Le secrétaire général de l’Elysée, de nouveau attendu à Alger. Paris veut rattraper ses faux pas

Par Karim Aimeur
Ces relations, qui ont enduré deux années de mésententes insurmontables sur le plan diplomatique, se retrouvent aujourd’hui coincées dans une impasse qui ne dit pas son nom et baignent, de ce fait, dans un climat de suspicion général. Ni l’Algérie, ni la France ne veulent assumer unilatéralement les conséquences des désaccords nés depuis au moins l’interpellation, le 14 Août 2008, puis la mise sous contrôle judiciaire, trois jours après, du diplomate algérien, Mohamed Ziane Hasseni à Paris, présumé impliqué dans l’affaire de l’assassinat de l’opposant algérien, Ali Mecili en 1987, en France. Depuis, la crise s’est installée et c’est la dégradation graduelle et totale des liens entre les deux pays. Des affaires comme, entres autres, celle des moines de Tibherine, la liste des pays à risque, la repentance et la criminalisation du colonialisme français, ont envenimé ces relations, au point où le président français, Nicolas Sarkozy, a téléphoné à son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, le priant à participer au 25e sommet France Afrique, tenu les 31 mai et 1er juin derniers à Nice.Contre toute attente, la participation de Bouteflika à ce sommet n’a rien apporté de nouveau et les horizons sont devenus plus brouillés que jamais.
C’est justement pour rattraper le temps perdu que l’Elysée veut déléguer son secrétaire général, Claude Guéant, pour chercher de nouveaux compromis du côté d’Alger et décrisper ce qui pouvait l’être dans les relations entre les deux pays.
Selon une source qui se serait confiée à TSA, Claude Guéant va notamment rencontrer le premier ministre, Ahmed Ouyahia. Un entretien avec le président, Abdelaziz Bouteflika, est également envisagé.

Deuxième visite en quatre mois
La visite du Secrétaire général de l’Elysée en Algérie intervient moins de quatre mois après sa dernière visite, infructueuse faut-il le souligner, dans le pays.
Lors de son premier déplacement à Alger, le 21 février dernier, Claude Guéant n’avait même pas été reçu par le chef de l’Etat.
A cette époque, les relations algéro-françaises étaient extrêmement tendues, après les propos tenus par le ministre des Affaires étrangères de la France sur la génération de novembre.
En  guise de prouver sa bonne intention, Sarkozy avait envoyé Claude Guéant à Alger et en guise de protestation Bouteflika avait refusé de le recevoir, laissant la tâche à son premier ministre de le faire.
Ainsi, le 21 février dernier, Claude Guéant a été destinataire de plusieurs demandes formulées par les Algériens, pour améliorer les relations bilatérales.
Le secrétaire général de l’Elysée avait promis d’apporter des réponses aux demandes des Algériens, qui concernent plusieurs dossiers: le cas du diplomate Hasseni, la liste noire des pays à risque terroriste, l’immigration, la libre circulation des personnes, les investissements, le Sahara occidental.
Le 20 juin prochain, les réponses apportées par Claude Guéant aux demandes algériennes seront déterminantes pour l’avenir immédiat des relations bilatérales.
Mais quel avenir peut-on concevoir, dès lors que le président français lui-même dit ne pas avoir beaucoup d’optimisme et qu’il faut encore du temps pour améliorer ces relations ?

La Tribune des Lecteurs, 9 juin 2010

 

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