Dans les très maigres propositions de la Minurso, Mission de lONU pour un referendum au Sahara Occidental, il en est une régulièrement malmenée qui permet aux familles Sahraouies de se retrouver après parfois 35 ans de séparation des deux cotés d’un mur qui défigure leur pays.
Alors que le processus de décolonisation de cette dernière colonie dAfrique est au point mort sous les auspices de lONU, quelques familles ont pu bénéficier du programme des visites.
Des Sahraouis des territoires occupés, prenant à leur compte cette préoccupation affichée de la « dimension humaine » du conflit, sont allés par eux-mêmes rendre visite à leurs familles dans les campements de réfugiés, près de la ville de Tindouf.
Le 5ème groupe dune dizaine dhomme et de femme rentrera début juin de leur visite. Quel sort leur réservera lautorité coloniale du Maroc ?
3 des sept membres du premier groupe sont toujours en prison, les deux et troisième groupes ont été agressés par les colons, le quatrième intrusivement filmé et photographié, et cela à lapproche du vote redouté par les oppresseurs du renouvellent du mandat de la Minurso.
Cétait la première fois que des colons Marocains attaquaient physiquement les défenseurs Sahraouis des droits de lhomme, les femmes et les enfants.
Témoignage de Ghalia Djimi, ancienne disparue Sahraouie et défenseur des droits de lhomme. Vice présidente de l’ASVDH
Mardi 6 avril 2010, jattendais à laéroport dEl Aaiun le retour dun groupe de 11 défenseurs Sahraouis des droits de lHomme, en compagnie dautres Sahraouis.
Au moment dentrer sur le parking jai été arrêtée, on ma dit de repartir, comme à chaque arrivée dune délégation de défenseurs des droits de lhomme. Simultanément un officier ma invité très gentiment à passer. Cela ma alerté, et jai dit que cétait sûrement parce que quelque chose avait été organisé contre nous. Laéroport était comme les autres fois cerné dun cordon policier.
Des centaines de citoyens marocains attendaient devant la porte « sortie » de laéroport, encadrés par des policiers en civil et en uniforme. Peut-être 800 personnes ou plus.
Jétais avec l’épouse de Mr Mohamed Daddach, Mme Fatimatou Ismaili et leurs trois enfants âgés de 7, 4 et 2 ans.
Nous navons pas été autorisées à attendre dans laéroport, nous sommes donc restées sur le parking.
10 minutes après avoir décliné nos identités à lentrée de laéroport et été refoulées, le groupe de marocain est venu vers nous pour nous agresser par des slogans et des gestes. Nous attendions dans la voiture. Ils ne nous connaissaient pas auparavant. Nous avons eu limpression que les officiers leur ont parlé et quensuite ils sont venus vers nous.
Des vieux Sahraouis présents et visiblement honteux de lattaque se sont finalement interposés et ont demandé quon nous laisse tranquille.
Jai interpellé l’officier de police Marocain, Mr Khalid Barakat sur le danger quune telle manigance comportait et sur le risque dengrenage dans la violence. Jai ajouté que lui et les autorités Marocaines devraient assumer toute la responsabilité de ces incitations à la violence.
Il na pas nié être parmi les organisateurs du rassemblement des colons.
Il a ajouté que cétait nous qui étions allés les provoquer.
Je me suis adressée aussi aux marocains pour leur dire que le problème était avec le gouvernement et que depuis 1975, il ny avait pas eu de violence entre nos peuples.
Dans la discussion, certains mont dit quils venaient de loin. Dautres ont dit quon les avait informés que le roi venait avec une importante délégation et quil leur fallait venir montrer leur marocanité. Il y avait sur le parking de nombreux bus et taxis collectifs, avec lesquels ils avaient été amenés.
A 17h55, je me suis également adressée à deux membres de la MINURSO présents sur place, dans leur voiture immatriculée 1549 A 61. Je voulais quils constatent les agressions et le danger, et fassent un rapport à leur organisme.
Le conducteur ma répondu : « We are not from here », nous ne sommes pas dici. Et ils nont rien fait, alors quils voyaient bien que nous avions été agressées et insultées et que les enfants étaient terrorisés.
