Plaidoyer de Winnie Mandela pour la décolonisation du sahara occidental

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La militante sud-africaine Winnie Mandela a plaidé jeudi à Madrid en faveur de la décolonisation du Sahara occidental, « dernière colonie qui subsiste encore en Afrique », et dénoncé le Maroc qu’elle a assimilé au « régime fasciste de l’Apartheid ».

« La solution au problème sahraoui est évidente, à savoir l’autodétermination et l’indépendance basées sur l’application des résolutions légitimes des Nations unies et les principes internationaux reconnus », a affirmé Winnie Mandela lors des 4ème Journées des universités publiques madrilènes sur le Sahara occidental ouvertes mercredi.

« Le Sahara occidental est la dernière colonie qui subsiste encore en Afrique alors que nous célébrons le 50ème anniversaire de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies qui est la pierre angulaire du processus de décolonisation placé sous l’égide de l’Onu dans le cadre du droit international, ainsi que des principales indépendances dans le continent africain », a-t-elle constaté.

Winnie Mandela, qui est également la présidente de la Plate-forme internationale des femmes pour le soutien à la cause sahraouie, a affirmé que la lutte du peuple sahraoui pour son droit inaliénable à l’autodétermination est une « lutte juste et légitime pour la libération, conduite par un gouvernement légitime ».

« C’est une lutte contre le colonialisme, contre un pays envahisseur et oppresseur », a-t-elle ajouté, expliquant que l’Espagne « a volé la terre et a passé le témoin à un autre colonisateur, à savoir le Maroc, qui continue de bénéficier non seulement du soutien de Madrid mais de plusieurs autres puissances occidentales qui abusent de la population sahraouie et de ses richesses naturelles ».

La militante sud-africaine a relevé, par ailleurs, que le Maroc a des « similitudes surprenantes » avec le régime d’Apartheid qui existait dans son pays et avec le colonialisme israélien en Palestine.

« Le Maroc a du apprendre certaines leçons des régimes d’Apartheid et sioniste, avec son intention de vouloir créer des +Bantoustans+ dans le cadre de sa proposition d’autonomie », a-t-elle dit.

Même si la lutte en Afrique du Sud pour l’abolition de l’Apartheid diffère de celle menée actuellement par les Sahraouis, il n’en demeure pas moins que les éléments composant la situation politique au Sahara occidental « ressemblent tellement à ceux de mon pays », a-t-elle indiqué.


Winnie Mandela en a voulu pour preuve « les arrestations massives, les détentions sans procès, la torture, les grèves de la faim, le harcèlement des militants des droits de l’homme, l’exil, l’interdiction de toute activité politique, manifestation et réunion, la répression et la mort, ainsi que le pillage des ressources naturelles ».

« Tout le monde est convaincu que le Maroc affiche les mêmes tendances fascistes que le régime de l’Apartheid en Afrique du Sud », a-t-elle affirmé, soulignant que « l’objectif de ce mépris évident pour le Droit international et les droits de l’homme est clair » de la part de ce pays qui exploite économiquement le Sahara occidental avec la « bénédiction de certains pays comme les Etats-Unis, l’Espagne et la France ».

Dans ce contexte, elle a indiqué que le « pouvoir marocain occupant » tire chaque année 5 milliards de dollars de l’exploitation illégale du phosphate et de la pêche au Sahara occidental, des bénéfices qu’il utilise pour « acheter plus d’armes, renforcer la présence de ses 130.000 soldats déployés dans les territoires sahraouis occupés et couvrir les besoins de plus de 300.000 colons marocains qui y vivent dans le luxe, alors que les Sahraouis sont condamnés
à vivre dans des conditions proches de l’esclavage », a-t-elle dénoncé.

Tout en appelant la communauté internationale à « condamner » le Maroc pour ses violations du Droit international et des droits de l’homme, Winnie Mandela a plaidé pour une large mobilisation internationale afin d’exercer des pressions sur « l’oppresseur » marocain, pour l’amener à respecter la légalité internationale au Sahara occidental.

Elle a relevé ainsi le rôle que peuvent jouer les universités dans le monde ainsi que la société civile dans « l’éveil des consciences » concernant le drame sahraoui, en rappelant que « c’est ce même mouvement international de solidarité qui a contribué à mettre fin au régime de l’Apartheid en Afrique du Sud, et c’est ce dont a besoin, aujourd’hui, le Sahara occidental pour se libérer du joug du colonialisme », a-t-elle encore affirmé. (SPS)

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