La réunion du G15 souvre demain sur fond de crise nucléaire

Par Hasna Yacoub
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, se rend aujourdhui à Téhéran pour prendre part aux travaux de la réunion du G15 à laquelle il a été invité dernièrement par le président de la République islamique dIran, Mahmoud Ahmadinejad. Cette réunion sera centrée, principalement, sur la revitalisation du G15 en tant que cadre de dialogue de coopération, la consolidation de la coopération Sud-Sud et, la concertation sur les questions globales. Présidé actuellement par lIran, le groupe du G15 réunit 19 pays, dAmérique latine, dAsie et dAfrique. «LAlgérie, lIran et le Sri Lanka sont la troïka de ce groupe» avait déclaré le chef de la diplomatie iranienne, M. Manouchehr Mottaki, lors de sa visite de deux jours à Alger, le mois dernier, où il a été reçu par le président Bouteflika pour lui remettre linvitation du président de la République islamique dIran.
M. Mottaki avait ajouté que «lAlgérie est un des pays importants du G15 qui a décidé de mettre en place des programmes pour renforcer la coopération entre les Etats membres».
Au-delà de la place importante quoccupe lAlgérie dans le G15, il y a lieu de rappeler son rôle sur le plan international dans la crise entre lIran et les pays occidentaux. Téhéran persiste à poursuivre son programme nucléaire tandis que Washington, Paris et les autres capitales occidentales exigent que le régime iranien se conforme aux règles internationales en matière de non-prolifération. Le Conseil de sécurité de lONU a déjà adopté trois résolutions de sanctions contre lIran pour le forcer à cesser denrichir luranium et les Etats-Unis travaillent à ladoption dune 4ème résolution. Sans nul doute, Téhéran cherchera à mettre à profit cette réunion du G15 pour briser lisolement international dans lequel les pays occidentaux veulent le confiner. Une mission de médiation entre les deux parties deviendra sans doute la solution idoine pour le règlement de cette crise. LAlgérie pourrait jouer ce rôle. Cest, en effet, lun des rares pays à entretenir dexcellentes relations à la fois avec lIran et avec les pays occidentaux. Le président iranien Ahmadinejad avait effectué une visite à Alger en août 2007 et a eu loccasion de sentretenir avec le président Bouteflika en marge de la 64ème session de lONU. Il est vrai que lAlgérie na pas soutenu Téhéran dans son ambition de posséder larme atomique mais il est vrai aussi quelle sest déjà prononcée en faveur du droit à lIran de poursuivre un programme nucléaire à des fins civiles. Dun autre côté, lAlgérie continue de jouir dune bonne et solide réputation en matière de médiation lors de graves crises internationales.
Il est donc fort probable que le recours à sa médiation soit envisagé pour amorcer un vrai dialogue entre Téhéran et lOccident.
Dailleurs, lors de sa visite, M. Mottaki avait déclaré : «Jai présenté au président Bouteflika les conclusions relatives au combustible nucléaire dont nous avons besoin dans la station nucléaire à Téhéran», tout en présentant les remerciements de son pays à lAlgérie pour sa position et son soutien concernant le dossier de lénergie nucléaire à des fins pacifiques.
Outre la question nucléaire, entre Téhéran et lAlgérie existent des relations de coopérations bilatérales dans différents domaines, qualifiées par les deux pays de «solides». De même quil y a des points de vue assez rapprochés en ce qui concerne les derniers développements au Maghreb arabe, au Sahara occidental, en Afrique et dans les pays voisins de lIran, notamment en Irak, en Afghanistan et en Palestine. A préciser enfin que le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, se rend aujourdhui en Iran pour prendre part également aux travaux de la réunion ministérielle du G15.
La Tribune Online
 

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