Les citoyens sahraouis, les familles du groupe attendu et les défenseurs de droits humains qui étaient venus les accueillir formaient un petit groupe. Ils ont été comme nous agressés verbalement et provoqués sur le parking de laéroport.
De nombreux marocains avec des appareils photos semblaient attendre que nous réagissions violemment aux provocations et agressions.
Après latterrissage de lavion, jai téléphoné aux membres de la délégation pour prévenir de ce qui les attendait, et pour demander quils ne répondent pas aux appels à la violence des provocations.
Après l’atterrissage de lavion, le groupe des activistes Sahraouis a été retardé, en attente de leurs bagages.
De lextérieur, à la porte de sortie, nous avons vu la scène suivante : dès que des voyageurs, dont des femmes sahraouies en vêtement traditionnel -la Malhfa- se sont approchés de la sortie, le groupe de sujets Marocains ont tenté de les attaquer.
Ce qui semblait être des organisateurs qui les accompagnaient leur ont dit que ce nétaient pas eux quil fallait attaquer.
Quand tout le monde a eu quitté laéroport, les militants ont reçu leurs bagages et se sont dirigés vers la sortie.
À ce moment, comme a un signal, les personnes en civil et en uniforme, dispersées sur le parking de laéroport ont rejoint le groupe de centaines de marocains, qui agitaient les drapeaux marocains et des photos du roi.
À la sortie des 11 militants sahraouis, le groupe de marocains a de nouveau crié des slogans. Ils ont frappé les militants avec des bâtons, avec les drapeaux, leur ont craché au visage en les insultant. Les slogans étaient : « morts aux ennemis », « le roi a laissé son fils » (slogan qui date de la mort de Hassan 2), « Sahara marocain », « les traîtres nont pas de place avec nous, quittez notre territoire », « lautonomie est le seul choix ».
Les services incitateurs ont commencé à perdre le contrôle et la situation sest aggravée.
Ils mont alors demandé de prendre dans ma voiture les deux personnes du groupe qui restaient, Mr Mohamed Daddach et Mlle Sultana khaya.
Dés quils sont montés dans la voiture, jai démarré, et la foule sest jetée sur la voiture et nous a attaqué. Ils ont cassé la vitre de la voiture.
Les policiers en service et en civil mont dit « accélère Ghalia, et quitte laéroport ». La situation était vraiment très grave.
Jai arrêté la voiture et je leur ai dit « je ne peux pas tuer les gens, je ne suis pas criminelle, mais vous qui les avez amenés, réglez ce problème et laissez-moi le chemin pour sortir en paix».
Les services de police étaient à ma droite doù ils me parlaient, et la foule des agresseurs était à gauche. Ils ont cassé la vitre du côté de Daddach. De lautre coté la vitre était ouverte. En voulant la casser, ils ont donné un violent coup de bâton sur le cou de Sultana.
Jai de nouveau parlé aux services de police en disant : « c’ est votre responsabilité de provoquer ce genre de violence entre les deux peuples Sahraoui et Marocain ».
Ils ont donné l’ordre qui a été enfin entendu de me laisser passer. Mais jai roulé sous les coups des bâtons, de pierre et des coups de pieds dans la voiture. Les Marocains ont essayé de voler le bagage par la vitre cassée.
Le land Rover du citoyen Sahraoui, Rachid Ndour, dans lequel étaient les petits de Daddach, accompagnés de la citoyenne Mme Khemida Rahmouni a aussi été attaqué à coup d
e pierres.
Les vitres ont été casées. Des morceaux de verres ont touché lSil de Khemida Rahmouni et loreille du plus petit des enfants de Daddach.
La voiture Mercedes de Mlle Malika Ndour a été attaquée à coup de pierres et son pare-brise a été cassé.
La voiture Toyota 4*4 de Mr Bachir Khfawni a reçu des jets de pierres en sortant de l’aéroport, sur la route officielle.
En sortant de l’aéroport un groupe dune douzaine de jeunes Marocains habillés en civil, avec des espadrilles, ont lancé des pierres sur les voitures des familles des militants sahraouis.
