S’attend-on à ce que les Sahraouis restent les bras croisés trente-cinq autres années pendant qu’on vide leur idéal, leur combat de tout son sens ?
M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Il y a une dizaine de jours, la parlementaire autrichienne, Mme Petra Bayer, qualifiait l’attitude de la France officielle sur la question des droits de l’homme lors des débats du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental de « honte pour l’Europe ». Comme l’année dernière, la France empêchait cette fois encore qu’on élargisse les prérogatives de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme que le Maroc viole en toute impunité dans les territoires occupés du Sahara occidental. Paris prend goût à la chose et n’éprouve apparemment plus aucune gêne face à l’opinion publique en général et à l’opinion française elle-même à user de l’avantage que lui confère son statut de membre permanent du Conseil de sécurité pour couvrir les brutalités quasi quotidiennes contre les populations civiles sahraouies. Durant les douze mois à venir, les tortionnaires du royaume pourront s’en donner à cœur joie, la France officielle est là. Et l’on saura très bien comment renvoyer l’ascenseur en 2012. Au Maghreb, le Maroc est désormais assuré du même type de couverture que son allié Israël au Machrek. Les belles mises en garde de l’UE à Grenade sur les droits de l’homme ont fait illusion. Comme de tradition, les Européens se laissent cocufier dans ces cas en toute… sportivité. C’est bien de relever que le droit à l’autodétermination figure toujours en bonne place dans le texte onusien, comme c’est bien de saluer la « constance » d’un Conseil de sécurité qui ne reproduira certainement pas la résolution qui autorisa « la tempête du désert ». Une constance qui, en vérité, n’en finit pas car les populations sahraouies sont en droit de se poser la question de savoir jusqu’à quand durera cette constance. Combien de temps les Sahraouis devront-ils patienter encore ? S’attend-on à ce qu’ils restent les bras croisés trente-cinq autres années pendant qu’on vide leur idéal, leur combat de tout son sens ? Paris ne se soucie pas que la région s’enflamme comme dans le temps où ses jaguars y semaient mort et terreur. On dirait même que pousser à la tension et à l’escalade fait partie de la mission tricolore. Mais attention, « le rameau que tu mésestimes t’aveuglera », avertit un proverbe maghrébin.
M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Il y a une dizaine de jours, la parlementaire autrichienne, Mme Petra Bayer, qualifiait l’attitude de la France officielle sur la question des droits de l’homme lors des débats du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental de « honte pour l’Europe ». Comme l’année dernière, la France empêchait cette fois encore qu’on élargisse les prérogatives de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme que le Maroc viole en toute impunité dans les territoires occupés du Sahara occidental. Paris prend goût à la chose et n’éprouve apparemment plus aucune gêne face à l’opinion publique en général et à l’opinion française elle-même à user de l’avantage que lui confère son statut de membre permanent du Conseil de sécurité pour couvrir les brutalités quasi quotidiennes contre les populations civiles sahraouies. Durant les douze mois à venir, les tortionnaires du royaume pourront s’en donner à cœur joie, la France officielle est là. Et l’on saura très bien comment renvoyer l’ascenseur en 2012. Au Maghreb, le Maroc est désormais assuré du même type de couverture que son allié Israël au Machrek. Les belles mises en garde de l’UE à Grenade sur les droits de l’homme ont fait illusion. Comme de tradition, les Européens se laissent cocufier dans ces cas en toute… sportivité. C’est bien de relever que le droit à l’autodétermination figure toujours en bonne place dans le texte onusien, comme c’est bien de saluer la « constance » d’un Conseil de sécurité qui ne reproduira certainement pas la résolution qui autorisa « la tempête du désert ». Une constance qui, en vérité, n’en finit pas car les populations sahraouies sont en droit de se poser la question de savoir jusqu’à quand durera cette constance. Combien de temps les Sahraouis devront-ils patienter encore ? S’attend-on à ce qu’ils restent les bras croisés trente-cinq autres années pendant qu’on vide leur idéal, leur combat de tout son sens ? Paris ne se soucie pas que la région s’enflamme comme dans le temps où ses jaguars y semaient mort et terreur. On dirait même que pousser à la tension et à l’escalade fait partie de la mission tricolore. Mais attention, « le rameau que tu mésestimes t’aveuglera », avertit un proverbe maghrébin.
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