Limplacable cruauté coloniale

Par Nordine Mzalla
Il y a 65 ans, les autorités coloniales massacraient des milliers de civils algériens qui avaient osé se soulever contre la tyrannie de ses «bienfaits». Ce même jour du 8 mai 1945, la France métropolitaine fêtait la fin dun conflit où la puissance coloniale se vit dabord humiliée lors de la guerre éclair de 1940 contre lAllemagne nazie, puis défendue par les courageux soldats issus de ses colonies dont les redoutables tirailleurs algériens qui se sacrifièrent pour un pays qui les traitait en sous-hommes chez eux. Cest toute la barbarie que le pays de Voltaire nous a réservée pendant plus dun siècle pour ne nous laisser en paix quau prix dun autre sacrifice par le sang, qui dura près de huit ans dune guerre dévastatrice pendant laquelle ceux que nous avions secourus lors de la bataille de Monte Cassino nhésitèrent pas à déverser leur napalm sur les valeureux moudjahidine qui parcouraient les monts des Aurès ou les massifs de Kabylie. Un tel préjudice attesté aurait dû susciter chez la France daujourdhui au moins lexpression de regrets et donc une forme humble de repentance pour apaiser les mémoires, au nom de la pérennité de lEtat français. Mais, curieusement, les héritiers de la barbarie assument la cruauté coloniale en revendiquant lignominie par une loi consacrant les «bienfaits de la colonisation» Une crapuleuse manière de rendre hommage aux criminels. Tactique politicienne pour contenter les pieds-noirs ou autres harkis vaincus devant lEternel par les nobles fils de notre terre accompagnés par des Français justes et autres frères du monde entier ou provocation vindicative contre lAlgérie indépendante à jamais, ce texte de loi est venu dévoiler lamertume dune génération qui na jamais accepté la défaite face à notre glorieuse Révolution. Ce révisionnisme français ne peut rien contre la vérité historique et, le voyageur, franco-algérien, immigré régulier ou clandestin harrag, pourra lire avec fierté lhommage dune plaque discrète vissée sur un mur de la gare St-Charles à Marseille par quelques Français honnêtes refusant le négationnisme : «&des combats menés pour la libération de Marseille par la 3e division dinfanterie algérienne&». Comme le Français, simple touriste ou descendant de pieds-noirs revenu se recueillir sur la tombe dun parent enterré chez nous dans la région de Sétif, de Guelma ou de Kherrata, pourra lire sur une plaque commémorative : «Ici a été découvert un charnier datant du massacre du 8 mai 1945 où plus de 18 000 Algériens ont été sauvagement tués par larmée coloniale.» 

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