El Aaiun, Sahara Occidental, le 06/04/2010.
APSO, le 26 mai 2010.
Alors que le processus de décolonisation de cette dernière colonie dAfrique est au point mort sous les auspices de lONU, quelques familles ont pu bénéficier du programme des visites.
Des Sahraouis des territoires occupés, prenant à leur compte cette préoccupation affichée de la « dimension humaine » du conflit, sont allés par eux-mêmes rendre visite à leurs familles dans les campements de réfugiés, près de la ville de Tindouf.
Le 5ème groupe dune dizaine dhomme et de femme rentrera début juin de leur visite. Quel sort leur réservera lautorité coloniale du Maroc ?
3 des sept membres du premier groupe sont toujours en prison, les deux et troisième groupes ont été agressés par les colons, le quatrième intrusivement filmé et photographié, et cela à lapproche du vote redouté par les oppresseurs du renouvellent du mandat de la Minurso.
Cétait la première fois que des colons Marocains attaquaient physiquement les défenseurs Sahraouis des droits de lhomme, les femmes et les enfants.
Témoignage de Ghalia Djimi, ancienne disparue Sahraouie et défenseur des droits de lhomme. Vice présidente de l’ASVDH
Mardi 6 avril 2010, jattendais à laéroport dEl Aaiun le retour dun groupe de 11 défenseurs Sahraouis des droits de lHomme, en compagnie dautres Sahraouis.
Au moment dentrer sur le parking jai été arrêtée, on ma dit de repartir, comme à chaque arrivée dune délégation de défenseurs des droits de lhomme. Simultanément un officier ma invité très gentiment à passer. Cela ma alerté, et jai dit que cétait sûrement parce que quelque chose avait été organisé contre nous. Laéroport était comme les autres fois cerné dun cordon policier.
Des centaines de citoyens marocains attendaient devant la porte « sortie » de laéroport, encadrés par des policiers en civil et en uniforme. Peut-être 800 personnes ou plus.
Jétais avec l’épouse de Mr Mohamed Daddach, Mme Fatimatou Ismaili et leurs trois enfants âgés de 7, 4 et 2 ans.
Nous navons pas été autorisées à attendre dans laéroport, nous sommes donc restées sur le parking.
10 minutes après avoir décliné nos identités à lentrée de laéroport et été refoulées, le groupe de marocain est venu vers nous pour nous agresser par des slogans et des gestes. Nous attendions dans la voiture. Ils ne nous connaissaient pas auparavant. Nous avons eu limpression que les officiers leur ont parlé et quensuite ils sont venus vers nous.
Des vieux Sahraouis présents et visiblement honteux de lattaque se sont finalement interposés et ont demandé quon nous laisse tranquille.
Jai interpellé l’officier de police Marocain, Mr Khalid Barakat sur le danger quune telle manigance comportait et sur le risque dengrenage dans la violence. Jai ajouté que lui et les autorités Marocaines devraient assumer toute la responsabilité de ces incitations à la violence.
Il na pas nié être parmi les organisateurs du rassemblement des colons.
Il a ajouté que cétait nous qui étions allés les provoquer.
Je me suis adressée aussi aux marocains pour leur dire que le problème était avec le gouvernement et que depuis 1975, il ny avait pas eu de violence entre nos peuples.
Dans la discussion, certains mont dit quils venaient de loin. Dautres ont dit quon les avait informés que le roi venait avec une importante délégation et quil leur fallait venir montrer leur marocanité. Il y avait sur le parking de nombreux bus et taxis collectifs, avec lesquels ils avaient été amenés.
A 17h55, je me suis également adressée à deux membres de la MINURSO présents sur place, dans leur voiture immatriculée 1549 A 61. Je voulais quils constatent les agressions et le danger, et fassent un rapport à leur organisme.
Le conducteur ma répondu : « We are not from here », nous ne sommes pas dici. Et ils nont rien fait, alors quils voyaient bien que nous avions été agressées et insultées et que les enfants étaient terrorisés.
