moins 96 pays.
Dans au moins 48 pays, des prisonniers dopinion sont incarcérés et des procès inéquitables ont été tenus dans 55 pays.
Non, il ne fait toujours pas bon pour les droits humains, un peu partout dans le monde.
Le rapport annuel dAmnesty International a disséqué lannée 2009 à la loupe du respect des droits de lHomme et de la dignité humaine à travers 159 pays dont le Maroc. Et en terre marocaine, 2009 a été une sale année pour les droits humains. « Les atteintes à la liberté dexpression, dassociation et de réunion se sont multipliées à propos de questions considérées comme touchant à la sécurité intérieure ou extérieure de lEtat. Des défenseurs des droits humains et des journalistes qui avaient osé franchir la ligne rouge en publiant des informations sur la famille Royale, des partisans de lautodétermination du Sahara occidental et des membres du groupe politique interdit Justice et Bienfaisance ont été harcelés, arrêtés et inculpés ». Les politiques de laffaire Belliraj et leur lourde condamnation « dans le cadre dun procès entaché dirrégularités » ont droit à un paragraphe dans le chapitre « Maroc et Sahara occidental » du rapport annuel dA.I.
Lépouvantail des lignes rouges
Le constat dAmnesty International est amer. La liberté dexpression recule et les pouvoirs publics continuent de brandir lépouvantail des lignes rouges soutenu par un code de la presse prévoyant des peines privatives de liberté. Les procès faits aux journalistes sont ainsi répertoriés par Amnesty. Mauvais temps aussi pour les défenseurs des droits de lHomme. Le rapport dA.I rappelle le cas de Chakib Khyari, cet activiste condamné à trois ans de prison pour outrage aux institutions publiques et infraction à la réglementation relative au contrôle des changes. La lutte contre le terrorisme ne se fait pas sans dérapages. Le rapport dA.I relève des arrestations abusives, des mises au secret qui durent plusieurs semaines et des familles qui ne sont pas prévenues de larrestation de leurs proches. Dans notre pays, les droits des migrants sont toujours bafoués. Les clandestins sont expulsés, sans autre forme de procès alors que les réfugiés demandeurs dasile ne reçoivent toujours pas de carte de séjour par les autorités marocaines. Si le droit à lexpression de la dissidence sahraouie, pour reprendre lexpression des activistes dAmnesty international, est longuement plaidé par ce rapport international, les violations commises dans les camps de Tindouf sont occultées. Ou presque. En quelques lignes, Amnesty International évoque le fait que « le Front Polisario na pris aucune mesure pour mettre fin à limpunité dont bénéficient ceux qui étaient accusés davoir commis des atteintes aux droits humains dans les camps durant les années 1970 et 1980 ». Deux poids deux mesures ? Mohamed Sektaoui nélude pas la question. « Cest une remarque qui nous est faite tous les ans, à chaque publication de rapport. Amnesty International na pas dagenda politique. A.I est une ONG autonome et indépendante. Nous avons des difficultés à nous rendre en Algérie et à Tindouf. Cest pourquoi nous le répétons avec force, ladhésion à la Cour pénale internationale mettra fin à toute forme dimpunité ». Au cours de cette conférence de presse donnée par la section marocaine dAmnesty International, les promesses non tenues de lInstance Equité et Réconciliation ont été rappelées. Les recommandations dAmnesty International également. Les excuses publiques du chef de lEtat, les réformes institutionnelles et les poursuites judiciaires contre ceux qui se sont rendus coupables dexaction figurent parmi les principales revendications dA.I qui na pas pris en considération jusque-là la réponse documentée du Conseil consultatif des droits de lHomme relative à lexécution des recommandations de lIER.
Sale temps pour les droits humains
81 pays nont pas souscrit à la Cour pénale internationale et 7 pays du G20 ny ont toujours pas adhéré.
Dans 61 pays de par le monde, les tortionnaires jouissent de limpunité alors quon a torturé et infligé de mauvais traitements dans au moins 111 pays.
La liberté dexpression est, elle, restreinte dans au moins 96 pays.
Dans au moins 48 pays, des prisonniers dopinion sont incarcérés et des procès inéquitables ont été tenus dans 55 pays.
Non, il ne fait toujours pas bon pour les droits humains, un peu partout dans le monde.
Source : Liberation.ma
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