Les Sahraouis acculent la France

Par Ghada Hamrouche
En raison de son appui à la thèse marocaine, la France est en position de confrontation avec la lutte sahraouie. C’est du moins ce que pense M. Mohamed
Abdelaziz, président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario. Dans une allocation à la clôture de la
réunion des cadres du Front Polisario tenue vendredi dans la wilaya de Smara, il a estimé que l’intervention de la France pour défendre la thèse marocaine au
niveau du Conseil de sécurité «met Paris» en position de confrontation directe avec la lutte du peuple sahraoui sur le plan international. Cette conférence, qui a duré une journée, a été marquée par l’examen des derniers développements survenus à l’issue des positions exprimées notamment au sujet de la révision de la relation avec la Minurso et le contenu de la dernière résolution du Conseil de sécurité. L’occasion pour les responsables du Front Polisario de pointer du doigt les responsables du désenchantement sahraoui qui a suivi la dernière réunion du Conseil de sécurité. Les déclarations, rapportées par l’agence de presse sahraouie (SPS) et reprises par l’agence de presse algérienne (APS), soulignent encore une fois que «la France défend le régime marocain avec ferveur et interdit l’inclusion dans la résolution du Conseil de sécurité de la recommandation sur la protection et le contrôle des droits de l’Homme au Sahara occidental». Adoptant un ton plutôt menaçant, M. Abdelaziz avertit que la guerre ne s’est pas achevée avec le cessez-le-feu. Il précisera également que le peuple sahraoui s’est trouvé «confronté à une guerre marquée par un black-out total et des tentatives visant à ternir son image, et ce, outre la guerre
psychologique menée par Rabat». Le président sahraoui a interpellé, dans le même sillage, les cadres du Front Polisario présents à cette réunion, sur
l’un des plus importants aspects de cette guerre «sournoise», à laquelle fait face le peuple sahraoui sur différents fronts. Il a également relevé la «force» du soulèvement face à l’occupation marocaine, marquée par «une adhésion totale des Sahraouis au Front Polisario». Il rappellera, qu’il y a 37 ans, le 10 mai 1973, cette idée a germé grâce à un groupe de 17 militants qui ont fondé le Front Polisario.Par ailleurs, le président sahraoui a réitéré la volonté du Front à poursuivre la lutte par tous les moyens, y compris l’option de «reprise de la lutte armée» si nécessaire, soulignant l’importance de «se préparer à faire face aux pires éventualités».
La Tribune

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