Les citoyens sahraouis, les familles du groupe attendu et les défenseurs de droits humains qui étaient venus les accueillir formaient un petit groupe. Ils ont été comme nous agressés verbalement et provoqués sur le parking de laéroport.
De nombreux marocains avec des appareils photos semblaient attendre que nous réagissions violemment aux provocations et agressions.
Après latterrissage de lavion, jai téléphoné aux membres de la délégation pour prévenir de ce qui les attendait, et pour demander quils ne répondent pas aux appels à la violence des provocations.
Après l’atterrissage de lavion, le groupe des activistes Sahraouis a été retardé, en attente de leurs bagages.
De lextérieur, à la porte de sortie, nous avons vu la scène suivante : dès que des voyageurs, dont des femmes sahraouies en vêtement traditionnel -la Malhfa- se sont approchés de la sortie, le groupe de sujets Marocains ont tenté de les attaquer.
Ce qui semblait être des organisateurs qui les accompagnaient leur ont dit que ce nétaient pas eux quil fallait attaquer.
Quand tout le monde a eu quitté laéroport, les militants ont reçu leurs bagages et se sont dirigés vers la sortie.
À ce moment, comme a un signal, les personnes en civil et en uniforme, dispersées sur le parking de laéroport ont rejoint le groupe de centaines de marocains, qui agitaient les drapeaux marocains et des photos du roi.
À la sortie des 11 militants sahraouis, le groupe de marocains a de nouveau crié des slogans. Ils ont frappé les militants avec des bâtons, avec les drapeaux, leur ont craché au visage en les insultant. Les slogans étaient : « morts aux ennemis », « le roi a laissé son fils » (slogan qui date de la mort de Hassan 2), « Sahara marocain », « les traîtres nont pas de place avec nous, quittez notre territoire », « lautonomie est le seul choix ».
Les services incitateurs ont commencé à perdre le contrôle et la situation sest aggravée.
Ils mont alors demandé de prendre dans ma voiture les deux personnes du groupe qui restaient, Mr Mohamed Daddach et Mlle Sultana khaya.
Dés quils sont montés dans la voiture, jai démarré, et la foule sest jetée sur la voiture et nous a attaqué. Ils ont cassé la vitre de la voiture.
Les policiers en service et en civil mont dit « accélère Ghalia, et quitte laéroport ». La situation était vraiment très grave.
Jai arrêté la voiture et je leur ai dit « je ne peux pas tuer les gens, je ne suis pas criminelle, mais vous qui les avez amenés, réglez ce problème et laissez-moi le chemin pour sortir en paix».
Les services de police étaient à ma droite doù ils me parlaient, et la foule des agresseurs était à gauche. Ils ont cassé la vitre du côté de Daddach. De lautre coté la vitre était ouverte. En voulant la casser, ils ont donné un violent coup de bâton sur le cou de Sultana.
Jai de nouveau parlé aux services de police en disant : « c’ est votre responsabilité de provoquer ce genre de violence entre les deux peuples Sahraoui et Marocain ».
Ils ont donné l’ordre qui a été enfin entendu de me laisser passer. Mais jai roulé sous les coups des bâtons, de pierre et des coups de pieds dans la voiture. Les Marocains ont essayé de voler le bagage par la vitre cassée.
Le land Rover du citoyen Sahraoui, Rachid Ndour, dans lequel étaient les petits de Daddach, accompagnés de la citoyenne Mme Khemida Rahmouni a aussi été attaqué à coup d
e pierres.
Les vitres ont été casées. Des morceaux de verres ont touché lSil de Khemida Rahmouni et loreille du plus petit des enfants de Daddach.
La voiture Mercedes de Mlle Malika Ndour a été attaquée à coup de pierres et son pare-brise a été cassé.
La voiture Toyota 4*4 de Mr Bachir Khfawni a reçu des jets de pierres en sortant de l’aéroport, sur la route officielle.
En sortant de l’aéroport un groupe dune douzaine de jeunes Marocains habillés en civil, avec des espadrilles, ont lancé des pierres sur les voitures des familles des militants sahraouis.
El Aaiun, Sahara Occidental, le 06/04/2010.
APSO, le 26 mai 2010.
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